Rosier Sally Holmes : élégant et solide, il fleurit de juin à octobre

C’est un moderne assez récent qui a la fraîcheur d’un églantier, beaucoup de charme et une solidité à toutes épreuves.

Il y a la masse de fleurs spectaculaire mais aussi leur beauté. Et avec ‘Sally Holmes’ on trouve les deux. Pourtant, la concurrence est forte dans le jardin où je peux l’admirer. Entre un ‘Bobbie James’ et un ‘Denise Grey’, et plus loin ‘American Pillar’, ‘Madame Alfred Carrière’ ou ‘Albéric Barbier’, sans oublier ‘Mozart‘, ‘Fête des mères’ et les galliques comme ‘Eveque’ ou ‘Cardinal de Richelieu’, il faut faire preuve de sérieux atouts pour sortir du lot. C’est le cas de ce ‘Sally Holmes’ solidement installé sur une arche du jardin.

Des fleurs simples, parfois surprenantes
Ce que j’aime en premier lieu sur ce rosier, ce sont ses fleurs simples qui ont la fraîcheur de l’églantier. Mais les boutons pointus, un peu sophistiqués, presque rosé ou abricot, apportent une élégance intéressante. Ils virent au blanc ivoire au fur et à mesure qu’ils s’épanouissent. Ouverte, la fleur est alors composée d’un bouquet d’étamines jaune d’or cerné par cinq ou six pétales larges, souples, d’un blanc aux reflets rose. Il arrive parfois que quelques toutes petites taches rouge sang les agrémentent. Seul regret, il émane un parfum élégant mais trop léger.

Une floribondité record
Ces fleurs de 8 cm environ sont regroupées par douze ou quinze et constituent ainsi des grappes généreuses. L’effet de masse est intéressant. Mais surtout, ce ‘Sally Holmes’ remonte très bien. En effet, il entame sa floraison en fanfare dès le début du mois de juin et la prolonge tout au long de l’été jusqu’au milieu de l’automne. Mieux, elle est aussi forte en septembre qu’en juin. Et ‘Sally Holmes’ nous montre son plaisir à fleurir dès la première année suivant sa plantation.

En buisson ou en grimpant
Les premiers spécimens que j’ai remarqués étaient cultivés en buisson et en isolé sur une pelouse. ‘Sally Holmes’ le mérite. Mais en réalité, il a assez de vigueur pour être conduit, et palissé, comme un grimpant. Au lieu de le tailler à 50 ou 60 cm en sortie d’hiver, on le taille plus long pour lui permettre d’étirer ses tiges. Souples, elles sont faciles à arquer ou à enrouler autour du pilier d’une arche. En plein soleil et avec assez d’air tout autour, il donnera vite des floraisons généreuses.

Il résiste aux maladies et aux intempéries
‘Sally Holmes’ est un rosier moderne créé en 1976 par l’obtenteur allemand Holmes. Il est non seulement très florifère et assez vigoureux, mais il est aussi résistant aux différentes maladies des rosiers. Quand un R. Veilchenblau ou R. ‘Albéric Barbier’ souffrent de blanc, notre ‘Sally Holmes’ reste épargné. Son feuillage d’un beau vert franc et presque brillant est très rarement atteint de taches noires. C’est très appréciable, surtout lorsqu’on a des étés plutôt maussades comme c’est le cas depuis deux ans au nord de la Loire. Par ailleurs, ‘Sally Holmes’ supporte bien mieux que la moyenne des rosiers les fortes pluies et le manque de soleil. On a encore pu le vérifier cette année en juin lorsque deux jours après des pluies abondantes, il avait fière allure alors que les autres rosiers du jardin étaient littéralement lessivés. Enfin, il est assez rustique pour être retenu dans toutes nos régions et il est assez costaud pour résister aux chaleurs même caniculaires du sud-ouest ou sud-est. Mais attention, cette bonne volonté nécessite de bonnes conditions de culture dès le départ.

Soignez la plantation
On le sait tous très bien mais on n’est pas tous aussi attentif qu’il faudrait l’être : pour qu’un rosier fasse preuve de longévité, il faut soigner la plantation. Pour ça, creusez un trou deux fois plus large et plus profond que la motte du rosier. Les plus sérieux attendront une à deux semaines, le trou grand ouvert pour que la terre puisse s’aérer. Au cours de ce laps de temps, vérifiez le bon écoulement de l’eau en arrosant le trou. Si nécessaire, améliorez le drainage avec un lit de graviers. Préparez un mélange de terre de jardin (2/3) et terreau de feuilles (1/3) et versez d’abord au fond du trou une pelletée de compost. Attendez octobre ou  novembre pour planter de préférence un sujet à racines nues. Vous épointerez les racines avant de les tremper dans un pralin assez liquide. Et bien sûr, finissez la plantation en arrosant copieusement, quelle que soit la météo.

Louis Vittu

Pennisetums : leurs doux épis dansent en permanence

Compactes, légères, aériennes, ces graminées ont une place dans tous les jardins. Plantez-les en septembre mais attention : il existe plusieurs espèces sensiblement différentes qui n’ont pas les mêmes exigences.

Depuis quelques temps, les pennisetums sont à la mode. On en voit beaucoup dans les massifs des villes, ce qui atteste de leur belle résistance à la pollution. On en voit moins dans les jardins. C’est dommage car ces plantes s’intègrent facilement dans tous les styles et tous les espaces.

Des écouvillons de soie
Le nom du genre botanique Pennisetum vient du latin penna plume et seta soie. En effet, les épis floraux de cette graminée sont tellement fins et légers qu’ils se balancent au moindre souffle d’air. Ils sont blanc pur, crème, rosé selon les espèces et variétés. J’aime plus particulièrement P. villosum pour ses plumes de coton blanc qui flottent au-dessus du feuillage tout l’été. Il est assez compact (50 m de haut, 80 cm de large) et rustique (-8°C). Mais, P. setaceum est aussi très apprécié pour ses longs épis de 35 cm, minces et rosés. Moins rustique (-5°C), il résiste bien aux sécheresses prolongées. Il est plus volumineux et atteint 90 à 130 cm de haut. Citons encore P. alopecuroïdes aux épis crème-argent de juillet à novembre. Solide, très rustique (-25°C), il aime les sols assez frais. Attention, d’une variété à l’autre, sa hauteur oscille de 20 à 80 cm. A l’automne, le feuillage passe du vert au jaune lumineux et reste décoratif jusqu’à Noël.

A chacun son type de sol
Si tous les pennisetums ne s’adaptent pas forcément partout, il existe bien un pennisetum pour chaque type de terre. Sur sol frais, optez pour P. alopecuroïdes. Sur sol moyen, classique, drainé, P. villosum et P. setaceum seront heureux. Sur sol pauvre, sec, plutôt sableux P. villosum est encore bon. Sur un talus raide avec une terre difficile, P. incomptum peut s’installer grâce à son rhizome.

Pas de chaleurs trop fortes
Les pennisetums demandent du soleil et de l’air pour s’épanouir et fleurir généreusement. Pour autant, ils supportent moins bien que d’autres graminées les chaleurs caniculaires répétées même si elles ont un feuillage très fin, donc frugale. Dans le Midi, plantez sous une ombre légère mais lumineuse. Ailleurs, plantez en plein soleil, de préférence en septembre ou en avril. Creusez des trous de plantation assez larges et arrosez copieusement deux fois par semaine le mois qui suit. C’est aussi à ces périodes qu’on divise les souches les plus anciennes et vieillissantes. Attention : le premier été qui suit la plantation (ou la division) vous devez assurer un arrosage hebdomadaire pour garantir l’enracinement. Les années suivantes, ce sera inutile.

Une taille radicale par an
Comme pour les autres graminées, on ne touche pas aux pennisetums avant mars. Les écouvillons et surtout les feuilles, accrochent les gouttelettes de pluie et les perles de givre jusqu’en janvier. En sortie d’hiver, on peut rabattre entièrement la plante à 20 cm du sol. La plante repart vite et fleurit tôt (souvent en juin). Sans cette taille radicale et régulière, le feuillage peut s’étioler ainsi que la floraison.

Catherine Larenaudie

 

La viorne de Chine : quelques exigences à satisfaire

Parmi les nombreuses espèces de viornes, Viburnum plicatum cumule les atouts : une floraison spectaculaire, un port très étalé, un feuillage rougissant en automne et parfois des fruits très décoratifs.

Chaque année, en fin de printemps, on attend avec impatience la floraison de la viorne de Chine. L’arbuste se couvre de fleurs en suivant les lignes d’un port le plus souvent très étalé. Il est alors vraiment spectaculaire et fait beaucoup d’envieux. Tant mieux car il est facile à adopter si on le plante dans la terre qui lui convient.

Il faut un sol fertile et frais
Première qualité, ce rustique supporte très bien les hivers rigoureux de nos régions les plus froides. Seconde qualité, il ne demande aucun soin spécifique. En revanche, il a besoin d’une terre assez riche. Vous devez faire au moins un apport de compost par an (ou un bon terreau de feuilles et tontes). Le sol, neutre ou acide, doit rester frais même en plein été. Gare aux terres trop drainantes qui se dessèchent vite.

Une mi-ombre souvent utile
Dans les régions méridionales où les étés sont vite très chauds, on va éviter d’exposer cette viorne en plein cagnard. L’ombre légère d’un grand arbre caduc aux heures les plus chaudes sera bien utile. Ailleurs, au nord de la Loire, on plantera au soleil pour optimiser la floraison mais si possible devant des grands arbres pour mettre en valeur cette viorne splendide.

Taillez le moins possible
Enfin, troisième conseil, le mieux est de ne pas tailler. Normalement, l’arbuste doit prendre spontanément ce port très étalé sans que vous n’interveniez. Si toutefois vous devez éclaircir un certain fouillis de jeunes branches, taillez après la floraison et très peu, quitte à intervenir une seconde fois l’année suivante.

Une espèce type stérile
Les viornes constituent un genre botanique Viburnum qui compte près de 150 espèces. Viburnum plicatum, la viorne de Chine, est d’origine horticole. Cela explique qu’on ne la voit pas pousser spontanément dans la nature et qu’elle soit stérile. Du coup, elle n’a pas de fruits et on ne peut donc pas faire de semis. En revanche, on la multiplie facilement en faisant des boutures herbacées en été. On la garde en pot deux à trois ans avant de planter en terre. On peut aussi marcotter une branche qu’on sépare du pied-mère après deux ans. Mais si l’espèce type n’a pas de fruits, de nombreux cultivars superbes en ont de très décoratifs.

Un choix très large
‘Mariesii’ est la variété la plus connue. Solide, stable, avec des branches en étages et peu de fruits. ‘Shasta’ a une double rangée de fleurs formant des ombelles très plates et des feuilles pourpres en automne tout comme ‘Summer Snow Flake’ aux fleurs d’un blanc pur. Celles de ‘Pink Beauty’ d’abord blanches virent ensuite sur le vieux rose en juin. La collection agréée ccvs de Maurice Laurent donne une idée du choix dans cette seule espèce.

Le succès grandissant des flamboyants cornus Kousa

Cette seule espèce de cornouiller compte un grand nombre de cultivars très appréciés des amateurs. Intéressants pour leur floraison, leurs feuilles et leurs fruits, ils sont aussi solides, rustiques et prennent peu de place.

On a souvent tendance à confondre les cornouillers entre eux, voire parfois avec des viornes (Viburnum). Il est vrai que le genre Cornus est vaste avec plus de 45 espèces et surtout, chez certaines, de nombreux cultivars. C’est le cas des fameux Cornus kousa, fameux car devenus très populaires depuis quelques années. Ils le méritent avec des floraisons spectaculaires, des feuillages très beaux et des fruits pour le moins originaux.

Les asiatiques sont moins fragiles que les américains
Mais autre atout primordial, les “kousa” comme on les appelle souvent, sont rarement malades. Or, les cornouillers originaires d’Amérique, eux aussi très beaux, sont assez sensibles à l’anthracnose. Quand cette maladie se déclare il n’y a pas grand chose à faire et l’arbre en sort au mieux fortement mutilé. À l’inverse les kousa, originaires du Japon et de Chine, et la plupart des espèces asiatiques, sont rarement atteints par cette maladie. Ils sont solides et ne demandent pas de soins particuliers. Et en plus ils sont assez rustiques pour supporter des froids jusqu’à – 15° à – 20°C.

Des exigences simples mais qu’il faut respecter
Toutefois pour profiter d’un beau Cornus kousa pendant plusieurs années il faut pouvoir réunir certaines conditions. Certes l’arbuste est rustique mais il n’aime pas les grands vents, ni les courants d’air. Il lui faut du soleil ou une mi-ombre légère aux heures les plus chaudes de l’été. Mais à l’ombre il sera toujours dégingandé et sa floraison restera faible. Il faut une terre fraîche, drainante et riche. Il faut donc lui apporter une fois par an un bon compost. Enfin, le sol est neutre ou acide mais en tout cas pas calcaire. Il est heureux en compagnie d’érables, de camélias et autres sujets de terre de bruyère.

Tout se joue au départ
Une fois l’emplacement choisi avec soin vous pouvez planter de septembre à décembre ou de mars à mai. Creusez un trou profond de 50 à 60 cm et large de 70 à 80 cm. Même si la motte reste assez compacte le sujet doit pouvoir s’installer tranquillement. Prévoyez un bon tuteur pour la première année. Enfin, préparez un mélange terreux souple et équilibré : 1/3 de la terre du jardin (si elle est normalement fertile), 1/3 de terreau, 1/3 de compost très mûr. Finissez en arrosant copieusement (10 l) et lentement au pied. La première année assurez un arrosage par semaine. C’est indispensable pour que le sujet s’enracine sans difficulté. L’année suivante vous arroserez en cas de sécheresse et ensuite plus du tout.

Un choix très difficile
Tous les kousa sont splendides et assez différents ce qui rend le choix cornélien. On les voudrait tous. Certains ne dépassent pas 3 m et d’autres atteignent 7 m. Les feuilles sont unies et virent au rouge pourpre ou à l’orangé en automne. Chez d’autres les feuilles sont d’un vert franc marginé de jaune ou de crème. Les fruits aux allures de fraise apparaissent en été et peuvent rester en place en hiver. Et surtout les fleurs, petites et rassemblées en glomérules denses sont encadrées par quatre bractées splendides qui peuvent être blanc pur, rose tendre, blanc vert, rose pourpre, plus ou moins larges et plus ou moins pointues. De mai à juin le spectacle est éblouissant.

Walter Brousse

 

La longue floraison des osteospermums dure 6 mois

On la croît réservée au jardin de bord de mer alors qu’elle s’adapte bien ailleurs. On la pense gélive alors qu’elle ne l’est pas. On la cultive en annuelle alors qu’elle est vivace. Redécouvrons cette plante couvre-sol.

On les appelle marguerite du cap en raison de la ressemblance de leurs fleurs à celles des marguerites et de leurs origines sud-africaines. Mais leur nom botanique est Osteospermum. On les confond souvent aux Dimorphoteca, genre botanique anciennement spécifique qui est désormais apparenté, voire assimilé. Donc quand on parle d’osteospermum de dimorphoteca ou de marguerite du Cap on parle bien de la même plante. C’est une bonne couvre-sol qu’on trouve fréquemment sur les littoraux. Certes elle est capable d’encaisser sans broncher les vents violents et les embruns salés, mais elle y trouve surtout une douceur hivernale qu’elle apprécie beaucoup notamment sur toute les côtes Atlantique et de la Manche. Dans ces jardins on garde l’osteospermum plusieurs années sans difficulté.

Une vraie vivace frileuse
Mais c’est vrai, l’osteospermum est moyennement rustique. Sans protection elle ne résiste pas quand le thermomètre atteint – 4° C. Du coup la plupart du temps elle est cultivée comme une annuelle, au point d’oublier qu’il s’agit bel et bien d’une vivace. Mais avec une cloche ou un bon paillage on peut la conserver d’une année sur l’autre, d’autant que nos hivers sont de moins en moins rigoureux dans de nombreuses régions. Et puis, on peut toujours la planter en pot qu’on rentre sous abri les deux mois d’hiver les plus froids.

Du soleil et un sol moyen
L’osteospermum est une plante frugale qui se contente d’une terre moyenne, voire médiocre. Il faut juste un bon drainage qui est naturellement assuré sur les talus, les rocailles, les murets et toutes sortes de bordures en pierres sèches. Surtout ne cherchez pas à la chouchouter en voulant lui apporter du compost, ou pire des engrais. Au mieux elle développera exagérément des feuilles au détriment des fleurs, au pire elle n’y résistera pas. Il n’est pas utile de l’arroser souvent, sauf peut-être le premier été qui suit la plantation. De toutes façons quand la plante a besoin d’eau elle le montre très clairement en s’effondrant et redresse vite son feuillage quand elle a pu se rafraîchir avec un arrosage ou une pluie fine. Le seul soin à lui apporter est de supprimer les fleurs fanées au fil des semaines pour favoriser l’apparition de nouveaux boutons floraux. Et ça vaut le coup puisque cette petite plante fleurit de mai à octobre ou même novembre.

Des variétés très colorées
On trouve le plus souvent des plants à fleurs mauve tirant sur le rose comme O.Jucundum’ mais il existe un grand choix de coloris. ‘Buttermilk’ est, comme son nom l’indique, à fleurs jaune pâle. ‘Whirligig’ est plus original avec un cœur bleu marine et des pétales blanc éclatant, enroulés, et dont l’extrémité est spatulée. Il existe aussi des variétés bicolores. Dans les rocailles on l’associe à des céraistes, de l’érigéron, du gazon d’Espagne (armeria) dans les jardins de bord de mer, des campanules, des saxifrages et autres sédums.

Louis Vittu

 

La floraison de Rosa Mutabilis est vraiment la plus longue

Mutabilis’ est un rosier vraiment atypique. Introduit en Europe à la fin du 19e siècle on ignore tout de ses origines réelles. Il peut fleurir sans aucune pose durant sept mois et ses fleurs ont la légèreté des papillons. Un aspect tout à fait unique chez un rosier. Et en plus il peut s’avérer solide.

Mutabilis‘ tient vraiment une place à part au sein de la grande famille des rosiers. D’abord parce qu’on ne connait pas précisément ses origines. On le dit issu d’un croisement entre Rosa chinensis et Rosa gigantea mais c’est sans certitude. On a pris l’habitude de le classer parmi l’espèce Rosa chinensis sans être convaincu du lien entre cette variété et cette espèce. On le retrouve aussi parfois sous le nom de Rosa indicaMutabilis’ mais sans raison précise. Bref, ‘Mutabilis’ est une énigme. Mais il est aussi et surtout surprenant à d’autres titres.

C’est souvent le premier et le dernier à fleurir

Mutabilis’ est incroyablement précoce. Dans la plupart des régions il commence à fleurir dès le mois d’avril. Et même là où l’hiver est doux les premières fleurs peuvent apparaître fin mars. Et curieusement il fleurit jusqu’aux premiers froids sérieux soit octobre voire parfois début novembre. Certes la floraison est plus forte de fin avril au début juillet. Si le rosier ne souffre pas de sécheresse il reste florifère au cours des deux mois d’été et remonte davantage en septembre avant de ralentir lentement.

Des fleurs simples et légères aux couleurs changeantes

Autre atout, ‘Mutabilis’ porte en même temps des boutons pointus orangés ou rosés, des jeunes fleurs d’un curieux jaune chamois et des fleurs plus matures qui virent au rose puis au saumon et même au rouge carmin en fanant. Le rosier est donc paré de ces fleurs simples, plates, légères et multicolores. L’effet presque aérien vaut d’ailleurs à ‘Mutabilis’ le surnom de rosier papillon. Il est vrai que cette floraison, plus ou moins dense selon les moments, est d’une élégance rare.

Evitez les grands écarts

Mutabilis’ aime la constance. Il est rustique car vit bien jusqu’à  – 10°, voire – 12° C, mais n’allez pas au-delà. Il aime le soleil, mais beaucoup moins les chaleurs brûlantes d’été. Dans les régions méridionales une ombre légère sera bienvenue. Il lui faut une situation aérée (par exemple en isolé sur une pelouse où il sera en valeur) mais en lui évitant les courants d’air et les vents trop forts. Et puis il aime les sols plutôt fertiles, une bonne terre de jardin, mais attention aux fumures trop fraîches qui peuvent griller ses racines. Le compost doit être très mûr. Enfin un sol neutre ou un peu acide sera parfait mais évitez une terre de bruyère trop franche. Sur sol un peu calcaire il faudra planter un sujet greffé sur R. laxa ou R. canina.

Une taille régulière mais douce

On ne taille pas « Mutabilis‘ comme un rosier buisson classique. Il faut une taille douce début mars, c’est-à-dire rabattre les rameaux d’un tiers environ. On supprime les bois morts ou trop vieux en aérant le centre de l’arbuste. On supprime les fleurs fanées en octobre et pas au fil de la saison.

 

Du potager au jardin, le chou décoratif prend des couleurs

Il existe des légumes plus spectaculaires que d’autres. C’est souvent vrai des courges ou de certaines tomates. Mais c’est vrai aussi des choux dont certaines variétés sont franchement ornementales. Il est temps d’en semer.

Et si pour changer un peu vous plantiez des choux pour embellir votre jardin. Depuis toujours apprécié pour sa teneur en vitamines dans nos assiettes, le chou parvient désormais à gagner ses lettres de noblesse comme élément exclusivement décoratif. Le chou d’ornement est une plante annuelle très belle dont le feuillage, dressé ou étalé, frisé, parfois lisse, offre de nombreux coloris. Sa plantation et sa culture sont très faciles.

Une famille très nombreuse

Le chou (Brassica oleracea) est l’un des plus anciens légumes du monde. Originaire du bassin méditerranéen et des régions tempérées d’Asie, il est issu de l’hybridation spontanée de plusieurs espèces sauvages apparues il y a des milliers d’années. Le chou d’ornement (Brassica oleracea acephala), qu’on appelle communément   « chou décoratif », est une création obtenue par différents croisements de choux asiatiques. Tout à fait comestible, bien qu’au feuillage plus coriace et plus amer que le chou potager, il se consomme cru ou cuit. Le chou décoratif s’échappe volontiers du potager pour s’imposer avec brio dans les plates-bandes du jardin et les bordures de massifs où il permet de composer des décors originaux. D’un caractère facile, il saura aussi parfaitement s’adapter à une culture en pot, ce qui est pratique pour les balcons et les terrasses.

Où et comment les planter

Les choux d’ornement se plairont dans les sols riches et relativement frais, mais évitez surtout les terres inondées en hiver. Si vous les cultivez en pot, utilisez un mélange composé de deux tiers de terreau et d’un tiers de compost. Prenez un pot d’au moins 18 cm de diamètre et 16 cm de hauteur. Le plant aura suffisamment d’espace pour s’épanouir. Dans la mesure du possible, placez-les de préférence dans une exposition ensoleillée. Les jeunes plants sont souvent proposés en caissette alors que les sujets plus matures sont en pot de 3,5 à 4,5 litres. Chez certains revendeurs, vous trouverez des mélanges de semences, ce qui permet d’avoir des variétés différentes à un prix très intéressant. On peut faire les semis à l’intérieur dès la mi-avril en comptant 7 à 10 jours pour que ça lève. Environ 1 mois plus tard, on repique. Attention le chou décoratif a une racine pivotante, il faut donc enfoncer le plant en terre (ou dans le substrat) jusqu’aux premières feuilles. C’est important pour qu’il pousse bien équilibré, droit, car à maturité sa tête devient lourde. Espacez les plants de 50 à 60 cm car ils forment de larges touffes feuillues. Si vous semez vos graines directement en place, en pleine terre, il est préférable d’attendre la mi-mai.

Les parasites à surveiller

La piéride du chou est ce satané papillon blanc qui, au stade de chenille, s’attaque aux feuilles des choux. De mai à septembre, il faut donc inspecter les choux régulièrement et retirer les chenilles à la main. Si le problème persiste, aspergez le chou avec un savon insecticide, deux fois par semaine, pendant deux semaines, en insistant sur le revers des feuilles. Appliquez ce produit à la tombée du jour, pour éviter d’atteindre les insectes pollinisateurs. Si le feuillage de vos choux est plutôt tacheté de jaune, c’est peut-être l’œuvre du puceron cendré. Vous pouvez le déloger à l’aide d’un puissant jet d’eau, mais si cela ne suffit pas, procédez comme pour la piéride.
Le chou figure également au menu des limaces. Pour les éloigner, disposez autour du plant une barrière efficace (voir p 28 du n° 209). Vous pouvez aussi planter à proximité des végétaux répulsifs comme le thym, la sauge ou le romarin. Notez que ‘Redbor’ a un feuillage dense, froissé, d’un beau rouge cramoisi. Il peut atteindre 1,2 m de hauteur. ‘Noir de Toscane’ ou chou palmier, 60 cm de haut, a une touche exotique originale. ‘Nagoya’ a le cœur blanc crème ou rose pourpre. Il est très facile. ‘Peacock’, 40 cm de haut,  au feuillage très découpé, est utilisé surtout en bordure. Enfin ‘Pigeon’, vert et crème, est idéal pour une culture en pot comme en terre. Haut de 25 cm environ, il existe en rouge, en crème et encore en mauve.

François Willemin

 

Les saxifrages fortunei ne sont pas comme les autres

Ces petites vivaces surprennent très souvent par leur floraison tardive et originale. On aime aussi leurs feuilles aux teintes différentes sur l’avers et le revers. Et on s’étonne encore quand on apprend qu’il s’agit de saxifrages !

Si on parle de saxifrages on pense d’abord à ces petites plantes alpines qui adorent les roches granitiques ou calcaires et les éboulis de cailloux. Il en existe plusieurs espèces adaptées aux jardins d’altitude qu’on cultive avec succès sur des murets et des rocailles en plein soleil. Mais le genre Saxifraga est très large et compte aussi quelques espèces qui se plaisent sur des terres profondes et ombragées.

Une confusion fréquente sur les noms
On a longtemps considéré la Saxifraga fortunei comme une variété de l’espèce Saxifraga cortusifolia. Or, désormais, les spécialistes estiment qu’il s’agit bien de deux espèces distinctes. Du coup, le nom de certaines nouveautés comme « Cheap Confection » est parfois accolé à S. fortunei et parfois à S. cortusifolia. Pire, certains font mention d’une sous-espèce incisolobata de l’espèce fortunei qui regrouperait de très nombreux hybrides récemment créés. C’est le cas des « Black Ruby » aux feuilles pourpre très foncé, « Cherry Pie » aux fleurs d’un rose tendre, « Asahi » aux pétales incurvés rose foncé. Mais toutes ces variétés, notamment la grande « Wada’s » (40 cm) aux fleurs blanches, « Crystal Pink » aux feuilles panachées de crème et revers rose, « Hannan » aux grandes fleurs aux pétales découpés rose tendre, « Shiranami » aux fleurs doubles et très asymétriques sont bel et bien des Saxifraga fortunei.

Une plante de sous-bois
Ces saxifrages exigent une terre fortement humifère, drainante et fraîche comme c’est souvent le cas sous les ramures de grands arbres caducs. Au jardin, il faut un bon mélange de terre, de terreau de feuilles et de compost qui puisse rester frais même en plein été. Il faut donc les planter à l’ombre ou sous une ombre légère qui les protégera du soleil trop dur de midi à la fin de journée. Les racines des arbres ne les gênent pas. On plante de septembre à novembre et de mars à mai, surtout sans toucher à la motte. Sortez le sujet du godet en douceur et placez-le dans un trou assez large. Tassez autour et arrosez. En région froide, paillez le premier hiver suivant la plantation pour laisser à la plante le temps de s’endurcir. Ensuite, elle sera assez rustique pour résister à -12°C. Si l’hiver est doux, les feuilles sont semi-persistantes. Ailleurs, elles disparaissent en fin d’année et la saxifrage resurgit de terre en mars. Balisez l’endroit pour éviter de le piétiner lorsqu’il n’y a rien d’apparent.

Une floraison tardive de septembre à Noël
Pour ma part, j’ai planté mes premières S. fortunei avec les heuchères, les hostas, les pulmonaires et au pied des érables et rhododendrons. La terre acide, drainante mais enrichie chaque année par un bon terreau de tontes et feuilles leur convient très bien. Elles y trouvent assez de lumière et profitent du soleil encore doux du matin. On apprécie bien sûr la qualité des feuilles arrondies, épaisses à l’aspect presque succulent, lisses, un peu velues et portées par un pétiole souvent assez long. Mais c’est aussi la floraison que j’apprécie parce qu’elle intervient de septembre à décembre (les vivaces fleurissant en novembre et décembre ne sont pas si nombreuses). Ensuite, parce que les fleurs prennent des allures surprenantes et variées selon qu’elles se dressent, étoilées, bien au-dessus des feuilles ou qu’elles se posent sur les feuilles avec des pétales parfois incurvés, plus ou moins découpés, assez longs, parfois doubles, toujours asymétriques dans des teintes délicates. Le choix est particulièrement vaste. Et puis, lorsque ces saxifrages forment des touffes assez denses, on peut les diviser, en avril ou en octobre.

 

Aidez vos camélias

Floraison
Même en hiver ou au début du printemps, le temps peut être assez sec. Résultat, les gros boutons floraux des camélias tombent avant même d’éclore. Il faut donc soutenir la floraison en arrosant, qu’il s’agisse d’arbustes en pleine terre comme des sujets en bac. Et puis, les boutons floraux de l’année prochaine se formant juste après que les fleurs fanent, il faut aussi soutenir l’arbuste à ce moment crucial. Vous devez donc garder le sol frais mais aussi apporter au sol, autour du tronc, un bon compost, riche en matières organiques. En fin de printemps les dés sont jetés car les bourgeons devant fleurir dans un an sont tous en place. En plein été, quand il fait chaud et sec, on peut se contenter de pailler pour garder le sol un peu frais.

Plantez le beau Versicolor, un rosier gallique hors norme

C’est le premier rosier qu’on a cultivé uniquement pour la beauté de ses fleurs et, heureusement, plusieurs siècles plus tard on continue à le planter. Mais ce rosier, ancien parmi les plus anciens, réserve quelques surprises.

Il y a quelques mois nous vous racontions la fabuleuse histoire des rosiers galliques. Il s’agit des rosiers anciens les plus anciens encore appelés parfois roses de France gallique signifiant de la Gaule. En fait, ces rosiers originaires d’Asie Mineure et du Proche-Orient ont été introduits en France par les chevaliers du Moyen-Âge de retour des Croisades.. Mais longtemps on ne s’est intéressé qu’au seul Rosa gallica ‘Officinalis’, le fameux rosier des apothicaires (ou rose de Provins). Il était cultivé dans les jardins de simples et permettait de soigner les hémorragies. Et puis, avec le temps, est survenue une mutation de ce rosier des apothicaires, remarquable par la beauté de ses fleurs. On lui donna le nom de R. gallica ‘Versicolor’.

Ce ‘Versicolor’ aux teintes parfois versatiles
Une mutation est une forme très proche et néanmoins distincte du rosier d’origine, qui a évolué spontanément sans intervention humaine. On parle alors de variété botanique. C’est le cas de ‘Versicolor’ qui ne diffère de ‘Officinalis’ que par la couleur de ses roses qui sont d’un rouge franc plus ou moins strié de rose pâle et souvent éclaboussé de blanc. Un bouquet d’étamines jaune d’or réhausse le cœur de la fleur. De si belles roses ont évidemment inspiré les artistes peintres de l’époque et c’est ainsi que, dès le 16e siècle, on a commencé à cultiver un rosier gallique juste par plaisir et non plus aux fins utilitaires d’une pharmacopée. François Joyaux dans sa «Nouvelle Encyclopédie des roses anciennes» signale que dans certains catalogues horticoles du 18e siècle on note que «les couleurs sont agréablement tranchées» sur ce rosier panaché ce qui justifie son prix «une livre le pied, soit cinq fois plus cher qu’un rosier ‘Officinalis’». Amusant ! Mais attention, cette mutation n’est pas toujours très stable. Il peut arriver que ces fleurs panachées reviennent au pourpre uni du rosier ‘Officinalis’ d’origine. On parle alors de réversion ce qui vaut à ce rosier le nom de ‘Versicolor’. C’est la raison pour laquelle d’un sujet à un autre les fleurs peuvent varier autant, voire sur un même sujet au fil des années. Et un même rosier peut aussi porter en même temps des roses très panachées, d’autres moins et certaines totalement unies. Bref, c’est toujours un peu la surprise.
Solide comme un gallique
Ce ‘Versicolor’ est un rosier solide, compacte, d’1 m de haut en moyenne, peu épineux. Il fleurit en juin et juillet avec des fleurs simples à semi-doubles, regroupées par grappe de deux à sept roses avec ce parfum typique des galliques jamais très puissant. Il ne remonte pas. Dans de bonnes conditions (assez de soleil et d’air) ce rosier n’est jamais malade. Comme tous les galliques, ‘Versicolor’ est très rustique et encaisse aussi bien les grands froids que les fortes chaleurs estivales. Il se plaît dans une terre ordinaire, pas trop calcaire bien sûr et drainante.

Deux astuces à connaître
Sans revenir sur l’art de planter un rosier, précisons tout de même qu’en plantant un sujet à racines nues cet automne ou cet hiver vous devrez le protéger du froid. Certes ce gallique est bien rustique mais un jeune sujet tout juste planter mérite une protection (paillis, écran anti vent) pour affronter les premiers gels durs. Par ailleurs, si vous plantez dans un massif vous pouvez vous contenter de bêcher à un fer de bêche. En revanche, si vous plantez sur un terrain qui n’est pas cultivé depuis longtemps (une pelouse par exemple) vous devez creuser à une profondeur égale à deux fers de bêche pour aérer le sous-sol et si besoin drainer.