Clématites remontantes ou tardives : faites la distinction

Certaines variétés fleurissent tôt, marquent une pause et repartent de plus belle en fin d’été. D’autres fleurissent plus tard mais en continu plusieurs semaines. A chacune son rythme qu’il ne faut surtout pas contrarier.

Comme chez les rosiers, on a des clématites à grandes fleurs qui ne remontent pas, c’est-à-dire qui ont une seule floraison par an, et d’autres qui remontent. Ces dernières connaissent donc une première floraison en mai, parfois même fin avril, et une seconde en septembre en marquant une pause au milieu de l’été. Mais attention : il existe aussi des cultivars dont la floraison est qualifiée de tardive car elle ne commence qu’en juillet mais reste continue et même régulière jusqu’en octobre. Or, les remontantes et les tardives ne fonctionnent pas tout à fait de la même façon.

Une taille plus douce pour favoriser la « remontée »
Les variétés remontantes ont une première floraison précoce qui intervient sur des tiges d’un an. La seconde floraison, à partir de fin août, intervient sur des tiges ayant poussé depuis le début de l’année. Du coup, on taille en fin d’hiver, mars dans les régions froides et février dans les régions plus douces, en rabattant une tige sur deux à environ 40 cm du sol. On coupe juste au-dessus d’une paire d’yeux. Les autres tiges sont raccourcies de moitié pour éviter qu’elles ne filent trop. En juin ou au début juillet, en tout cas juste après cette première floraison, on supprime les fleurs fanées, voire on raccourcit d’un quart les tiges défleuries pour inciter la « remontée » à venir. Il peut arriver de couper plus court et d’obtenir tout de même des floraisons généreuses en octobre. On adapte un peu la taille à chaque variété.

Une taille plus simple pour les tardives
En revanche, les variétés qui fleurissent en continu de juillet à novembre comme ‘Docteur Ruppel’, ‘Perle d’Azur’, ‘Sunset’, ‘Comtesse de Bouchaud’, ont une seule taille en fin d’hiver. On peut rabattre toutes les tiges à 40 cm du sol ou bien une sur deux à 40 cm et les autres à environ 1,50 m. Si vous hésitez, sachez qu’on ne taille jamais trop court une clématite. A l’inverse, si on taille trop long, elle s’épuisera vite en faisant du bois (ces tiges ligneuses et disgracieuses) au détriment des floraisons.

6 grandes classiques qui remontent bien
Voici une sélection de six clématites qui remontent très bien.
La plus connue reste l’incontournable ‘Nelly Moser’. Ce cultivar créé en 1876 fleurit très tôt, soit fin avril ou début mai avec des grandes fleurs de 15 à 20 cm de diamètre, rose pâle veiné de rose plus soutenu. Elle adore la mi-ombre et les sols frais. Une taille à la mi-juillet est indispensable pour l’aider à refleurir.
‘Proteus’ est un ancien cultivar anglais (1897) qui donne des fleurs très doubles en mai et remonte en septembre avec des fleurs simples. Ses fleurs de 10 à 15 cm de diamètre, d’un bleu lilas triant sur le mauve, sont intéressantes.
‘Hagley Hybrid’ est également très facile. Ses belles fleurs de 12 à 15 cm de diamètre sont dans un vieux rose rehaussé par des étamines pourpre brun. Elle fleurit en mai et juin puis remonte très bien en septembre et octobre.
‘Huldine’ la blanche et ‘Rouge Cardinal’ au pourpre cramoisi et à l’aspect de velours ont encore plus besoin d’une situation abritée du soleil.
Enfin, ‘Jackmanii’ est souvent classée parmi les tardives, pourtant elle a bien un premier pic de floraison en juin, un réel ralentissement en juillet et août pour repartir de plus belle en septembre. Si vous ne taillez pas à la mi-juillet, vous aurez très peu de fleurs en fin d’été. C’est encore plus vrai quand l’été est plutôt chaud et sec.

Jules Bara

Rhododendron : il est temps de planter

Comme la plupart des arbres et arbustes persistants, les rhododendrons doivent être plantés en septembre ou tout début octobre. C’est l’arbuste de terre de bruyère par excellence. Vous devez donc avoir une terre franchement acide (pH de 5,5 ou inférieur). Ne plantez pas dans une terre de bruyère achetée sans l’avoir mélangée à un terreau et de la terre de jardin. Assurez un bon drainage au fond du trou de plantation et ajoutez (avant le mélange terreux) une bonne pelletée de compost. Le trou est souvent trop exigu. N’hésitez pas à creuser à deux fers de bêche mais aussi avec un diamètre assez grand (60 cm au moins). Arrosez copieusement à la plantation et tous les trois jours pendant deux semaines même s’il pleut. Ensuite, espacez les arrosages (un par semaine).

En + : Evitez le plein soleil même si l’été est doux (Normandie) et les vents trop forts.

Bulbes de printemps : déjà dans les bacs

Les bulbes de printemps sont en vente dès le mois de septembre. Evidemment, ça peut sembler très tôt quand on les plantes en octobre, novembre et même jusqu’en décembre. Mais attention, les bulbes de qualité et les variétés rares partent toujours assez vite. Par ailleurs, profitez des foires aux plantes de rentrée pour rencontrer des spécialistes dont les conseils sont précieux et les produits de bonne qualité. Et puis, il est toujours nettement plus prudent d’acheter des bulbes en vrac (c’est toujours le cas dans les foires) car vous pouvez les inspecter. Ils ne doivent présenter aucune tache noire de nécrose. Ils doivent être fermes. Les bulbes de tulipe doivent être dotés d’une « tunique ». Cette peau externe est protectrice. Enfin, ils ne doivent pas être « démarrés » (il n’y a pas de pousses vertes). Or, c’est plus souvent le cas fin octobre ou en novembre avec des bulbes qui sont restés stockés dans des conditions propices à ces « démarrages ». Voilà autant de facteurs qu’il est difficile de contrôler lorsque les bulbes sont emballés.

En + : achetez tôt et n’attendez pas pour planter. Protégez les bulbes des rongeurs et des chats avec un grillage fin.

Hélénies

Les hélénies sont un peu moins communes que les rudbeckias. Elles en sont assez proches, aussi solides, aussi florifères et aussi colorées. Et depuis quelques temps de nouveaux hybrides élargissent les possibilités.

Elles ressemblent un peu aux rudbeckias même si les fleurs sont plus petites. Mais elles tiennent aussi très bien en plein soleil et apportent des couleurs tard en saison.

Sur sol riche, c’est mieux
Originaires d’Amérique du Nord, ces vivaces poussent spontanément dans les grandes prairies arrosées par des cours d’eau. Dans nos jardins, elles adorent une bonne terre, fertile, régulièrement amandée par un compost maison. En fin de printemps, un paillis de feuilles et tontes gardera utilement le sol un peu frais sans qu’on ait à arroser souvent. Mais c’est vrai, les hélénies peuvent aussi s’adapter à des sols moyens, un peu calcaires, parfois même un peu lourds.

Ne plantez pas trop serré
La hauteur des tiges varie beaucoup d’une variété à une autre. Les plus basses, souvent les plus précoces, ne dépassent pas 50 à 70 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 1,40 m. La densité de plantation est forcément fonction de la hauteur des plantes mais on se contentera en moyenne de trois pieds au mètre carré. Si vous plantez plus serré, vous fragiliserez les hélénies qui sont pourtant naturellement résistantes aux maladies. Un seul pied ne tarde pas à former une belle touffe assez dense. Plus elle a de l’air autour d’elle, moins elle est sensible au blanc et à la rouille et mieux elle se tient en cas de fortes chaleurs.

Elle tolère tous les climats
Ces vivaces américaines sont assez rustiques pour faire face à des températures de -15°C, voire plus froides encore. Les étés chauds du sud et sud-est sont également bien vécus. En réalité, ces hélénies acceptent tous nos climats du continental à l’océanique. Il faut juste arroser le pied en cas de forte sécheresse et pailler.

Des floraisons de juillet à octobre
Le genre Helenium compte une quarantaine d’espèces avec des annuelles, des bisannuelles et des vivaces. Parmi ces dernières, certaines sont précoces et fleurissent dès le mois de juillet, d’autres à partir d’août ou même tout début septembre. Comme une floraison dure entre six à dix semaines, cela permet de fleurir les grands massifs de vivaces jusqu’à la seconde quinzaine d’octobre. Sur un sol frais et fertile, avec une exposition ensoleillée et pas trop ventée, les hélénies sont toujours plus belles.

On rabat tout l’hiver
Si vous plantez au bon endroit, dans une bonne terre en paillant, il n’y a pas de soin particulier à prévoir. On peut se contenter de supprimer les fleurs fanées au fil de la saison pour soutenir la floraison. En revanche, à la fin de l’automne ou au tout début du printemps, on doit tout rabattre à 10 cm du sol. Les déchets seront ensuite broyés avant de rejoindre le tas de compost. Des nouvelles tiges pourront alors surgir du massif et pousser rapidement au cours du printemps.

Des nouveaux hybrides à découvrir
L’espèce Helenium autumnale compte de nombreuses variétés et hybrides. Parmi les plus connus, citons ‘Bruno’, solide, 1 m, rouge cuivre à brun avec de gros capitules, fleurit d’août à fin octobre.
‘Ruby Tuesday’, fleur rouge à cœur doré, 60 cm , est aussi un tardif.
‘Waldtraut’, 80 cm, a de superbes fleurs jaunes flammées de brun.
Le grand ‘Konigstiger’, 1 m, aux belles fleurs rouge et or d’août à octobre, tient bien sous les fortes chaleurs de fin d’été.

Walter Brousse

Pyracantha : il fait son grand retour

C’est une curieuse histoire que celle de cet arbuste. Après la gloire puis le bannissement, il réapparaît enfin à la place qu’il mérite. Et grâce à ses qualités, il peut avoir divers emplois.

Tout a vraiment commencé dans les années 60, lorsque les villes se sont brutalement élargies avec les premiers grands lotissements. Le pyracantha fut planté en grand nombre, surtout pour composer des haies. Puis, le feu bactérien, maladie très contagieuse dont il était porteur, fit des ravages. Pour en arriver à bout, on a rien trouvé d’autre que d’interdire à la vente cet arbuste, voire d’en demander l’arrachage. Dans les années 1980, le pyracantha avait presque totalement disparu. Heureusement, l’INRA a cerné et sélectionné des variétés insensibles à cette maladie. Et, progressivement, l’arbuste a réapparu. Mais la simple évocation de son nom suffisait à faire peur et lui préférer d’autres arbustes. Pourtant, le pyracantha collectionne de sacrées qualités.

Un beau feuillage persistant
Les feuilles des pyracanthas sont assez petites, 3 à 4 cm, ovales, coriaces, avec un bord finement denté. Elles sont d’un beau vert souvent foncé et presque brillant. Persistantes, elles permettent surtout à l’arbre de rester feuillu, et donc beau, toute l’année.

Une floraison généreuse
En mai et juin, l’arbuste se couvre de corymbes (sortes d’inflorescences sphériques) composées de petites fleurs d’un blanc pur ou crème. Nectarifères, elles attirent les abeilles et papillons. Elles exhalent un parfum qui n’est pas très agréable.

Des murs de baies colorées
Ces petites fleurs simples laissent la place à des grappes de baies aux couleurs souvent vives : jaune citron, jaune doux, orange, rouge vermillon, rouge cramoisi. Elles sont réputées toxiques mais ne sont pas dangereuses. Les oiseaux en raffolent et visitent l’arbuste jusqu’à la fin de l’automne.

Une haie infranchissable
Le nom Pyracantha vient du grec ancien Pyros, le feu, et acantha, l’épine. Et précisément les épines de cet arbuste sont nombreuses, puissantes et acérées, surtout sur des jeunes sujets. Une épine devient après un an un jeune rameau. Mais le pyracantha en produit en permanence. Et c’est souvent très utile. En effet, l’arbuste se prête très bien à la composition de haies. Pour une clôture végétale de 1,50 m à 2 m de haut et 1,30 m de large, on plantera un pied tous les 80 cm. Votre haie sera toujours opaque, verte avec le feuillage persistant, blanche en fleurs en fin de printemps et colorée avec ses baies en automne. Et cette haie, avec de telles épines, sera aussi vraiment infranchissable.

Palissé pour grimper
On peut encore conduire le pyracantha comme une grimpante pour couvrir une façade. Il suffit d’un treillage de bois ou de solides fils de fer sur lesquels on palisse au fur et à mesure les jeunes pousses. En quelques années, il couvrira un mur exposé sud ou ouest sur 3 à 5 m de haut et 3 à 4 m de large.

Plantez en septembre
Comme la plupart des persistants, le pyracantha peut être planté en septembre. Parmi les variétés autorisées on trouve ‘Golden Charmer’ la jaune, ‘Red Column’, ‘Orange Glow’, ‘Rosy Mantle’, ‘Watereri’. On plante dans tous types de sols, même calcaires. On bouture aussi très facilement en septembre.

Une taille douce et répétée
Le pyracantha se prête à toues les tailles, même strictes pour une haie, pour des topiaires ou des formes en nuages. La floraison ayant lieu sur le bois d’un an, taillez en fin d’hiver pour garder les baies d’automne et pas trop pour garder une floraison au printemps. C’est mieux de faire deux tailles par an douces (février et août) plutôt qu’une seule taille trop radicale.

Louis Vittu

 

Nigelles de Damas

Entre les vivaces ou au pied des rosiers, nichées dans une rocaille ou se dressant sur un talus, les nigelles apportent une fraîcheur et un charme particulier. Elles sont si faciles qu’il serait dommage de les oublier.

On les a toujours vues dans les jardins de notre enfance. Par la suite, on les a un peu oubliées alors qu’on les apprécie beaucoup pour leur fraîcheur. Est-ce parce qu’elles sont annuelles ?

De vraies annuelles
Les nigelles, de la famille des Renonculacées, font l’objet d’un genre botanique Nigella qui compte une vingtaine d’espèces. Certaines sont cultivées uniquement en Orient comme
N. sativa. D’autres se sont acclimatées à nos régions comme N. arvensis (la nigelle des champs) et N. damascena (la nigelle de Damas). Celles-ci sont de vraies annuelles, ce qui signifie que le développement de la plante, de la germination à sa mort, se déroule du printemps à l’automne de la même année. Pourtant, la nigelle se comporte presque comme une vivace.

Elle se ressème toute seule
Les premières pousses sortent de terre fin mars début avril. En juin, la floraison commence et se prolonge en juillet et août. En fanant, la fleur se métamorphose en une grosse capsule assez décorative qui abrite des dizaines de petites graines noires. Au fil des semaines, la capsule sèche puis libère les graines qui vont se glisser dans le sol. Une nouvelle levée spontanée se produit au printemps suivant et ainsi de suite chaque année. Il suffit souvent de faire une fois un semis directement en place pour voir durant une dizaine d’années les nigelles fleurir avec une constance digne d’une vivace. Si vous récupérez des graines, semez-les dès la fin de l’été. Sinon, conservez-les dans un bocal hermétique ou une enveloppe de papier sans humidité. Semez au plus tard en avril mais ne conservez pas plus longtemps ces graines.

Sur tous les types de sols
Les nigelles de Damas sont vraiment faciles. Compte tenu de leur taille modeste (souvent 20 à 40 cm), on les sème dans les rocailles ou sur un talus avec un sol pauvre, drainant, sec, caillouteux. Elles s’en arrangent très bien mais apprécient aussi une bonne terre de jardin au premier rang d’un massif. Acide, neutre, basique, peu importe. Si possible, semez à la volée au soleil ou sous un ombre légère aux heures les plus chaudes. A l’ombre, la floraison sera moins soutenues.

Gare aux limaces
Le feuillage dense mais très finement découpé donne à la plante un aspect presque fragile. De la même façon, les fleurs, simples ou doubles selon les variétés, sont d’une légèreté délicate. Mais qu’on ne s’y trompe pas : les nigelles sont des solides qui ne craignent ni maladie, ni parasite particulier. Il faut juste se méfier des limaces au printemps, qui se régalent des jeunes poussent. Mais dès le mois de mai, il n’y a plus grands risques.

Garder les capsules… ou pas
En ôtant les fleurs fanées (les capsules), on soutient la floraison jusqu’en fin d’été. Mais on ne peut plus espérer de semis spontanés. Il faudra alors semer. Mais c’est si facile : il suffit de jeter les graines à la volée !

Catherine Larenaudie

Verveine citronnelle

Les confusions sur cette plante aromatique sont nombreuses. Et c’est dommage car dans bien des cas, on renonce à la planter sans raison sérieuse. Voici la vérité !

Le parfum de la verveine citronnelle est juste unique. Il suffit d’effleurer ses tiges en passant à côté d’elle pour sentir ses fragrances citronnées. C’est aussi l’une des plantes aromatiques les plus faciles à cultiver. Elle devrait être présente dans tous les jardins. Pourtant, c’est loin d’être le cas tant certains préjugés la concernant ont la vie dure.

Elle est franchement plus rustique qu’on le dit
Pour commencer, rétablissons la vérité sur sa réelle rusticité. Le pied de verveine citronnelle dans mon jardin du Loir et Cher tolère depuis près de vingt ans des hivers rigoureux avec des températures qui chutent jusqu’à -8°C en février. Il est vrai que la terre est drainante, légère, et que la plante est installée plein sud contre un mur qui l’abrite des vents du nord. Alors rassurez-vous : cette plante est assez rustique pour être cultivée dans la plupart de nos régions. On ne peut pas dire qu’elle soit gélive et qu’elle doit être réservée au Midi sauf à la cultiver sous serre.

Elle demande le plein de soleil même brûlant en été
Certes, la verveine citronnelle peut supporter une ombre légère ou même se contenter du soleil du matin. Mais dans ce cas, elle n’aura pas le parfum puissant qu’on peut en espérer. C’est précisément le soleil qui lui permet de fixer ce parfum. Il faut au moins cinq heures de soleil par jour et s’il est brûlant de juin à août, ce n’est que mieux.

Il est inutile de l’arroser
Certes, il faut arroser le mois qui suit la plantation. Comme on plante souvent en mai, vous arroserez en juin et même en juillet une fois par semaine. Si vous plantez en fin d’été, vous arroserez un peu moins en septembre et octobre. Mais ensuite, c’est totalement inutile, surtout sur des sujets de trois ou quatre ans et plus. Même en cas de sécheresse et de fortes chaleurs, on s’abstiendra d’arroser, sauf si les feuilles commencent à tomber, mais c’est franchement rare.

On peut la tailler court
Dans les régions méridionales où il ne gèle pas en hiver, on peut laisser la verveine citronnelle vivre sa vie sans pratiquement intervenir. On se contentera de supprimer les rameaux secs. Ailleurs, on peut tailler chaque année en sortie d’hiver. En mars, on rabat de moitié toutes les tiges. La plante va ramifier et prendra vite de la consistance. Si le froid a été intense, on peut même rabattre à 30 cm du sol. Le vieux bois va percer et de nouvelles tiges vont pousser très vite.

Ne cueillez pas les feuilles quand vous en avez besoin
Certains recommandent de récolter les feuilles après la floraison (petites fleurs blanches ou mauves) c’est-à-dire à partir de la fin août. Là encore, c’est inutile. On peut en profiter tout au long de la saison. En revanche, il ne faut pas cueillir des feuilles directement sur la plante car elle en souffrirait. Il faut commencer par prélever les tiges feuillues en les rabattant au sécateur et ensuite cueillir les feuilles qu’elles portent. Il faut les faire sécher en les étalant sur un large plateau d’osier qu’on place à l’ombre et surtout pas en plein soleil. On retourne les feuilles après deux jours pour assurer un séchage complet. Ensuite, on peut verser les feuilles dans un bocal en verre (avec un caoutchouc pour une fermeture hermétique). Ce bocal sera, lui aussi, rangé à l’ombre. Les feuilles conserveront ainsi tout leur parfum plus de deux ans.

Précieux au jardin et à la cuisine
Ce parfum fabuleux repousse efficacement les pucerons. C’est utile au potager près des artichauts ou à côté des rosiers et clématites. C’est aussi un bon anti-moustiques. A l’angle d’une terrasse on n’est plus ennuyé pour dîner. Et à la cuisine, on utilise la verveine citronnelle pour parfumer des poissons et des volailles, pour faire des sorbets et surtout pour des tisanes. On l’infuse en l’associant à la camomille, au tilleul ou même à l’ortie.

Ni verveine, ni citronnelle
La verveine citronnelle a plusieurs noms botaniques : Lippia citrodora ou Lippia triphylla ou même Aloysia citriodora. Mais attention : ne la confondez surtout pas avec la citronnelle (Cymbopogon citratus), ni avec la verveine (Verbena officinalis).

Buddleia : quand il devient un piège écologique

On est toujours heureux de le voir au milieu d’un chantier ou d’une friche. Il fleurit tout seul, attire de jolis papillons, mais peut aussi… les éradiquer.

Qui l’eut crut ? Cet arbre aux papillons peut, dans certains cas, menacer directement les insectes qu’il attire. L’arbuste salvateur devient alors exterminateur.

Il nourrit les papillons mais pas leurs chenilles
Introduit en France en 1869 par le père David, Buddleia davidii est originaire de Chine. Il a vite séduit au point de compter aujourd’hui plus de 300 cultivars issus de l’espèce type. Certes, ses longues inflorescences (de 20 à 70 cm) couvertes de petites fleurs bleu pâle, mauve, pourpre, vieux rose, blanc, attirent les papillons grâce à leur nectar. En revanche, les feuilles ne nourrissent pas les chenilles de ces papillons alors que des essences locales le faisaient. Résultat : quand l’arbuste se propage, il devient vite invasif, chasse les autres plantes et vient bloquer la reproduction des papillons qu’il attire. Paradoxalement, l’arbre aux papillons peut contribuer très directement à l’extinction des papillons qu’il nourrit.

Il est déjà invasif
Cette menace est réelle uniquement sur les zones ou l’arbuste est dominant. C’est tout de même souvent le cas dans le sud-ouest, le sud-est, par endroits en Bretagne, en Ile-de-France. Et la situation peut rapidement empirer si on n’y prête pas attention.

Jusqu’à 3 millions de graines
En effet, on a tous déjà constaté cette capacité incroyable des buddleias à se ressemer un peu partout sans aucune aide de l’homme. On en voit sur des friches industrielles, au milieu de chantiers en plein centre-ville, sur des bords des voies ferrées et des routes, sur les talus, les berges des rivières, les trottoirs. En réalité, quand l’arbuste fane, des petites capsules beiges se fendent pour libérer les graines ailées qu’elles contiennent. Celles-ci sont emportées parfois très loin et se ressèment sur tous types de sols et expositions. Et comme un seul arbuste peut produire jusqu’à 3 millions de graines on peut, dans certains cas, craindre une prolifération de l’espèce. D’autant que le buddleia est très rustique, très résistant aux fortes chaleurs et aux sécheresses prolongées, et qu’il n’est jamais malade. De plus, il peut fleurir, et donc grainer et ressemer dès la première ou seconde année.

Des cultivars stériles
Le buddleia qui pousse spontanément un peu partout n’est pas toujours l’espèce type. Les hybrides plantés dans les jardins peuvent eux aussi coloniser les alentours. Restez attentifs, surtout si vous êtes dans une région à forte implantation. Mais sachez aussi que désormais les obtenteurs ont sélectionné des nouveautés stériles comme les Buddleia x weyeriana. C’est parfois plus prudent de les privilégier.

Catherine Larenaudie

Rudbeckias : spectaculaires et increvables

Avec elles, l’effet est garanti tout au long de l’été. Il leur faut juste du soleil et un sol un peu frais. Mais attention : il existe un large choix de variétés au sein même d’une espèce. Certaines sont annuelles quand d’autres, la plupart, sont vivaces. Rustiques, solides, résistantes aux maladies, elles sont de croissance rapide. Prévoyez d’en planter en septembre.

Depuis quelques temps, ces grandes stars de l’été ont tendance à être un peu délaissées. Peut-être parce qu’on en trouve encore dan les jardins publics et qu’on les imagine mal dans nos massifs. Peut-être aussi parce ce qu’on les classe parmi les annuelles alors qu’une même espèce peut compter à la fois des annuelles et des vivaces. C’est dommage car ce genre botanique très riche mérite vraiment qu’on s’y intéresse davantage.

Une grande diversité d’une espèce à l’autre
Quand on parle de rudbeckias on pense d’abord à l’espèce Rudbeckia fulgida. Vivace, solide, ses tiges bien dressées de 70 cm de haut portent des fleurs simples, jaune d’or avec un disque central brun ou noir. ‘Goldstrum’ est sans doute la variété la plus répandue. De croissance rapide, elle fleurit dès le premier été suivant la plantation. On peut même diviser les touffes assez grosses après trois ou quatre ans. Avec l’espèce R. hirta on trouve de très grandes vivaces comme ‘Herbstonne’ qui dépasse 2 m de haut. Elles fleurissent plus tard (à partir d’août) mais plus longtemps en saison (jusqu’en novembre). Les fleurs ont de grands pétales jaune citron avec souvent un disque noir assez proéminent. Attention, plus le sol est riche et frais, plus la plante est grande et plus sa bonne tenue sera compromise. Les tiges trop longues et trop souples seront malmenées par le vent. R. hirta compte à la fois des vivace de 70 à 80 cm de haut comme ‘Chocolate Orange’, des bisannuelles comme ‘Becky’ et des annuelles de 50 cm comme la célèbre ‘Marmalade’.
Vérifiez bien la durée de vie de la variété que vous choisissez. Avec R. maxima et R. laciniata on sera vigilant sur la taille de variétés qui va de 80 cm à 2 m. Mais toutes donnent des fleurs caractéristiques du genre, c’est-à-dire d’un jaune vif avec un cœur noir. Citons encore le cas particulier de R. simulata plus souvent appelée Echinacea purpurea. La blanche ‘Alba’, la rose ‘Magnus’ ont des allures de rudbeckias mais des couleurs variées. De nouveaux cultivars apparaissent régulièrement sur le marché avec des tons saumon, rose, jaune, rouge. La croissance est sans doute plus lente que chez le autres rudbeckias mais une fois installées, elles sont tout autant florifères et solides.

Une terre très moyenne mais assez fraîche
Les rudbeckias vivaces ne sont pas exigeantes sur la qualité de la terre. Inutile de leur apporter des quantités de matières organiques. A la plantation, un compost sera appréciable mais pas par la suite. La terre peut très bien être moyenne, voire médiocre. En revanche, il faut qu’elle ne dessèche pas trop en plein été. C’est souvent la clé du succès. Evidemment, cela oblige à un arrosage au pied chaque semaine en cas de sécheresse prolongée. Sinon les plants peineront vite et la floraison sera plus faible. On gagne même à pailler au pied pour garder le sol frais plus longtemps. En plus, ça étouffe les mauvaises herbes qui, précisément, viennent concurrencer les rudbeckias. C’est vrai pour les sujets en plein terre et encore plus pour les rudbeckias cultivés en pot. J’en ai fait l’expérience en Ile-de-France, avec une grande potée dans laquelle le bouquet de rudbeckias ressurgit fidèlement depuis près de dix ans, sans engrais ni astuce particulière. Avec assez de soleil et un sol toujours un peu frais, les rudbeckias sont increvables.

Un entretien minimum
De juillet à octobre, on supprime régulièrement les fleurs fanées. C’est plus joli mais surtout ça favorise l’apparition  de nouveaux boutons floraux. En fin de saison, en novembre, on peut garder les tiges sur pied avec les dernières fleurs pour que les oiseaux puissent se régaler des graines. On peut aussi tout rabattre à 10 cm et jeter l’ensemble au broyeur. Ça fera un bon paillis à répandre avant l’hiver ailleurs au jardin. En effet, les rudbeckias ne demandent pas de terre fertile et sont bien assez rustiques pour supporter des -15° et même jusqu’à -25°C. Toute protection hivernale est donc inutile. D’autant que les hivers sont de moins en moins froids d’une année sur l’autre.

Planter en septembre
Si vous succombez à la vue de ces massifs spectaculaires de rudbeckias vivaces, et en sachant que cette culture est vraiment simple, attendez au moins septembre ou octobre pour planter (ou le printemps prochain). Ameublissez bien la terre pour que l’enracinement soit plus facile. Ajustez la profondeur de plantation de façon à faire affleurer le collet au niveau du sol. Arrosez au pied lentement avec une eau pas trop froide et conservez le sol propre. Le rudbeckia aura largement le temps de s’installer avant la fin de l’année et donc de passer l’hiver sans problème. Vous aurez une première floraison l’été suivant.
On peut associer différentes variétés (ou même espèces) de rudbeckias dans un même massif en comptant 3 à 4 plants au m² selon la hauteur de la variété. On peut aussi les marier à des dahlias, des hellénies, des asters qui fleurissent en fin d’été et automne et qui toutes aiment le soleil, l’air et un sol frais.

Jules Bara

Gauras : comment les garder en fleurs tout l’été

Elles sont florifères, solides, jamais malades. Elles résistent aussi bien au froid qu’aux  fortes chaleurs. Elles demandent peu de soins et des étés chauds et ensoleillés. Seule faiblesse : elles ne vivent pas très longtemps.

Ces vivaces font toujours l’unanimité. Il est vrai qu’elles fleurissent avec générosité tout au long de l’été, souvent  dans des situations difficiles et sans beaucoup de soins. Mais elles ne sont pas seulement faciles. Elles apportent aussi élégance et légèreté dans les massifs.

Comme l’envol de papillons
Les gauras (Gaura lindheimeri) sont originaires des prairies arides des Etats-Unis. Au milieu du 20e siècle, elles ont été largement utilisées dans nos jardins avant de passer au second plan. Elles forment de beaux buissons composés de fines tiges souples et bien dressées qui se balancent au moindre souffle d’air. A partir de mai, des fleurs éphémères (deux à trois jours seulement), plates, à quatre pétales et aux longues étamines, se succèdent jusqu’en octobre. On les compare souvent à l’envol de papillons. Attention, il existe une certaine diversité parmi les différentes variétés.

Un choix assez large
En effet, non seulement les fleurs peuvent être blanches ou roses ou encore rouges, mais la hauteur est aussi variable. ‘Corrie’s Gold’ peut atteindre 1,30 m à 1,50 m de haut et brille avec des fleurs d’un blanc rosé de juin à octobre. Le feuillage vert est bordé de jaune. De son côté, la petite ‘Cherry Brandy’ ne dépasse pas 40 cm et donne des fleurs roses veinées de rouge. Citons encore parmi les cultivars les plus connus ‘Siskiyou Pink’, 80 cm à 1 m de haut, avec un feuillage vert foncé et des fleurs d’un rose éclatant. ‘Whirling Butterflies’ au moins 1 m de haut, très florifère, a des fleurs d’un blanc pur de juillet à septembre. Enfin, l’espèce type, 1,20 m, a des boutons floraux roses et des fleurs qui deviennent blanches en s’épanouissant.

Les précautions à prendre à la plantation
Il faut d’abord choisir une exposition très ensoleillée. La terre est obligatoirement drainante, moyenne à pauvre, éventuellement caillouteuse ou même sableuse. On creuse un trou deux fois plus profond que la hauteur de la motte et trois fois plus large. On installe un lit de gravier au fond si le terrain n’est pas naturellement léger. On baigne la motte dans une bassine d’eau plusieurs minutes pour qu’elle s’imbibe avant la mise en place. C’est super important. Enfin, on comble avec un mélange léger composé de terre de jardin, terreau, sable. Surtout, espacez deux pieds d’au moins 50 cm pour que chaque souche puisse se développer.

Des soins limités mais une longévité brève
La gaura aime le soleil et les grandes chaleurs mais n’est pas pour autant une plante de jardin sec. Il faut l’arroser pour soutenir la floraison tout l’été et supprimer au fur et à mesure les fleurs fanées. On l’aidera en desherbant le sol et en le paillant. En sortie d’hiver, on rabat toute la plante pour faciliter sa repousse. Elle est solide et presque jamais malade. Les taches brun-rouge sur les feuilles sont juste un caractère de la plante. Toutefois, même dans de bonnes conditions, elle ne vit guère plus de quatre ans. Et diviser la souche est difficile en raison de la racine pivot.

Walter Brousse