Gypsophile

Avec son allure très délicate, presque fragile, elle surprend toujours en résistant si bien aux fortes chaleurs et longues sécheresses. C’est une frugale qui demande peu de soins et met en valeur les plantes voisines.

On peut parler d’un vrai retour en grâce. Après avoir été très présente dans les jardins de curé de la première moitié du XXe siècle (eh oui, il y a déjà cent ans !) cette plante avait presque totalement disparu. Certes, les fleuristes ont toujours utilisé du gypsophile (surtout les annuelles) pour agrémenter leurs bouquets de roses, mais les jardiniers ont préféré se tourner vers des floraisons plus spectaculaires aux couleurs vives. Et puis, progressivement, avec des jardiniers plus avertis, le charme particulier du gypsophile rayonne à nouveau.

L’amie de la chaux
Le nom même de gypsophile vient du grec ancien philos signifiant ami et gypsos la chaux. Cette plante va donc se plaire prioritairement sur des sols calcaires ou neutres. Mieux vaut éviter de la planter sur une terre acide. Il faut un terrain bien drainant, léger, caillouteux ou même sableux et donc qui sèche rapidement. A l’inverse, les terres lourdes, ou tout simplement consistantes, sont à proscrire. Enfin, cette vivace est frugale ; elle se contente de sols moyens ou carrément pauvres, éventuellement profonds pour permettre aux racines assez puissantes de se développer.

Des panicules de fleurs à l’aspect vaporeux
L’espèce qui nous intéresse, Gypsophila paniculata, est caractérisée par d’innombrables petites fleurs rassemblées en larges panicules à l’extrémité de tiges très fines et ramifiées. Les feuilles sont elles aussi fines, étroites et d’un vert gris qui les rend discrètes. Résultat : la plante n’est plus qu’un nuage vaporeux de minuscules fleurs, blanches et doubles avec la variété ‘Bristol Fairy’, roses et doubles avec ‘Flamingo’, blanches et simples avec l’espèce type, doubles et d’un rose plus ou moins nacré avec ‘Pink Fairy’ et ‘Pink Festival’, ces dernières ne dépassant pas 50 cm de haut alors que les autres atteignent presque 1 m.

Un grand soleil même chaud
On comprend bien qu’avec des feuilles, des tiges et des fleurs si fines et si menues, la plante puisse résister à des chaleurs caniculaires et à des longues sécheresses. Mieux, plus il y a du soleil chaud et plus la plante fleurira généreusement. Ce n’est pas très surprenant pour cette plante originaire du pourtour méditerranéen et dont l’espèce type (G. paniculata) pousse encore spontanément en Grèce, en Crète, à Chypre, en Italie.

Un entretien simple mais nécessaire
Ce gypsophile ne demande pas beaucoup de soins. On arrose juste à la plantation et le premier été en cas de chaleur et sécheresse. Ensuite, la plante doit se débrouiller toute seule. On supprime les panicules quand elles fanent pour aider le renouvellement. En sortie d’hiver, on rabat un peu les fines tiges pour conserver un port général à la plante. Enfin, gare aux grands coups de vent parfois violents l’été et aux averses orageuses. Il est plus prudent de tuteurer discrètement les fines tiges pour éviter qu’elles ne plient trop vite et se cassent.

Catherine Larenaudie