L’Abricotier

Contrairement à sa réputation, l’Abricotier est résistant au froid. Il peut même supporter jusqu’à -30°C en hiver mais il lui faut de la chaleur pour fructifier.

Ses ennemis sont les froids tardifs, les gelées printanières qui détruisent les fleurs ou les jeunes fruits en formation.

Il vaut mieux avoir des variétés à floraison tardive. Il aime les sols légers, sablonneux, chaud, à sous-sol caillouteux bien drainé.

En climat frais, il faut l’installer dans un coin abrité protégé des courants d’air. Il est autofertile : il n’y a donc pas besoin de mettre plusieurs variétés.

On plante des scions d’un an ou des jeunes sujets de 2 ou 3 ans formés. L’abricotier peut se multiplier par semis. On met les noyaux des abricots à stratifier dans le sable plusieurs mois avant de les semer (en pot). Toutes les formes sont possibles. On peut le mener en gobelet, ou en espalier contre un mur. Mais le plus simple est de le mener en forme libre qui réussit très bien. Il faut alors un écartement de 6 à 8m entre deux sujets. Il est peut exigeant en engrais, on peut apporter un peu de compost dans le trou de plantation, puis un seau de compost par an au pied après avoir nettoyé l’herbe autour du tronc.

Pour maintenir le sol frais et meuble au pied, il faut pailler abondamment autour du tronc.

Tuteurs : ne blessez pas les jeunes troncs

Il existe sur le marché des colliers en caoutchouc qui permettent d’attacher à un tuteur le tronc d’un jeune arbre fruitier qu’on vient de planter. Ils sont pratiques mais assez onéreux. On peut s’en passer si on leur substitue une autre protection.
Pour cela, coupez un petit morceau de tuyau d’arrosage sur 10 cm de long. Vous pouvez glisser à l’intérieur de cette gaine de fortune une solide cordelette que vous pourrez attacher fermement, en serrant fort autour du tuteur. En plaçant le tuyau protecteur du côté du tronc, vous éviterez une blessure sur l’écorce qui se produit au printemps lors de la pousse.
On peut doubler la protection en glissant une éponge ou un chiffon épais entre la gaine et l’écorce.

Framboisier, cassissier, groseillier : c’est le moment de planter

Savourer des framboises, des cassis et des groseilles directement sur pied est l’un de mes grands plaisirs au jardin. Vous aussi, retrouvez ces petits fruits incontournables de notre enfance. C’est maintenant qu’on les plante.

Les trois sont des arbustes autofertiles. Les trois forment des buissons fruitiers de 1,50 m de haut. Et les trois donnent des petits fruits délicieux qu’on trouvait dans presque tous les jardins au temps de mon enfance.
Rustiques, solides et vigoureux, ils se comportent généralement très bien quand ils sont alignés ou même plantés en haie.

Le framboisier a une vigueur qu’il faut contenir
Ses tiges légèrement épineuses sont appelées cannes. Les fleurs groupées en panicules terminales sont verdâtres et les fruits sont généralement rouges, plus ou moins foncé. Peu exigeant, le framboisier s’accommode de tout type de terre, avec une préférence pour les sols légers et riches en humus. C’est un arbuste qui aime le soleil, mais qui supporte aussi une ombre légère.
Certaines variétés drageonnent en émettant des rejets sur les côtés du rang. Attention,, plus vous attendez et plus ce sera difficile de vous en débarrasser. Il faut arracher sans tarder.

Les remontants et les non-remontants
On distingue deux types de framboisiers : le framboisier non remontant, qui fructifie sur les pousses de l’année précédente en juin-juillet, et le framboisier remontant, qui produit une première fois sur les pousses de l’année d’août à octobre et une deuxième fois sur les mêmes cannes l’année suivante en juin-juillet. Les cannes se dessèchent après la fructification. Parmi les non remontants, citons la framboise ‘Mailling Promise’ qui donne de gros fruits très parfumés en abondance, durant les mois de juin et début juillet. De son côté, la variété ‘Marastar’ produit de très gros fruits d’un beau rouge foncé et d’excellente qualité gustative. Quant à la framboise ‘Sumo2’, elle est, comme son nom l’indique, capable d’offrir des fruits d’un calibre énorme. Les premières framboises apparaissent environ 2 ans après la plantation, cependant les variétés remontantes peuvent donner quelques fruits dès le premier automne. Les spécialistes conseillent souvent de mélanger les variétés, ceci permettant d’avoir une récolte échelonnée de juin aux premières gelées.

Les racines nues et les containers
Dans les pépinières, les framboisiers sont souvent vendus en racines nues. Ils se plantent d’octobre à avril, à environ 80 cm de distance les uns des autres. Si vous ne pouvez pas planter dans les 3 jours qui suivent votre achat, mettez les plants en jauge dans un endroit ombragé de votre jardin. Faites un trou de 40 à 50 cm de profondeur et de largeur, pour ameublir la terre. Retirez les cailloux et les racines de mauvaises herbes. Placez au fond du trou de plantation une poignée de corne torréfiée (environ 60 g) à mélanger à la terre. Rebouchez de moitié le trou avec de la terre additionnée de terreau et d’une pelletée de fumier bien mûr. Vous pouvez alors rabattre l’extrémité des racines de l’arbuste pour les « rafraîchir ». Installez le collet du plant de framboisier au niveau du sol (premières branches) sans trop l’enterrer. Comblez le trou de plantation avec la terre extraite et un terreau de plantation. Tassez au pied de l’arbuste en formant une cuvette et arrosez abondamment (comptez au moins 10 litres d’eau par pied).

Il faut adapter la taille à la variété de framboisier
Dans l’année qui suit la plantation, laissez votre framboisier pousser naturellement. Les rameaux meurent généralement la première année et sont remplacés par de nouvelles pousses émises en cours d’été par les racines. Ensuite, la taille du framboisier, indispensable, doit être effectuée chaque année. Mais elle varie en fonction du type de fructification.  Pour les variétés non remontantes, la taille s’effectue soit en automne, soit au printemps. Elle consiste à rabattre au ras du sol les branches mortes ayant fructifié pendant l’été, ainsi que les rejets trop faibles. On cherchera à conserver entre 6 à 10 cannes vigoureuses, pas plus. Pour les variétés remontantes, il faut intervenir en hiver mais en dehors des périodes de gel. Rabattez au ras du sol les cannes desséchées ayant fructifié en début d’été, ainsi que les rejets trop faibles, et supprimez l’extrémité sèches des cannes ayant produit en fin d’été. Ces dernières porteront des framboises sur la longueur des branches au début de l’été suivant. Afin de préserver la fertilité du sol et d’induire une bonne fructification, un apport de fumures organiques en automne (compost ou fumier) peut être effectué chaque année.

Les cassissiers ont une saveur incomparable
Cet arbuste, très commun dans les années 1960, a été délaissé par la suite au point de devenir aujourd’hui assez rare. On s’étonne presque de trouver un cassissier dans les jardins. Son feuillage est très aromatique. Le buisson adulte mesure, lui aussi, environ 1,50 m de haut. La fructification s’établit sur le bois de 2 et 3 ans, puis fléchit sur les rameaux de 4 ans et se raréfie sur ceux de 5 ans et plus. Les fruits, les cassis, sont réunis en grappes de baies juteuses. Elles sont noires et mûrissent de fin juin à mi-juillet. Rustique et peu exigeant, le cassissier aime les hivers froids et les étés chauds. Il excelle sous un climat continental mais s’adapte au climat océanique. Il s’arrange de tous les types de sols, sauf trop pauvre et trop sec, ou au contraire trop humide.
Les fleurs apparaissent au mois d’avril. Nous apprécions tout particulièrement la variété ‘Neva’ car elle est résistante aux maladies, très productive, et auto-fertile. Ses baies noires sont vraiment parfumées et les premiers fruits apparaissent généralement dès la deuxième année suivant la plantation. Le cassissier est, lui aussi, livré en racines nues et il se plante d’octobre à mi avril. Il convient de les espacer un peu plus que les framboisiers en les séparant au moins d’1 m environ. Si vous devez stocker vos cassissiers plus de trois jours avant de les planter, mettez-les en jauge dans un endroit ombragé de votre jardin. Pour planter, creusez un trou de 40 à 50 cm de profondeur et de largeur, en retirant les cailloux et les mauvaises herbes. Au fond du trou, ajoutez 80 g de corne torréfiée (une grosse poignée). Comblez le trou de moitié avec de la terre, du terreau de plantation si la terre est lourde, et un fumier mûr (1 à 2 pelletées). Epointez juste l’extrémité des racines de l’arbuste et plantez le sujet en plaçant le collet au niveau du sol. Arrosez un peu pour tasser la terre et finissez de combler le trou de plantation avec la terre restante mélangée à un terreau. Ensuite, tassez cette terre au pied de l’arbuste en formant une cuvette et arrosez abondamment (10 litres environ) pour maintenir une bonne cohésion entre la terre et les racines. Complétez par une taille des rameaux à 20 cm, de préférence au dessus d’un bourgeon placé vers l’extérieur.

Une taille pour maintenir la fructification
L’année suivant la plantation, laissez pousser le cassissier pour qu’il puisse se ramifier naturellement. La taille sert simplement à rajeunir tous les ans les buissons adultes pour ne garder que les branches les plus productives. Supprimez les rameaux les plus âgés (4 ans ou plus), éliminez les rejets trop faibles et rabattez les rameaux qui encombrent le centre du buisson. L’objectif est de garder un port aéré et harmonieux. La période idéale pour effectuer cette taille est février-mars.
Si des maladies sévissent périodiquement dans votre jardin, vous pouvez, à titre préventif, faire un premier traitement à base de bouillie bordelaise et renouvelez une fois mais avant la floraison. En automne, contentez-vous d’un apport de fumures organiques pour entretenir la fertilité de votre sol. C’est utile pour une bonne fructification.

Je ne peux pas renoncer au groseillier
Cet arbuste buissonnant est vraiment de culture facile. Il lui faut un sol frais et drainant. Toutefois, préférez un terrain plutôt trop drainant que pas assez. Le groseillier souffre toujours en cas d’excès d’eau. Il craint l’humidité stagnante. On le trouve dans les pépinières et jardineries aussi bien en racines nues qu’en container. Pour les sujets en container, creusez un trou une fois et demi plus large et plus profond que le volume de la motte du sujet à planter. Ajoutez un peu de compost et arrosez avant de planter. Dépotez et baignez la motte dans une bassine d’eau pendant quinze à vingt minutes pour qu’elle s’humidifie bien au cœur. Si l’arbuste est en racines nues, mieux vaut rafraîchir le chevelu racinaire en supprimant celles qui sont cassées ou abîmées, et en raccourcissant légèrement les autres. On peut praliner les racines avant de mettre en terre. Dans les deux cas, racines nues et container, plantez sur une petite surélévation pour faciliter le drainage de l’eau. Mais attention, les racines ne doivent pas être trop en surface sinon elles souffriront vite de la sécheresse. Tassez légèrement  pour faciliter l’adhésion des racines à la terre et arrosez lentement mais copieusement.

François Willemin