Le concombre-citron

Il a la couleur d’un citron, la forme d’une balle et la saveur douce d’un concombre. Ce n’est pas un nouvel hybride mais une variété ancienne, oubliée et qui mérite largement d’être à nouveau cultivée.

Amusant bien sûr, mais pas seulement. Ce drôle de concombre est aussi savoureux et même pratique. Pourtant, avec toutes ces qualités, cette variété ancienne reste très peu connue.

Un véritable concombre
Ce concombre, petite boule totalement sphérique de la taille d’un citron (8 à 10 cm de diamètre), jaune comme un citron, est bel et bien un concombre (Cucumis sativus). Sa chair blanche est croquante. La saveur est douce, sans amertume si on récolte le fruit pas trop tard. Le feuillage est identique aux feuilles d’une variété de concombre classique en étant tout de même un peu moins encombrant, ce qui est appréciable. Quant à la culture, elle est globalement la même que la culture de n’importe quel concombre.

Un semis en mai pour une récolte en août
Gérard, à Guérande en Loire Atlantique, a pour habitude de faire le semis en barquette dans le courant du mois de mai. Il garde sous serre froide et attend juin pour repiquer en pleine terre sur une parcelle qui a été correctement amendée au printemps. Pour Gérard, cela veut dire l’apport en sortie d’hiver d’un bon fumier de cheval « mûri » durant presque un an. Comme toutes les courges, le concombre est une plante gourmande qui a besoin d’une bonne couche de matières organiques. Attention, certains préfèrent anticiper en faisant le semis en avril. Or, c’est inutile car cette variété est naturellement tardive. Il faut attendre la mi-août (quand l’été est beau) pour commencer à récolter les premiers fruits. On peut aussi semer directement en place fin mai ou début juin, si possible juste après la pleine lune, en faisant des poquets de trois à quatre graines. Comptez normalement une semaine pour que la levée intervienne.

On peut le palisser
Que vous semiez en barquette avec un repiquage à suivre ou que vous semiez en place, pensez à installer juste à côté un grand tuteur à tomates ou tendez un grillage le long du rang. En effet, ce concombre est très facile à palisser compte tenu de son feuillage limité et de ses fruits assez compacts, donc légers. Ça prend peut de place au sol. Les fruits ne sont pas en contact direct avec la terre donc sans risque de pourrissement en cas de pluie ou de rosée matinale excessive. Ça peut faciliter l’exposition au soleil (la plante a besoin de six heures d’ensoleillement par jour). Et ça réduit sensiblement les menaces qui peuvent peser sur cette culture.

Gare au mildiou et aux rats
Rassurez-vous tout de même car ces menaces ne sont pas nombreuses. Il y a surtout le mildiou mais qu’on prévient avec une terre riche, un bon ensoleillement qui varie d’une année à l’autre, et de l’air (d’où l’intérêt de palisser). On réduit aussi les risques avec un purin d’ortie dilué dans les arrosages en début de culture (juin et début juillet). Et on enraye dès les premiers symptômes avec une bouillie bordelaise.
L’autre menace vient des rats et autres mulots qui peuvent roder dans le jardin. La seule vraie bonne solution est encore de ceinturer le potager (ou le carré) d’un grillage profondément enterré.

Pour des graines fiables
Evidemment, en fin de récolte, vous penserez à conserver des graines pour disposer de semences l’année prochaine. Mais gare aux hybridations incontrôlées très fréquentes avec les cucurbitacées. Si vous avez plusieurs cultures au potager, il est plus sage (au moins au début) d’utiliser des graines de semenciers professionnels.

Walter Brousse