Pulmonaires

Très rustique, la pulmonaire se plaît aussi bien dans les régions froides de l’est et du centre que sur le grand ouest plus doux. On salue sa floraison précoce, mais on admire surtout ses feuilles aux taches parfois sublimes.

Dans les bois, l’espèce type est déjà surprenante avec ces taches claires qui viennent ponctuer les grandes feuilles vert foncé. Mais ce n’est rien en comparaison des variétés ornementales cultivées au jardin. Sur certaines variétés, on a l’impression que les feuilles ont été éclaboussées de peinture blanche encore toute fraîche. C’est lumineux et vraiment spectaculaire.

Un genre beaucoup plus riche qu’on l’imagine
Pour un bon nombre d’entre nous, la pulmonaire est cette petite vivace téméraire qui surgit des tapis de feuilles mortes en fin d’hiver et fleurit très tôt en saison. Mais qui imagine que ce genre botanique Pulmonaria rassemble une quinzaine d’espèces et de nombreuses variétés propres à séduire les collectionneurs. L’espèce type, P. officinalis, ressemble à la consoude. Elle pousse au pied des arbres et atteint 40 cm de haut. C’est la pulmonaire sauvage. Pour les variétés horticoles avec seulement deux espèces, on a déjà un choix vraiment très large.

Les belles « saupoudrées »
L’espèce P. saccharata, appelée communément la pulmonaire saupoudrée est sans doute la plus importante. Citons ‘Mrs Moon’ aux feuilles éclaboussées de blanc pur. ‘Blue Moon’ a des boutons rose qui virent au violet. ‘Sissinghurst’ a des fleurs blanches. ‘Leopard’ a des feuilles aux taches larges et régulières. On aime ‘Silverado’ pour ses feuilles gris argent. Toutes font entre 20 et 40 cm de haut et s’étalent sur 40 à 70 cm.

Les longues feuilles
Et puis, comme son nom le signale, P. longifolia (synonyme angustifolia) compte des variétés à feuilles plus étroites mais souvent plus longues. Elles atteignent dans certains cas 50 à 60 cm de long ! C’est le cas parfois avec ‘Diane Clare’ aux feuilles argent, ‘Azurea’ aux fleurs d’un bleu dur ou encore ‘Bertram Anderson’ aux feuilles joliment tachées. Ces longues pulmonaires sont persistantes, sauf lorsque l’hiver est très rigoureux, et sont moins sensibles que les P. saccharata aux manques d’eau. Mais elles ont les mêmes besoins.

Plantez au pied des arbres
En effet, toutes les pulmonaires demandent un sol humifère qui reste frais même en plein été. Si les chaleurs sont trop fortes, le risque d’oïdium est élevé. Du coup, l’ombre est obligatoire. Le sol peut être acide ou neutre, drainant ou lourd, argileux mais pas gorgé d’eau l’hiver. L’idéal est de planter au pied des arbres ou d’une haie sans avoir à craindre leurs racines.

On sème ou on divise
Cette vivace, très rustique, fait facilement des semis spontanés. Il faut juste que les graines aient connu au moins un été chaud et un hiver assez vrai pour pouvoir germer. C’est plus prudent d’acheter des graines pour être certain de semer la variété voulue. Les hybridations sont possibles. Mais si vous le pouvez, divisez une plante déjà bien établie. La plumonaire est une rhizomateuse à souche épaisse qui se développe en formant des petites rosettes de feuilles périphériques. La reprise dans les conditions rappelées ici, est très rapide.

Walter Brousse