Planter une bignone

Depuis quelques années, la bignone a démontré sa capacité à s’installer dans presque toutes les régions. Septembre est d’ailleurs le bon moment pour la planter. Profitez-en mais en prenant les quelques précautions d’usage.
Vigoureuse, florifère, la belle bignone a longtemps été cantonnée dans les régions méridionales. Or, depuis quelques années cette solide grimpante a montré toute sa capacité à s’installer aussi au nord de la Loire. Mais attention, il faut tout de même respecter quelques précautions.
Evitez les sols trop lourds
Les bignones tolèrent tous les types de sols. Le pH peut être neutre, un peu acide ou même calcaire. Une bonne terre de jardin est appréciée, surtout pour aider l’enracinement, mais une terre moyenne à pauvre peut convenir. Il faut juste éviter les terres lourdes, argileuses, qui se gorgent vite d’eau l’hiver dès qu’il pleut. Le terrain doit être drainant, léger, sans humidité stagnante.
Plein soleil ou mi-ombre
La bignone aime le grand soleil, même quand il est très chaud l’été, voire brûlant. Plus elle a de soleil et plus sa floraison est généreuse. Il faut l’orienter plein sud ou plein ouest sans soleil le matin mais au moins tout l’après-midi. Si elle n’a pas au moins 5 heures de soleil par jour l’été, elle fleurira moins.
Un support à sa mesure
Les bignones (à l’exception de quelques rares hybrides) sont de vigoureuses grimpantes qui peuvent se hisser à 5 à 8 m de haut. On peut tout de même les contenir à 2 m si on le souhaite Elles sont munies de crampons sur les tiges qui permettent, comme un lierre, de se tenir contre une façade ou contre le tronc d’un arbre autour duquel elle s’enroule comme une guirlande géante. On peut aussi leur réserver une grande grille de clôture ou des arches sachant qu’il faudra alors les tailler très court.
Un trou profond et large
On dit souvent qu’il faut creuser un trou de plantation profond d’au moins un fer de bêche. C’est juste mais insuffisant. Le trou doit être surtout assez large pour ne pas bloquer le développement racinaire qui se fait latéralement et de biais avant de plonger en profondeur.
Septembre est le bon mois
Il est vraiment conseillé de planter la bignone à partir de la mi-septembre ou début octobre car la terre est encore chaude et les nuits sont assez fraîches. Un arrosage copieux à la plantation et une fois par semaine durant un mois seront suffisants pour que la plante s’enracine tranquillement avant le début de l’hiver. En plantant en avril, ou mai, vous êtes obligé d’arroser tous les trois à quatre jours durant tout l’été pour soutenir la mise en place de la bignone. C’est beaucoup plus contraignant et plus risqué.
Quelle espèce choisir
Il existe principalement deux espèces. Campsis (ou Bignonia) grandiflora est originaire de Chine. Elle porte des grappes de grandes fleurs en forme de trompettes de 12 à 15 cm, rouge ou orangé, de juillet à octobre. Elle a parfois peu de crampons, ce qui oblige à la palisser sur son support. Campsis radicans, originaire d’Amérique du Nord, plus classique, a des grappes de six à douze fleurs, fines, orangé (espèce type), jaune (‘Flava’), rouge sang (‘Stromboli’). Tardive, elle fleurit d’août à octobre.
Louis Vittu

Réussir la plantation d’une Stipa tenuissima

Les célèbres « cheveux d’ange » ont deux atouts majeurs : la beauté de leurs épis échevelés de juillet à octobre et cette faculté à prospérer sur des sites difficiles, au vent, en plein soleil et sans soin. Mais il faut bien planter !

La fin de l’automne est encore propice pour planter une graminée. Dans la plupart des régions, l’hiver commence vraiment en janvier, voire même en février. Ça laisse du temps à la plante pour bien s’installer et redémarrer avec vigueur au printemps.

Tenuissima ou tenuifolia ?
Mais avant de passer à la plantation proprement dite, commençons par éclaircir un point de botanique. En effet, quand on parle de « cheveux d’ange », on pense plutôt à la Stipa tenuifolia, espèce très courante, facile, rustique jusqu’à -10°C, qui atteint 50 cm de haut et forme une belle touffe d’épis chevelus entre juillet et octobre. Or, avec Stipa tenuissima, nous avons opté pour une espèce voisine, à l’aspect très proche, plus adapté aux jardins de bord de mer car tolérant très bien les vents marins chargés d’embruns, mais aussi plus rustique (-20°C). Elle est également un peu plus grande (60 cm de haut) que sa cousine. Attention, il existe d’autres espèces encore plus grandes comme Stipa barbata (75 cm), plus argentée que blonde et surtout Stipa gigantea qui peut atteindre 2 m de haut.

Des sols moyens à pauvres et le plein soleil
Quelle que soit l’espèce, vous devez planter la stipa sur une terre légère, drainante, voire filtrante comme le sont les terres sablonneuses. Il faut absolument éviter les sols lourds qui ont tendance à rester humides en hiver. La terre idéale est moyenne et même pauvre, en tout cas pas fertile. Vous n’apporterez ni engrais ni compost. Plantez sur un terrain rocailleux, sur un talus calcaire et en bordure d’allée sableuse.

C’est une vraie héliophile
Quant à son exposition, elle doit être en plein soleil même si la situation peut devenir brûlante en plein été. La stipa n’en souffre jamais dans le Midi, ni en Corse où pourtant le thermomètre peut atteindre des températures records en plein mois de juillet. Cette stipa est une véritable plante héliophile, du grec helios soleil et philos ami. Elle a besoin de cette lumière intense pour se développer correctement. Mais rassurez-vous, elle accepte aussi les vents desséchants sans frémir. Vous pouvez tout de même lui imposer un peu d’ombre légère mais le moins possible et de préférence en début ou fin de journée.

Creusez un trou deux fois plus grand que la motte
Une fois le « bon » emplacement trouvé, il vous reste à creuser le trou de plantation. Attention, on a souvent tendance à faire des trous à peine plus grands que le conteneur de la plante. Or, le trou doit être profond d’un bon fer de bêche et surtout deux fois plus large que le diamètre de la motte. Vérifiez le drainage en arrosant copieusement. Si l’eau s’évacue difficilement, apportez au fond du trou des graviers et allégez la terre avec du sable. Surtout, ne prévoyez pas de compost ni d’engrais. Il faut bien ajuster la profondeur de plantation pour que le haut de la motte arrive à fleur de sol. Finissez par un arrosage copieux. Si vous plantez plusieurs stipa, espacez-les de 40 cm pour obtenir une ligne continue en deux à trois ans. La croissance est rapide. Vous pouvez aussi les associer à des rosiers ou vivaces appréciant les mêmes conditions.

Pas de protection à prévoir
On envisage souvent des protections hivernales pour les plantations du début novembre. Or, pour les stipas, c’est inutile. Elles sont assez rustiques et solides pour ne pas craindre les grands froids du début d’année.

Walter Brousse

Figue : plantez la bonne variété

Fin septembre, on plante les figuiers. Mais attention, premier critère de choix : la variété doit être autofertile. En effet, certains ont la capacité de fructifier par parthénocarpie, c’est-à-dire sans fécondation. C’est beaucoup plus simple et plus sûr.
Second critère : la variété bifère donne deux vagues de fruits (en début d’été et en début d’automne), la variété unifère, une seule récolte en fin d’été. En région fraîche, optez pour la seconde et ailleurs pour l’une ou l’autre.
Enfin, veillez à l’encombrement de l’arbre adulte. ‘La Pastilière’ monte à 3 ou 4 m et la ‘Bourjassotte noire’ à 9 m.

En + : c’est aussi en septembre qu’on fait de belles boutures.