Prunier : évitez les fruits véreux

Quand le ver est dans le fruit, on ne peut plus rien faire. En revanche, on peut essayer de l’empêcher d’y entrer. Et c’est en mai qu’il faut intervenir, lors de la ponte du papillon parasite.
On suspend un piège à phéromones dans la ramure mais en utilisant une capsule de phéromones adaptées au ver de la prune. Le piège contre le carpocapse utilisé dans les pommiers sera inefficace dans le prunier.
On peut aussi pulvériser un insecticide naturel tout début mai en renouvelant le traitement une fois douze jours plus tard.

En + : si vous repérez des prises dans le piège, pulvérisez un insecticide naturel sans tarder.

Piège à guêpes

Suite à l’article de Louis Vittu sur les pièges à guêpes et frelons, je me permets d’apporter un peu d’eau à votre moulin.

J’utilise depuis plusieurs années des pièges à guêpes et frelons de grande capacité que je trouvais dans des jardineries et, pour des raisons soi-disant écologiques (?), ils ne sont plus approvisionnés. Or, cette année (comme à peu près tous les 3 ans), nous avons eu un surnombre de fruits de toutes sortes et, de ce fait, un envahissement de guêpes et frelons dont je n’ai trouvé aucun nid à proximité de notre habitation.

La fabrication de pièges et leurs capacités étant très limitées au vu des quantités de ces bestioles, je me suis renseigné sur les réseaux et j’ai trouvé mes anciens pièges chez www.k3d.fr (tout pour les nuisibles) au prix de 9,60 €. Piège de grande capacité dans lequel je mets une petite canette 1/2 de bière de bas coût et je peux vous jurer que jamais je n’y ai pris une seule abeille.

Vu l’envahissement, je renouvelle mes pièges tous les 3-4 jours accrochés dans mes fruitiers (je les vide dans un conduit de me fosse septique, ce qui nourri la flore aussi ?). Et je nettoie régulièrement ces pièges.

A titre indicatif, j’en ai commandé une dizaine et j’en ai six en activité en ce moment. Cela attire également les mouches de toutes sortes et aussi des papillons de nuit dont la pyrale du buis que j’ai authentifié à la loupe (ces dernières ne sortant que la nuit).

Mes anciens pièges ayant une dizaine d’années, ils avaient besoin d’être renouvelés aussi.

Jean Serris

Piégez les taupins

Le ver blanc ou fils de fer qui attaque les jeunes tubercules est aussi appelé taupin. C’est dès le printemps qu’il faut s’en méfier. Après c’est trop tard car le mal est fait.
Pour le piéger, il suffit de couper en deux une pomme de terre. On fiche sur le dos de chaque moitié un bâtonnet pour les récupérer. Ensuite, on enfonce e terre, entre deux pieds la demi patate. Si des taupins traînent par là, ils n’y résisteront pas. A vous de relever le piège régulièrement.

Les limaces raffolent de la consoude

Avec le retour du printemps, les limaces vont à nouveau sévir. Pour les piéger, certains inconscients utilisent encore des granulés à base de métaldéhyde. Cette matière très toxique empoisonne les animaux domestiques et même les très jeunes enfants. C’est à bannir !
En revanche, il existe des granulés à base de phosphate de fer. Ils sont au moins non toxiques pour les animaux domestiques, mais ils agissent en coupe-faim sur les limaces qui se laissent mourir.
D’autres utilisent le piège à bière, lui aussi non dangereux mais qui décime les limaces par noyade. Or, une simple poignée de feuilles de consoude dans un pot retourné attire les limaces qui se régalent sans mourir. A vous de les déplacer loin de votre potager.

Le premier vol du carpocapse

En avril, bon nombre de mouches et papillons parasites prennent leur premier envol. C’est le cas du carpocapse dont la femelle pond ses œufs dans les fleurs du pommier. Quand l’œuf s’ouvre, la larve est installée au cœur du fruit naissant et il est trop tard pour intervenir. En revanche, en piégeant le papillon mâle quand il vole, on l’empêche d’aller féconder la femelle. Du coup, pas de ponte et donc pas de ver dans le fruit quelques semaines plus tard.
Il suffit pour cela de suspendre dans le pommier un piège à phéromones capable d’attirer le papillon mâle et de l’empêcher de repartir en le gardant englué sur le carton. Attention, chaque parasite est sensible à certaines phéromones et pas d’autres. Prenez bien un piège contre le carpocapse. Un piège suffit pour protéger 2 ou 3 arbres.

Poser un piège à phéromones a plusieurs avantages

Voilà un geste pratique et vraiment simple à réaliser. Pourtant, on n’utilise pas suffisamment ces pièges qui ciblent les mâles et leur irrépressible pulsion

Il existe depuis plusieurs années mais il est trop peu utilisé. Pourtant, ce type de piège est écologique, facile à poser, efficace immédiatement et permet même d’identifier les parasites présents au jardin.

Les mâles sont piégés par un appât sexuel
Le principe de ce piège est hyper simple. Il consiste à attirer les insectes mâles en libérant une substance identique aux phéromones de leurs femelles. Les mâles succombant à leur irrésistible pulsion se ruent sur le piège et se font prendre. Résultat : en les capturant on empêche l’accouplement avec les insectes femelles et du même coup on bloque leur reproduction. C’est simple et ne nécessite aucun pesticide particulier.

Carpocapse, mineuse, teigne, piéride, mouches …
Ces pièges à phéromones sont avant tout utilisés au verger pour protéger toutes sortes d’arbres fruitiers. On bloque ainsi le papillon qui pond les larves appelées carpocapses. On vise aussi les mouches du prunier, du cerisier, du pêcher et de l’olivier. On peut aussi cibler le fameux papillon jaune pâle qui cause la teigne du poireau, la mouche de la carotte ou encore le taupin qui mine la pomme de terre. Normalement chaque insecte a ses propres phéromones mais un même piège avec une seule capsule peut attirer plusieurs types d’insectes différents. Les cibles visées sont identifiées sur les emballages des pièges.

Il faut les poser aux bons moments
L’idéal est de pouvoir piéger les parasites dès leur premier vol. Pour les arbres fruitiers, on pose les pièges à la fin de la floraison pour ne pas risquer de perturber la pollinisation mais pas plus tard. On commence donc en avril ou mai selon les cas. Au potager on pose aussi à partir de la mi-avril et on les garde en place jusqu’en juillet. Contre les noctuelles du chou on peut poser les pièges en juin. Dans les arbres fruitiers suspendez le piège à 1,50 m du sol et au potager à 60 cm du sol, juste au-dessus des cultures, au milieu d’un rang.

Le delta ou l’entonnoir
Le piège le plus utilisé dans les jardins d’amateurs est le modèle delta que nous vous présentons ici. Il est facile à déplier. Surtout portez des gants pour récupérer la capsule de phéromones logée dans un sachet et que vous devez déposer sur le piège englué. Il est efficace sur une trentaine de mètres (ce qui est déjà bien). Il existe aussi le piège à entonnoir. Il fonctionne de la même façon, avec le même type de capsule, mais l’insecte tombe dans l’eau de l’entonnoir au lieu de se coller à la glu du piège delta. Il serait plus puissant en attirant les insectes éloignés de plusieurs dizaines de mètres. La durée d’efficacité serait également un peu plus longue qu’avec un delta. En revanche, avec un entonnoir il est impossible d’identifier les prises, ni de les quantifier.

Le rôle d’alerte est très intéressant
Avec un piège delta on voit très bien quels sont les parasites pris et surtout leur nombre. Si on attrape seulement un ou deux papillons et quelques pucerons ailés il n’y a pas lieu de s’affoler. En revanche si les victimes sont plus nombreuses on peut se décider à traiter en adaptant la préparation à la cible (voir dans ce numéro les insecticides adaptés en p 44). Au final, on traite plus juste et seulement quand il faut en limitant au minimum les traitements uniquement préventifs.

Louis Vittu

 

 

 

On peut se débarrasser des limaces sans les exterminer

Les limaces sont une vraie plaie. Rares sont les jardins et notamment les potagers qui sont épargnés. Pourtant il existe des solutions raisonnées.

 

Une fois encore on va trembler à l’idée que les limaces puissent réduire à néant nos semis. On va craindre leurs attaques sur les choux et les salades, mais aussi sur les hostas naissantes, les jeunes pivoines herbacées, les alchémilles et autres premières pousses de dahlias. Pourtant rassurez-vous : il existe bien des solutions, et pas forcément très polluantes ou radicales. Mais avant de passer à l’attaque découvrons l’adversaire.

Noctambule, vorace, lente et grosse pondeuse

La limace vit essentiellement la nuit. Munissez-vous d’une torche et, sous les étoiles, vous pourrez la repérer très vite en train de boulotter vos cultures. C’est d’ailleurs la meilleure façon pour s’en saisir et l’expulser des carrés. On dit les limaces très voraces. En réalité une limace rousse mange 10 à 15 g par jour. Ce n’est pas super impressionnant mais ça décime tout de même deux à trois plants par sortie. Mais comme elles sont souvent nombreuses, les dégâts sont conséquents. Et en effet, elles sont nombreuses car une seule limace pond une centaine d’œufs par petits paquets de dix. L’incubation varie entre 1 et 4 mois ce qui permet d’avoir jusqu’à deux générations par an. Mieux vaut donc éviter qu’une maternité s’installe au potager. Enfin, une limace parcourt en moyenne entre 1 et 7 m par nuit. Ce n’est pas franchement brillant et on peut tirer partie de cette lenteur.

Commencez par les dénicher

La première action est de partir en chasse. Non pas pour les exterminer mais simplement pour les dénicher là où elles se reposent. En pleine journée on soulève les planches en bois (servant de passage au potager), les pierres plates, les bassines et les arrosoirs laissés au sol. On peut même poser des tuiles et des ardoises près des plantes les plus visées pour qu’elles servent d’abris aux limaces. À vous de les visiter chaque matin.

Cendres, aiguilles, marc de café, coquilles d’œuf …

La seconde action possible, et assez connue, est de ceinturer les zones à risques par des barrières difficiles à franchir par les gastéropodes. Il y a bien sûr les cendres de bois mais avec deux inconvénients majeurs. D’abord il suffit d’une petite pluie (ou même d’une forte rosée) pour lisser la surface et la rendre inopérente. Ensuite parce que si vous mettez souvent des cendres au même endroit vous allez charger exagérément la terre en potasse. En revanche les aiguilles de pins constituent une surface infranchissable pour les limaces. Ce n’est pas laid et ça acidifie un peu le sol mais très lentement. De plus, ce paillis étouffe les mauvaises herbes. dans le même genre optez pour des écorces de pin (mais c’est plus onéreux), des bogues de châtaignes ou de marron (il faut y penser en octobre) ou encore le marc de café (très efficace). À l’inverse les coquilles d’œuf ne sont pas efficaces et pas belles.

Le piégeage : pomme de terre, pamplemousse, bière …

Troisième solution, on piége les limaces avec un appat capable de les attirer. Il y a d’abord les pièges inoffensifs comme un demi pamplemousse évidé. On découpe une échancrure pour faciliter l’entrée dans cet abri très convoité. On peut aussi disposer des rondelles d’une pomme de terre crue sous une planchette de bois. Les limaces n’y résistent pas. le matin à vous de relever vos prises et de les conduire dans un bois ou une prairie éloignée. Reste le piège à la bière. On enterre un pot de yaourt vide en faisant affleurer au sol le bord du pot. Le soir on le remplit d’une bière de piètre qualité. Les limaces s’y ruent la nuit, plongent et s’y noient. C’est très efficace mais radical.

Des grains bleus dangereux

Il existe aussi des produits «anti-limaces» vendus dans les commerces. Les plus courants sont à base de metaldéhyde, substance très toxique qui tue les limaces dès l’ingestion. Mais une limace empoisonnée va à son tour empoisonner le hérisson qui va la manger. Ces granulés bleus empoisonnent aussi les chats et chiots et sont très dangereux pour les très jeunes enfants. Or, les produits à base de phosphate ferrique tuent aussi les limaces en leur otant tout appétit mais ne polluent pas. Ils sont surtout inoffensifs pour les autres animaux.

Des plantes répulsives utiles

Reste enfin la bonne vieille astuce qui consiste à disperser entre les rangs du potager des feuilles de tanaisie fraîche ou de rue (Ruta graveolens). On dit aussi que le fenouil, bulbeux ou commun, contre un rang de salades est un répulsif trés efficace. À tester.