Magnolia stellata et Magnolia x loebneri

Ils ont des floraisons très similaires au point de les confondre: précoces, allant du blanc pur au rose tendre. Mais ils n’ont pas tous la même vigueur.

Dès le mois de mars, l’arbre se couvre de fleurs aux longs pétales d’un blanc pur. C’est l’un des signes forts de l’arrivée du printemps. Cette floraison spectaculaire est celle des Magnolia stellata. Mais attention, ils ne sont pas les seuls dans ce genre botanique à pouvoir fleurir si tôt. Quelques hybrides de Magnolia x loebneri fleurissent également fin mars. On les confond souvent en raison de leur grande ressemblance. Or, ils ont quelques différences qu’il est utile de connaître.

Ils ne sont pas des plantes de terre de bruyère
Ces deux magnolias, comme les variétés et cultivars des autres espèces de magnolias, sont souvent considérés comme des plantes de terre de bruyère. Or, c’est faux. Certes, ils aiment les sols acides mais n’en font pas une exigence incontournable comme c’est le cas des érables, rhododendrons et camélias. On peut très bien planter avec succès des magnolias dans une bonne terre de jardin, neutre, franche, c’est-à-dire consistante mais sans excès, toujours un peu fraîche même en été et plutôt fertile. Evidemment, il faut soigner le drainage car toute humidité stagnante dans le sous-sol est à bannir.

Ils sont très rustiques mais craignent les gels tardifs
Ces deux magnolias ont aussi en commun une excellente rusticité. Ils peuvent encaisser sans véritable problème des températures de -15° à -20°C. Pour autant, il faut apprendre à se méfier des froids de fin de saison car les floraisons sont naturellement très précoces. Et dans certaines régions, il arrive assez souvent que des arbustes couverts de boutons ne donnent pas de fleurs. Des gros coups de froid peuvent encore facilement intervenir fin mars après un redoux. C’est le cas par exemple dans le Centre, dans le Périgord et l’Île-de-France. Ailleurs, dans les Hauts-de-France, l’est et en moyenne montagne, l’hiver est assez long pour repousser la floraison en avril.

Trois mesures utiles pour assurer la floraison
Alors, même si ces magnolias sont rustiques et costauds, il est tout de même nécessaire d’être prudent. Evitez de les orienter vers l’est car l’alternance de gel et dégel peut sérieusement menacer la floraison, surtout dans les régions froides. Evitez aussi de les exposer au vent qui, non seulement, détruit vite une floraison en cours mais peut, lui aussi, causer des à-coups de température assez brutaux. Enfin, ne plantez pas à l’ombre. Certes, ils aiment des sols qui restent frais en été, mais ils ont aussi besoin de soleil au printemps pour fleurir. L’idéal est de leur réserver un emplacement qui se retrouve couvert par l’ombre d’un grand arbre caduc qu’à partir d’avril , soit après la floraison de ces magnolias.

Attention à leurs racines très superficielles
Autre particularité commune à ces magnolias de printemps, ils ont des racines superficielles. Il y a là deux inconvénients à prendre en compte. D’abord une exposition plus grande les premières années au gel l’hiver et aux sécheresses d’été (ou même de printemps). Il est donc vraiment plus prudent de pailler les deux premières années en étalant une bonne couche de fougères (ou de paille) au sol, autour du tronc. Il faut aussi assurer des arrosages réguliers et copieux, surtout au printemps et en été et la première année suivant la plantation. Arrosez une semaine sur deux ou trois en apportant à chaque fois un arrosoir de 10 litres que vous versez en plusieurs fois pour laisser le temps à la terre de l’absorber. Attention, l’eau ne doit pas être trop calcaire sinon l’arbuste en souffrira. Ensuite, mieux vaut éviter de planter des vivaces trop près du tronc les premières années. Et mieux vaut éviter de planter un de ces magnolias trop près de grands arbres caducs. Il y aurait une concurrence que le plus petit vivrait mal.

Les stellata sont plus petits que les hybrides loebneri
Les Magnolia stellata sont souvent conseillés pour les petits espaces. En effet, ils ne dépassent pas 3 m de haut en en plus, leur croissance est lente. Les deux premières années, ils semblent ne pas bouger et il faut patienter au moins 5 à 6 ans pour qu’ils aient fière allure. Si vous souhaitez avoir un bel effet rapidement, plantez un sujet déjà bien développé. En revanche, même les sujets très jeunes fleurissent joliment. Des M. stellata de deux ans fleurissent déjà. De leurs côtés, les M. x loebneri sont plus vigoureux et surtout d’une croissance plus rapide. Issus de croisements entre M. stellata et M. kobus, ils peuvent atteindre 5 à 6 m de haut en 10 ans. Et comme ils supportent très bien la pollution urbaine, on les utilise souvent pour végétaliser des boulevards dans les villes. Ceux qu’on prend pour des M. stellata sont en réalité des hybrides de M. x loebneri.

Prenez le temps de choisir votre variété
L’espèce Magnolia stellata compte plusieurs cultivars. Généralement, les plus blancs sont les plus précoces. Certains ont des fleurs plus denses avec plus de trente pétales d’un beau blanc cireux comme ‘Waterlily’. D’autres sont d’un rose tendre ‘Rosea’ ou plus foncé ‘Rubra’. ‘Centennial’ a des fleurs à longs pétales. ‘Heaven Scent’ a un parfum plus marqué que les autres cultivars et fleurit plus tard, souvent en avril. Parmi les hybrides de loebneri, ‘Merrill’ a des fleurs fines et légèrement rosées. ‘Pirouette’ a des fleurs doubles très blanches. Quant à ‘Leonard Messel’, c’est l’un des plus robustes, des plus faciles et des plus courants. Il s’adapte bien à tous les types de sols même un peu calcaires et assez secs. Mais il est aussi plus vigoureux. Prévoyez un espace plus grand que pour les autres magnolias précoces.

Jules Bara