Hybrides de lis

Leurs grandes fleurs colorées, parfois sophistiquées, sont toujours très spectaculaires. On résiste rarement à l’envie d’en planter. Mais mieux vaut prendre les bonnes mesures pour installer durablement ces grands lis.

Les lis sont des plantes à bulbes d’une grande diversité. Le genre botanique Lilium compte déjà plus de 110 espèces et plusieurs d’entre elles ont donné lieu à de très nombreux hybrides. Résultat : quand on achète des lis (ou lys), on s’interroge toujours sur leurs caractéristiques et sur ce qu’il convient de faire. Mais fort heureusement, les soins sont les mêmes pour presque tous.

Un gros bulbe à écaille
Pour tous les lis, sauf le lis de la madone, on plante soit à l’automne, soit en fin de printemps (mai). C’est un gros bulbe à écailles qu’on pose bien à plat sur un peu de sable au fond d’un trou à 15 cm de profondeur. Le bon drainage est indispensable. On respecte un espace de 20 cm entre deux bulbes, d’abord parce que les plants prennent de la place, mais aussi pour que chaque bulbe puisse se développer au fil du temps.

Une bonne terre drainante
La terre idéale pour les lis est neutre ou acide, assez fertile mais aussi drainante. Si la terre est trop consistante, voire un peu lourde, compacte, le risque de botrytis et de moisissure est beaucoup plus élevé. On peut apporter une fois par an un peu de compost bien mûr pour enrichir la terre. Mais n’abusez pas car avec une terre trop riche, les hampes florales lourdes sont moins rigides. Les plus grandes ont alors tendance à se coucher. Avant l’été, il faut pailler le sol pour qu’il reste assez frais même pendant les chaleurs importantes de juillet et août.

Deux mesures essentielles
Les hybrides, asiatiques, orientaux et américains ont très souvent de grosses fleurs en forme de trompette ou de coupe. Certaines peuvent avoir un diamètre de 20 cm. Il est donc plus prudent de tuteurer ce grandes hampes avant l’éclosion des fleurs. Un fil discret, tendu horizontalement, peut les soutenir aux deux tiers de leur hauteur. Evidemment, on évite de planter en plein vent. Les sujets dont les fleurs sont en turban, plus légers, n’ont pas ce problème.
Seconde mesure importante, il faut arroser au printemps en cas de sécheresse pour aider au développement de la hampe. Les sujets en place depuis trois ou quatre ans résistent mieux aux sécheresses.

Deux erreurs à éviter
Les lis n’aiment pas être déplacés. A l’abri du vent, au soleil filtré en plein été par une ombre très douce, et dans une bonne terre, ils peuvent rester en place et fleurir pendant plusieurs dizaines d’années. Si vous deviez les déplacer, divisez les caïeux formés autour du bulbe. Par ailleurs, pour que le bulbe de la plante se régénère, il faut laisser les tiges et feuilles en place jusqu’à ce qu’elles sèchent totalement. On rabat les tiges en automne, pas avant.

Chassez les criocères
Le parasite le plus dangereux est le criocère du lis, coléoptère rouge vif de 8 mm de long. Il dévore les feuilles et les gros boutons floraux. Tout l’été, inspectez les revers des feuilles et détruisez les amas noirs qui abritent les larves du parasite. Versez au sol de la poudre d’ail, de la ciboulette hachée ou du marc de café : c’est très efficace.

Walter Brousse

Akébie : le romantisme des années 30

Le charme presque désuet de sa floraison lui vaut un franc succès. C’est aussi une liane vigoureuse, solide, très couvrante qu’il faut savoir guider sans la contrarier.

C’était une star dans les jardins des années 30. Et puis curieusement, elle a été vite délaissée. Pourtant l’akébie ne manque pas d’atouts. Fort heureusement, on la redécouvre ces derniers temps, notamment dans les foires aux plantes avec de nouvelles variétés.

Une liane vigoureuse mais lente au départ
Akebia est d’origine japonaise et chinoise. Elle a été introduite en Europe seulement au cours du 19e siècle. Elle a rapidement connu un certain succès. C’est surtout l’espèce Akebia quinata qu’on cultive. C’est une belle liane, vigoureuse, qui se hisse à 6 ou 8 m de haut, parfois un peu plus. Elle lance ses longues tiges volubiles qui se lignifient assez vite. Comme beaucoup d’autres plantes grimpantes, elle prend un peu de temps pour démarrer. Ne vous inquiétez pas. Il faut juste savoir patienter deux ou trois ans pour la voir se développer. Mais encore faut-il la planter au bon endroit.

Un sol fertile, frais et un soleil légèrement filtré
L’akébie aime les terres moyennes à fertiles, plutôt humifères. Pour l’aider au départ, on apporte à la plantation un bon compost maison et on vérifie la qualité du drainage. Le sol est neutre ou acide. La plante a aussi besoin de soleil pour fleurir généreusement. Cependant, dans les régions méridionales, si l’été est très chaud et le soleil brûlant, il faut trouver une ombre légère pour éviter que le feuillage grille trop vite.

Une floraison précoce et très originale
Cette grimpante porte des fleurs femelles et des fleurs mâles distinctes sur le même pied. On la dit « dioïque ». Ces petites fleurs, délicieusement parfumées, sont réunies en grappes et vont du blanc rosé au rouge lie de vin. Délicates, elles apparaissent dès le mois de mars dans les régions où les hivers sont doux et en avril ailleurs. Les fleurs femelles peuvent ensuite donner des fruits en forme de petites saucisses si les étés sont suffisamment longs et chauds. Les feuilles sont plus ou moins persistantes, surtout dans les régions douces. Elles sont presque coriaces, d’un vert franc qui peut se tacher de pourpre à l’automne et portent cinq folioles pour les variétés de l’espèce A. quinata. Mais il existe d’autres espèces comme A. trifoliata avec des feuilles à trois folioles.

Une taille de nettoyage
Rassurez-vous, la taille est réduite au plus simple. Après floraison, souvent en mai, on supprime les brindilles sèches qui encombrent le feuillage et les feuilles les plus âgées. Mais il n’y a aucune taille nécessaire à la bonne floraison. On se contente de « nettoyer » la plante en aérant les tiges trop denses.

Elle peut s’avérer parfois envahissante
Il est vrai que cette akébie a une souche rhizomateuse parfois puissante. Dans certaines régions, on voit des rejets surgir jusqu’à 7 ou 8 m du pied mère. C’est sans problème en bord de pelouse car on tond les pousses. En revanche, dans les massifs de vivaces c’est beaucoup plus gênant à cause des racines. D’ailleurs, prélever ces rejets est encore la méthode la plus facile pour multiplier l’akébie.

Offrez-lui un bon support
Evidemment, il faut un support pour qu’elle puisse se développer : arche, treillage, grillage de clôture, vieux tronc d’arbre. Il faut tout de même faire attention. Autant elle peut être associée à des glycines, une bignone, un rosier grimpant, autant il est imprudent de l’associer à une clématite qu’elle pourrait vite étouffer. Et en hauteur, il est plus difficile d’aller la déloger.

On ne la consomme pas
L’akébie rentre dans la pharmacopée chinoise. L’écorce et les racines auraient des vertus analgésiques, anti-inflammatoires et diurétiques. On peut même manger ses feuilles et ses fruits. Mais ils n’ont aucune qualité gustative.

Catherine Larenaudie