Lysichiton : il faut être patient mais il le mérite

Voilà une plante qui semble venir d’un autre temps. Une spathe énorme, des grandes feuilles dressées, un sol détrempé où elle se plaît tant, tout est surprenant. Certes, elle se développe lentement mais a une belle longévité.

Après bien des années, la floraison des lysichitons m’étonne toujours. Elle me surprend et me séduit. D’abord par la forme assez spéciale des fleurs, mais aussi par leur constance au fil du temps et leur autonomie. Mais attention : il faut savoir ménager ces vivaces pour qu’elles s’installent durablement.

Un sol humide à marécageux
Première obligation, il faut une terre très fraîche à humide, et même marécageuse. Le sol peut même être temporairement inondé sans que cela ne dérange le lysichiton. Non seulement c’est une plante de berge mais c’est même une plante hélophyte, c’est-à-dire qui aime avoir les pieds carrément dans l’eau. On la retrouve en bord des mares des sous-bois qui débordent allègrement au printemps et en automne.

Elle n’a pas peur du gel
Et surtout rassurez-vous : l’eau peut même geler en surface sans que cela soit gênant. Lysichiton americanum, l’espèce la plus connue, est originaire de l’ouest de l’Amérique du Nord et pousse jusqu’en Alaska. Elle tolère des températures descendant à -15°C et souvent moins. Les plus beaux tapis que j’ai pu admirer étaient dans des grands jardins près de Dieppe où les hivers sont rigoureux.

Elle prend son temps mais sera fidèle
C’est vrai, il faut savoir patienter au moins trois ans, parfois quatre, pour voir la première floraison. Et il faut compter une dizaine d’années pour que le plant soit totalement épanoui. Mais ça vaut le coup car ensuite la plante refleurit avec régularité et généreusement à chaque printemps, en avril, durant des dizaines d’années.
On voit d’abord se dresser la fleur composée d’une large spathe, en grec chitôn signifie tunique, qui vient presque entièrement envelopper le spadice verdâtre dont il est distinct (Lusis signifie séparé). Puis, une fois la fleur épanouie, les feuilles se développent et forment vite un gros bouquet dressé d’un vert moyen.

Deux espèces à distinguer
Le genre Lysichiton compte deux espèces. L. americanum la plus connue a des spathes d’un jaune très lumineux et L. camtschatcensis a des spathes d’un blanc pur. La première, plus grande, atteint 80 cm à 1 m de haut et s’étale sur 1,20 m tandis que la seconde, plus compacte, ne dépasse pas 50 à 60 cm de haut pour 70 cm de large. L’américaine est originaire de l’ouest des Etats-Unis et du Canada et la seconde vient d’Asie et du Kamtchatka. Les deux lysichitons ont de belles fleurs mais dont le parfum est assez désagréable.

Ni la déplacer, ni la diviser
Munie d’un puissant rhizome, le lysichiton développe de très grandes racines qui peuvent plonger jusqu’à 1 m de profondeur. Du coup, elle n’apprécie vraiment pas d’être déplacée. Très souvent, elle n’y survit pas. Si vous êtes obligé de le faire, enlevez une motte la plus grosse possible. Faites-le sur des jeunes sujets au système racinaire encore limité. Il est aussi déconseillé de diviser une souche. Laissez-la se développer et prélever des jeunes pieds.

Jules Bara

Pomme de terre : les clés de la réussite

Première règle à respecter : n’utilisez pas la même parcelle que l’an dernier.  Vous réduirez considérablement les risques de maladie.

Second point essentiel : apportez deux semaines avant la plantation un bon compost bien mûr. Enfouissez-le par griffage. Vous ratisserez juste avant de planter.

Troisième point : utilisez des plants aux germes trapus, épais et dressés. Ils ne dépassent pas 2 cm. Les germes trop longs, fins, cassent sous le poids de la terre.

Quatrième point : espacez les rangs d’au moins 60 cm et les plants de 30 à 40 cm. C’est beaucoup mais là encore, vous limitez les risques de mildiou avec des plants bien aérés.

Enfin, plantez quand la terre est un peu réchauffée (8° à 10°C). On peut couvrir la parcelle d’un voile de forçage deux semaines avant de planter pour assurer le coup. Les anciens attaquaient souvent à la Saint-Joseph (le 15 mars)

Attention : les précoces ont une durée de culture de 70 à 80 jours et les tardives de 110 jours.