Panais : on peut lancer les semis

Dans la plupart des régions, sauf dans les plus froides, l’hiver étant de plus en plus doux, on commence les premiers semis de panais dès février. Par précaution, on couvre la parcelle d’un voile de forçage ou, mieux, d’un tunnel, deux à trois semaines avant. On apporte un compost et on travaille la parcelle pour que la terre soit à la fois riche, consistante et surtout meuble et sans cailloux sur 15 cm de profondeur. Si ce n’est pas le cas, les racines vont vite « fourcher » ou se tordre anormalement. L’idéal est de ménager des billons, c’est-à-dire de surélever la parcelle de 10 cm pour faciliter le drainage des arrosages ou des pluies. On tire un sillon profond d’1 cm et on sème pas trop clair, quitte à éclaircir après la levée.

En + : on gagne à tremper les graines une nuit avant de semer pour les « réveiller ». La levée sera plus sûre.

Le bon outil pour la bonne taille

Il existe plusieurs types de sécateurs et de très nombreux modèles à des prix variables. Pour faire simple, distinguez bien le sécateur à coupe franche (deux lames), du sécateur à enclume (une lame coupante). Le premier permet de couper tout ce qui est encore vert et le second tout ce qui est mort.

Si vous avez un sécateur à enclume (très courant), placez l’enclume qui écrase les fibres du côté du bois qui tombe et lame du côté du bois qui reste. Utilisez un sécateur pour les coupes d’un diamètre inférieur à 3 cm.
Pour les coupes de 3 à 5 cm de diamètre, utilisez un sécateur à manche (ou ébrancheur) pour faire une coupe nette.
Au delà de 5 cm, utilisez une scie égoïne.
Désinfectez les lames à l’alcool à brûler avant de commencer la taille.

La roquette des sables fleurit en plein hiver

On est habitué à voir cette petite fleur des dunes entre avril et septembre. Il est plus surprenant de l’admirer en décembre et janvier. Pourtant, elle resplendit autant sur des milieux naturels vraiment atypiques.

C’est surprenant et pourtant bien vrai. J’ai vu des bouquets de roquette de mer en fleurs à La Turballe et au Croisic en décembre et janvier. Et ce n’est pas si rare.

Sur la « laisse de mer »
Cette petite plante (20 à 40 cm) est une annuelle herbacée. Elle vit sur les parties hautes des plages, directement sur le sable, juste au-dessus de la « laisse » de haute mer. La laisse est la limite des marées (haute et basse). C’est sur cette zone que la mer dépose toutes sortes de débris naturels (oursins, os de seiches, méduses, coquillages, fientes d’oiseaux). L’endroit est très riche en sel et en azote. Et c’est précisément ce dont a besoin une plante halonitrophile (qui aime le sel et l’azote) comme la roquette de mer.

Elle attend les équinoxes
Autre particularité, cette jolie plante est bien une annuelle mais qui peut donner deux générations la même année. En effet, le plus courant est de voir fleurir Cakile maritima (son nom botanique) entre avril et septembre. Il est moins fréquent de voir des bouquets en fleurs en décembre et janvier. Mais la belle a l’habitude de disséminer des graines qui germent après les grandes marées d’équinoxe (mars et septembre). Résultat, on en profite les semaines qui suivent, si la météo le permet.

Une ancienne médicinale
La roquette de mer a des feuilles plus ou moins épaisses, succulentes, linéaires vert moyen. Les fleurs ont quatre pétales d’un rose tendre, blanc ou mauve. Riche en vitamine C et en azote, elle a longtemps fait partie des plantes médicinales. Mais attention, son emploi est réservé aux seuls herboristes spécialisés.

Louis Vittu