Comment planter des fraisiers dès le milieu du printemps

Avec les beaux jours, reviennent souvent les envies de fraises. C’est bien, mais attention car leur culture au jardin ne s’improvise pas. Voici les quelques gestes utiles qui vous permettront de faire de belles récoltes.

C’est toujours appréciable de pouvoir cueillir des fraises dans son jardin. Mais ne croyez pas qu’il suffit de planter quelques pieds. C’est une culture à part entière avec quelques vraies exigences pour que les conditions réunies permettent de récolter.

Choisir quelles variétés
Mais avant de vouloir des fraises, encore faut-il choisir les variétés. Les amateurs peuvent avoir des préférences marquées. Il y a d’abord les remontantes avec une première récolte en mai et juin, puis une seconde en septembre et octobre. On compte dans cette catégorie ‘Mara des bois’, ‘Rabunda’ très rarement malade, ‘Maïka’, ‘Charlotte’ et plusieurs autres. Il y a aussi des fraisiers non remontants avec une seule production par an en juin. ‘Manille’, ‘Talisman’, ‘Ananas’ et d’autres donnent de gros fruits savoureux. ‘Gariguette’, plus précoce, fructifie en mai.

Quand peut-on planter ?
L’idéal est de planter les fraisiers remontants en avril et les non remontants en octobre. Mais on peut tout de même planter les deux catégories aux deux saisons. En revanche, il faut préparer le terrain un bon mois avant la plantation. Si on plante en avril, il faut se lancer dès le mois de mars.

Pourquoi des billons ?
On commence par ameublir la parcelle tout en désherbant soigneusement. Puis on apporte un bon compost maison qu’on incorpore par un griffage léger. Les fraisiers sont gourmands et, avec le paillage à prévoir, on ne peut pas revenir amender après la plantation (ou difficilement). Soyons donc généreux dès le départ. On laisse reposer au moins trois semaines avant de monter des billons. Il s’agit de relever le rang à 15 cm en rapportant la terre des côtés, ce qui facilite l’écoulement des arrosages ou des pluies. Le pire ennemi des fraisiers est l’excès d’humidité qui cause l’oïdium et surtout la pourriture grise.

Faut-il un film plastique ou un paillage traditionnel ?
Il est certain qu’il faut couvrir le sol pour le garder frais en plein été, étouffer les mauvaises herbes et éviter que les fruits les plus bas ne soient en contact avec la terre sinon ils pourrissent vite. On peut tendre un film plastique noir dès que le billon est prêt ; ça réchauffera aussi la terre. On incise le film d’une croix tous les 30 cm et on plante en prenant soin de placer le collet au ras du sol, ni trop profond, ni pas assez. Le film est très efficace mais appauvrit la terre en la privant d’air et de pluie. On doit arroser plus souvent et renouveler entièrement le rang tous les deux ans. Le paillis de paille, ou de fougère, est plus aéré, léger, efficace. On espace les plants de la même façon et on peut les remplacer tous les trois ou quatre ans seulement.

Trois menaces à surveiller
Si le temps est maussade, gare au blanc (oïdium). Espacez bien les plants pour limiter les risques. La pourriture grise (botrytis) est favorisée par l’excès d’eau. Ne mouillez jamais les feuilles en arrosant.
Enfin, certes, on doit se méfier des oiseaux. Tendre un filet en nylon au-dessus des plants est utile. Mais on risque davantage avec les mulots qui se régalent des jeunes fraises encore vertes.

Walter Brousse