Le souci : une indispensable polyvalente

Voilà une plante très commune, appréciée de tous pour sa longue et belle floraison et dont on ignore souvent les multiples vertus. Semez-la vite !

Comment a-t-on pu donner un surnom pareil à une plante qui, précisément, règle quelques-uns de nos soucis ? C’est franchement curieux. En tout cas, le souci (Calendula officinalis) est non seulement joli mais surtout bien utile.

C’est bien une annuelle
Comme cette plante a tendance à faire des semis spontanés, certains la considèrent comme une vivace. Mais non, c’est bien une annuelle. Son cycle de vie va du printemps à l’hiver. Le genre botanique est Calendula et l’espèce type est appelée officinalis en raison de ses vertus médicinales. Puis, de là, ont été tirés plusieurs cultivars. Orange à fleurs doubles avec ‘Baby Orange’, orange feu pour ‘Orange Queen’, le crème ‘Pacific Cream Beauty’, le jaune ‘Lemon Queen’ et parfois même bicolore comme ‘Prince Indien’ orange foncé et rouge acajou ou ‘Calypso’ jaune orangé et noir. Les fleurs sont des soleils de 8 à 10 cm de diamètre et sont portées par des tiges de 40 à 60 cm de haut. Elles apparaissent en mai et faiblissent en plein été mais se maintiennent jusqu’aux gelées.

Elle pousse partout
Le souci s’adapte aussi bien sur des sols moyens, voire  pauvres, que sur des sols riches. Peu importe le pH, acide, neutre ou calcaire. La plante aime le soleil mais se satisfait d’une ombre légère. Elle tolère la pollution comme les embruns marins. Il suffit de semer en mars sous abri (serre froide) dans des godets individuels pour repiquer en mai après les saints de glace, ou directement en place à la mi-avril en couvrant tout de même d’un voile de forçage dans les régions froides. Les semis en godet, repiqués, sont souvent plus costauds et plus florifères que les semis à la volée. Mais il est vrai que les semis spontanés peuvent être, eux aussi, splendides.

Indispensable au potager
Le souci a la capacité de repousser plusieurs mouches parasites qui sévissent dans les rangs de carottes et de poireaux mais aussi les pucerons et les mouches blanches. En même temps, le souci attire les coccinelles et les syrphes, précieux auxiliaires qui dévorent les pucerons. Et enfin, les racines du souci améliorent la structure des sols lourds. Voilà pourquoi cette fleur a toujours été omniprésente dans les potagers où elle décore autant qu’elle protège les cultures. Semez-la près des poireaux, des oignons, des choux et des fraisiers. Mais attention, le souci est parfois sensible au blanc (oïdium). Ne l’arrosez pas, sauf en cas de sécheresse et sans mouiller les feuilles. Et puis, le purin de souci remplace utilement le purin d’ortie. Il rendrait les plants plus gros et plus résistants aux maladies.

Elle soigne et on la croque
Depuis fort longtemps, on a utilisé le souci à des fins médicinales. La plante aurait des vertus anti-inflammatoires, astringentes, antivirales et anti-tumorales. Elle apaiserait les brûlures de la peau et faciliterait la cicatrisation. Enfin, ultime avantage, les fleurs sont comestibles. Les amateurs de cuisine fleurie peuvent agrémenter leurs salades sans risque.

Walter Brousse

Purin de souci
Après la première floraison, jetez 1 kilo de feuilles fraîches dans 10 litres d’eau de pluie.
Couvrez en laissant un peu d’air et brassez une fois par jour. Une mousse se forme. Après 10 à 12 jours, il n’y a plus de mousse au brassage. Stoppez la macération.
Filtrez et diluez à 10 %.
Arrosez les rangs du potager, notamment les choux et les tomates.