Akébie : le romantisme des années 30

Le charme presque désuet de sa floraison lui vaut un franc succès. C’est aussi une liane vigoureuse, solide, très couvrante qu’il faut savoir guider sans la contrarier.

C’était une star dans les jardins des années 30. Et puis curieusement, elle a été vite délaissée. Pourtant l’akébie ne manque pas d’atouts. Fort heureusement, on la redécouvre ces derniers temps, notamment dans les foires aux plantes avec de nouvelles variétés.

Une liane vigoureuse mais lente au départ
Akebia est d’origine japonaise et chinoise. Elle a été introduite en Europe seulement au cours du 19e siècle. Elle a rapidement connu un certain succès. C’est surtout l’espèce Akebia quinata qu’on cultive. C’est une belle liane, vigoureuse, qui se hisse à 6 ou 8 m de haut, parfois un peu plus. Elle lance ses longues tiges volubiles qui se lignifient assez vite. Comme beaucoup d’autres plantes grimpantes, elle prend un peu de temps pour démarrer. Ne vous inquiétez pas. Il faut juste savoir patienter deux ou trois ans pour la voir se développer. Mais encore faut-il la planter au bon endroit.

Un sol fertile, frais et un soleil légèrement filtré
L’akébie aime les terres moyennes à fertiles, plutôt humifères. Pour l’aider au départ, on apporte à la plantation un bon compost maison et on vérifie la qualité du drainage. Le sol est neutre ou acide. La plante a aussi besoin de soleil pour fleurir généreusement. Cependant, dans les régions méridionales, si l’été est très chaud et le soleil brûlant, il faut trouver une ombre légère pour éviter que le feuillage grille trop vite.

Une floraison précoce et très originale
Cette grimpante porte des fleurs femelles et des fleurs mâles distinctes sur le même pied. On la dit « dioïque ». Ces petites fleurs, délicieusement parfumées, sont réunies en grappes et vont du blanc rosé au rouge lie de vin. Délicates, elles apparaissent dès le mois de mars dans les régions où les hivers sont doux et en avril ailleurs. Les fleurs femelles peuvent ensuite donner des fruits en forme de petites saucisses si les étés sont suffisamment longs et chauds. Les feuilles sont plus ou moins persistantes, surtout dans les régions douces. Elles sont presque coriaces, d’un vert franc qui peut se tacher de pourpre à l’automne et portent cinq folioles pour les variétés de l’espèce A. quinata. Mais il existe d’autres espèces comme A. trifoliata avec des feuilles à trois folioles.

Une taille de nettoyage
Rassurez-vous, la taille est réduite au plus simple. Après floraison, souvent en mai, on supprime les brindilles sèches qui encombrent le feuillage et les feuilles les plus âgées. Mais il n’y a aucune taille nécessaire à la bonne floraison. On se contente de « nettoyer » la plante en aérant les tiges trop denses.

Elle peut s’avérer parfois envahissante
Il est vrai que cette akébie a une souche rhizomateuse parfois puissante. Dans certaines régions, on voit des rejets surgir jusqu’à 7 ou 8 m du pied mère. C’est sans problème en bord de pelouse car on tond les pousses. En revanche, dans les massifs de vivaces c’est beaucoup plus gênant à cause des racines. D’ailleurs, prélever ces rejets est encore la méthode la plus facile pour multiplier l’akébie.

Offrez-lui un bon support
Evidemment, il faut un support pour qu’elle puisse se développer : arche, treillage, grillage de clôture, vieux tronc d’arbre. Il faut tout de même faire attention. Autant elle peut être associée à des glycines, une bignone, un rosier grimpant, autant il est imprudent de l’associer à une clématite qu’elle pourrait vite étouffer. Et en hauteur, il est plus difficile d’aller la déloger.

On ne la consomme pas
L’akébie rentre dans la pharmacopée chinoise. L’écorce et les racines auraient des vertus analgésiques, anti-inflammatoires et diurétiques. On peut même manger ses feuilles et ses fruits. Mais ils n’ont aucune qualité gustative.

Catherine Larenaudie