Bien cueillir et stocker ses fruits

Bien cultiver ses arbres fruitiers est une chose et profiter de ses récoltes en est une autre. Et bien souvent on perd une partie de nos fruits, et parfois de leur saveur, en ne respectant pas quelques règles pourtant très simples.

La fin de l’été sonne le temps de grandes récoltes fruitières. Après s’être régalé de prunes et de pêches en juillet et août, voilà venus d’autres plaisirs avec les pommes, les poires, les figues et bientôt les noix ou encore les coings. Mais attention, tous ne sont pas récoltés en même temps et surtout de la même façon. Toutefois, commençons par rappeler ces deux règles de base trop souvent négligées. Quel que soit le fruit que vous récoltez, si vous souhaitez le conserver, il doit être en bon état, c’est-à-dire non seulement sans trace de maladie ni piqûre d’insecte, mais également sans trace de choc. D’autre part, il est très important que les fruits soient cueillis par temps sec et après la disparition de la rosée du matin.

On cueille les pommes quand elles ont mûres
Le top départ pour la cueillette des pommes vous est donné quand les premiers fruits se détachent seuls du pommier. Les pommes au sol sont toujours un peu abîmées par leur chute. Elles pourront servir à une consommation rapide ou à faire des compotes, mais ne cherchez pas à les conserver. Cueillez vite les autres. Faites tourner le fruit doucement et son pédoncule doit se détacher facilement de l’arbre. Cueillez en même temps toutes les pommes de l’arbre, y compris les moins avancées : elles continueront à mûrir après la cueillette. Attention, il existe plus de 20 000 variétés de pommes dans le monde et toutes ne se gardent pas. La Topaz, la Baron de Berlepsch, la Belle de Boskoop rouge, la Chanteclerc, la Reinette grise du Canada ou la Pilot par exemple, sont des classiques qui se gardent bien mais il en existe beaucoup d’autres qui sont à consommer dans les deux mois.

On cueille les poires avant leur totale maturité
Les poires se cueillent un peu moins mûres que les pommes, sans attendre que les premiers fruits tombent naturellement au sol. Surveillez bien le moment où quelques poires commencent à changer de couleur et vous pouvez alors cueillir toutes les poires de l’arbre, même celles qui vous paraissent trop vertes, elles mûriront sans problème par la suite. Normalement, on prend la poire dans la main droite tout en maintenant le rameau avec la main gauche et on ne tire pas mais on pousse vers le haut. Si la poire se détache en gardant son pédoncule, c’est qu’elle est prête à rejoindre votre panier. Là aussi, toutes les poires ne sont pas de garde. C’est le cas des Williams. Par contre, d’autres se conservent bien : Beurré d’Anjou, Beurré d’Hardenpont, Doyenné du Comice, Doyenné d’hiver, Duchesse de Bordeaux, Duchesse d’hiver…

Cueillez les coings à point
Malgré son apparence rustique, le coing est un fruit fragile qu’il convient de manipuler avec délicatesse pour ne pas le marquer. Récoltez les coings le plus tard possible en automne, juste avant l’arrivée des première gelées, car les coings grossissent et mûrissent que sur l’arbre. Lorsqu’ils ont une belle couleur dorée, ils sont à maturité. Le collet vert autour du pédoncule doit avoir disparu et ils sont alors couverts d’un duvet qu’il faut éliminer en frottant avec la paume de la main pour que les fruits aient meilleur goût et soient prêts à être cuisinés. En France, on trouve principalement ces trois variétés : Le Champion, Le Géant de Vranja et le Coing du Portugal.

Les figues doivent être cueillies
Les figues peuvent être récoltées de juillet à octobre selon les variétés et les régions. Lorsqu’elle est bien charnue, que la peau devient très fine et surtout qu’elle est moelleuse au toucher, la figue est mûre. Parfois elle se fissure et laisse échapper un suc, signe qu’elle doit être dégustée sans tarder. Les fruits peuvent également être cueillis légèrement avant ce stade, lorsqu’ils sont encore fermes, puisqu’ils continuent leur maturation une fois récoltés. Selon le degré de maturité, la cueillette est plus ou moins aisée. Lorsque les figues sont encore un peu fermes, le pédoncule est cassant et un léger mouvement sur le côté suffit à le faire céder. En revanche, le pédoncule des figues bien mûres devient mou et risque d’arracher un morceau du fruit si on tire dessus. Il faut donc bien le pincer avec les ongles, ou mieux, le sectionner avec un petit couteau car pour être conservée, une figue doit impérativement garder sa queue. Attention lors de la récolte : les feuilles du figuier peuvent provoquer des démangeaisons et des brûlures au contact de la peau.

Il faut gauler les noix
Les noix se gaulent en les frappant avec des longues perches pour les faire tomber et les ramasser avant que les écureuils raflent tout. La récolte a lieu entre septembre et novembre selon les régions quand les bogues sont légèrement entre-ouvertes. Quand les noix mûrissent, la bogue passe du vert intense au vert jaunâtre. Une fois les noix au sol, il suffit d’appuyer sur la bogue pour en extraire la noix. Mais attention, le brou qui l’entoure est très tachant. Les anciens avaient pour habitude d’étaler les noix sur une grande toile, ou directement sur le sol de la cour, et les brassaient avec une fourche ou un râteau. Les bogues éclataient complètement. On laisse ensuite ressuyer les noix au soleil deux ou trois jours avant de les trier et de les rentrer.

Le silo revu et corrigé
La méthode du « silo » en extérieur est très ancienne. Nos anciens, toujours eux, commençaient par creuser une tranchée autour du silo afin d’assurer le drainage. Le silo était souvent composé d’un grillage à fine mailles (le fond et les parois) pour se prémunir des rongeurs. On recouvrait ensuite le grillage avec de la paille, des herbes sèches ou mieux encore, des fougères. Les fruits étaient disposés sur ce lit. Attention : il faut éviter que les fruits se touchent et bien alterner une couche de fruits avec une couche de fougères. La couche finale de fougères est recouverte d’une simple planche pour maintenir ce paillis tout en assurant son aération. Dans ce même esprit, au début du 20e siècle, les « grands fruitiers » expédiaient leur production de pommes dans des tonneaux de bois contenant de la fougère et de la tourbe.
On voit parfois une version plus « moderne » du silo enterré avec le réemploi d’un tambour de lave-linge. Ce dispositif présente pas mal d’avantages car la cuve est en inox solide, perforée, et elle dispose d’une ouverture facile. Mais cette astuce convient plus aux légumes racines comme les carottes, les betteraves, les navets, qu’aux fruits. En revanche, il m’arrive presque chaque année d’utiliser une caisse en polystyrène tapissée de fougères sèches. Je superpose des couches de pommes qui se conservent ainsi très bien dehors juste à l’abri de la pluie. Même s’il gèle en plein hiver, les fruits ne sont pas touchés et j’en mange jusqu’en mai !

Les pommes faciles à conserver
C’est vrai que la plupart des pommes e gardent facilement jusqu’à la fin décembre et certaines atteignent le printemps. Après la récolte, étalez les pommes sans qu’elles se touchent et observez-les durant quelques jours. Eliminez celles qui montrent des signes de faiblesse. Etalez les autres sur des claies en bois ou des cagettes de marché si elles sont désinfectées à l’eau de javel. Disposez les pommes sur une seule couche sans qu’elles se touchent, en prenant soin de placer une feuille de papier journal dans le fond de la cagette pour éviter un contact direct avec le bois. Placez les cagettes à l’abri de la lumière et de l’humidité mais l’air doit circuler autour des fruits. La température de conservation se situe autour de 7°C. Tournez régulièrement (environ tous les 15 jours) vos pommes et  profitez-en pour retirer celles qui s’abîment. Si les pommes flétrissent, c’est qu’elles manquent d’humidité.

Les poires sont délicates
Les poires sont des fruits beaucoup plus fragiles que les pommes et surtout avec des saveurs plus délicates à conserver. On utilise donc pour les poires de garde la technique du capuchon de cire. Cela consiste à tremper la queue des fruits dans de la cire afin d’éviter que les parfums ne s’échappent de la chair par le pédoncule. Cela permet aussi de limiter les risques de dessèchement du fruit. La cire s’obtient facilement en faisant fondre une ou deux bougies au bain-marie. Placez ensuite les poires, avec le pédoncule toujours vers le haut, dans des cagettes propres et même désinfectées à l’eau de javel. Stockez dans un local aéré, sec et frais comme une cave ou un garage à l’abri de la lumière. La température idéale de conservation est comprise entre 5° et 10°C en plein hiver. Attention : les poires doivent absolument être stockées loin de tous les autres fruits, notamment des pommes et surtout des coings. Sinon les échanges gazeux sont tels que les poires en perdent vraiment leur saveur. Pour vous en convaincre il suffit de laisser une journée ou deux une poire et un coing dans une cuisine et vous constaterez que la poire a perdu toute sa qualité.

Les coings ne se gardent pas
Le problème des coings, pour bon nombre de jardiniers, est qu’on doit absolument cuisiner ces fruits pour les apprécier. En effet, on ne les consomme pas crus au pied de l’arbre comme on peut le faire avec les autres fruits. Mais on ne peut pas non plus les conserver crus très longtemps. En les disposant délicatement sur des clayettes bien aérées, dans un endroit frais, à l’abri de l’humidité et de la lumière, on les gardera tout au plus trois ou quatre semaines mais pas davantage. Et comme on ne peut vraiment pas les stocker avec d’autres fruits en raison de leur parfum hyper puissant, le mieux est tout simplement de les cuisiner dès qu’ils sont récoltés. On pense alors naturellement à la célèbre gelée de coings.

Les figues dans tous les états
Normalement, on consomme les figues fraîches. Mais comme on est obligé de les récolter toutes en même temps pour éviter qu’elles se perdent, il faut user de différentes méthodes pour les conserver. L’une des plus anciennes est le séchage. Les figues sont mises en place avec leurs queues. Sans matériel particulier, on procède en posant les fruits sur un grillage en plein soleil. On les retourne chaque jour pour qu’ils sèchent sur toutes leurs faces. Comptez quinze jours de soleil et d’une bonne chaleur dans le Midi pour obtenir un séchage correct. Lorsqu’elles sont sèches, les figues sécrètent un sucre naturel à leur surface. C’est le moment d’en faire une guirlande en les transperçant les unes après les autres d’un fil. Ensuite, on les place dans un four chauffé à 150°C (th.5) et éteint. Lorsqu’elles ont refroidi, vous pouvez les conserver dans une boîte en fer hermétique ou un sac plastique fermé. La conservation est d’environ un an.
Autre méthode de conservation, aujourd’hui plus simple, avec la congélation. La figue est très riche en minéraux. Sa teneur en potassium est élevée et elle affiche des niveaux de calcium, de phosphore et magnésium très appréciables. Et c’est délicieux. Il est donc précieux de pouvoir en profiter toute l’année. Pour ma part, je déconseille de laver les figues qu’on s’apprête à congeler. Sélectionnez simplement les beaux fruits et glissez-les dans un sachet à congélation. Mais voici une astuce simple à tester pour congeler les figues sans qu’elles ne s’abiment. Coupez-les en deux dans le sens de la hauteur et placez-les dans un plat creux sans qu’elles se touchent et en séparant les couches avec une feuille de papier sulfurisé (mais le mieux est de ne pas les superposer). Placez le plat au congélateur quelques heures. Ensuite, on les met plus facilement en sachet sans qu’elles se collent ou s’écrasent. Et puis, on peut aussi cuisiner des confitures qu’on gardera plusieurs mois, si on n’est pas trop gourmand !

Les noix sur le plancher
On l’a vu plus haut, les noix doivent être d’abord extraites de leurs bogues. Ensuite, elles ressuient à l’air libre et au soleil quelques jours. Elles se débarrassent alors de leur brou mais on peut aussi les brosser grossièrement (mieux vaut porter des gants). On peut enfin penser à les stocker. Il faut un local aéré et sec. Les anciens les étalaient directement sur le plancher du grenier des granges. Ne disposant pas de cet espace, on les étale sur des clayettes sans les entasser car une bonne ventilation est très importante durant le séchage. Attendez trois mois pour remplir des cagettes. Attention, pensez à protéger vos noix des rongeurs et bien sûr des écureuils qui en sont friands. Généralement, on peut conserver des noix deux ans si elles ont été bien séchées, mais nous sommes trop gourmands pour ça. En revanche, les cerneaux de noix se gardent une année à l’air libre, mais la qualité se dégrade après huit mois.

François Willemin

Figuier : il est facile à bouturer

C’est en août qu’on peut prélever une tige longue d’1 m à l’extrémité d’un rameau. On supprime les feuilles pour ne garder que la paire supérieure et on met à tremper sur au moins 50 cm dans une bassine d’eau. Attendez plusieurs semaines pour voir des radicelles blanches se développer. En novembre, on repique en pot ou en jauge dans un mélange à parts égales de terreau et terre de jardin. Placez sous serre froide à l’abri du gel en hiver. Ce n’est qu’au printemps suivant qu’on pourra planter en pleine terre.

À notre avis :
Si vous craignez des gelées de printemps, optez pour la ‘Ronde de Bordeaux’ ou ‘La Pastilière’.

Effeuillez la bouture et mettez-la à tremper dans une eau de pluie.

Myrtilliers : retrouvez ces saveurs oubliées

Les myrtilles ont presque totalement disparu des jardins des particuliers. Pourtant ces petits arbres fruitiers étaient encore communs du temps de nos grands-parents. Heureusement on en trouve toujours grâce à quelques passionnés comme Jacques Vivès, dont les collections font rêver.

Ce fruit noir fait le délices de nos desserts d’été. Il pousse en grappes sur des petits arbustes et il offre une grande richesse gustative et diététique. Le myrtillier est relativement peu sujet aux maladies, à condition que ses exigences de culture soient respectées. Il n’est pas toujours facile de trouver des plants de belle qualité et des conseils adaptés à ce genre de buisson fruitier. Nous avons donc fait appel à Jacques Vivès, spécialiste en plantes rares, pour nous éclairer.

Des petits arbres fruitiers très productifs
Le myrtillier que nous cultivons dans nos jardins, Vaccinum myrtillus, est né du croisement entre la petite myrtille sauvage de nos montagnes et celle d’Amérique qui est deux fois plus grosse. A maturité, ces arbustes fruitiers font 1,50 m à 2m de haut et sont très productifs, même les jeunes sujets. Par la suite, ils peuvent vivre une bonne cinquantaine d’années et produire plusieurs kilos de baies par an. Ils forment des  petits arbres caducs dont le feuillage se colore en rouge cuivré en automne. Au printemps, des grappes de fleurs apparaissent. Elles seront vite remplacées en été par des grappes de fruits. La myrtille est très riche en vitamines A, B et C, en sels minéraux, en calcium et plus particulièrement en fer.

Choisissez bien les variétés
Il existe quelques variétés de myrtilliers qui se différencient principalement par leur date de maturité. Le myrtillier ‘Bluetta’ donne généralement des fruits de la mi-août à fin septembre. Cet arbre est très productif tout en étant d’une vigueur moyenne. Le myrillier ‘Bluecrop’ est la variété la plus précoce. Elle donne de gros fruits du 1er août à la mi-septembre. C’est un arbre bien vigoureux et au port érigé qui est très productif en donnant de grosses grappes de fruits de calibre moyen ou gros, bleu-noir. C’est la variété la plus couramment cultivée. Le myrtillier ‘Jersey’ donne de très gros fruits d’un joli bleu clair, très allongés et à la chair ferme. Attention, ils sont réputés un peu amers. Comme ‘Bluetta’, cette variété produit du 15 août au 15 septembre. Elle est également très vigoureuse. Le myrtillier ‘Darrow’ est la variété la plus tardive car elle donne des fruits du 1er septembre au 15 octobre environ. L’arbre est moyennement vigoureux, mais il offre une production régulière de gros fruits qui sont toujours d’excellente qualité.

Il faut une terre acide
L’exposition et la nature du sol sont deux paramètres à respecter scrupuleusement quand on plante un myrtillier. C’est déterminant pour garantir une bonne santé à l’arbuste et assurer une production régulière au cours des années à venir. En ce qui concerne l’exposition, le myrtillier se plait sous un soleil direct et léger si vous habitez le nord de l’hexagone. En revanche, cherchez la mi-ombre, même si cette dernière est assez dense, si votre lieu de plantation est dans la moitié sud du pays et sur des régions où les étés sont brûlants. Dans tous les cas, il doit être à l’abri des vents dominants et des fortes chaleurs. Quant au sol, il faut avoir en tête que le myrtillier n’apprécie que les sols très acides dont le pH est compris entre 4 et 5.5, comme c’est le cas d’une terre de bruyère naturelle. De plus, il est important que les sols soient bien drainés. Pourquoi ne pas les planter à proximité de vos azalées et de vos rhododendron : ils devraient s’y plaire !

Soignez la plantation
On plante les myrtilliers d’octobre à mars et nous vous conseillons de préférer les plants à racines nues. La reprise est mieux assurées. Attention, un arbuste à racines nues ne doit pas rester longtemps à l’air libre car les racines risquent de sécher très vite. Couvrez-les toujours d’un chiffon mouillé tant que le sujet n’est pas planté. Si vous achetez votre myrtillier en pot, vous pourrez le  planter toute l’année, sauf en plein été. Le mieux est d’attendre la fin de l’automne et le début de l’hiver. Sortez le plant de son contenant en douceur. Vérifiez que les racines ne forment pas de chignon, sinon démêlez-le en le trempant dans une bassine d’eau et sans déchirer les racines. Rabattez la pointe des plus grosses racines. Si votre terre est franchement calcaire, mieux vaut réviser vos projets et vous orienter vers un autre fruit rouge comme la framboise, le cassis ou la groseille. Dans les sols qui sont naturellement acides, il suffira d’ajouter un terreau d’écorces bien décomposées au moment de la plantation. Dans le cas contraire, la seule solution consiste à creuser une fosse de 50 à 60 cm de profondeur et autant de large. Prenez soin de tapisser le fond des parois avec un feutre géotextile. Versez ensuite dans le trou, sur 10 cm d’épaisseur, du gravier afin d’assurer le drainage. Enfin, remplissez la fosse avec de la terre de bruyère mélangée à hauteur d’un tiers avec du terreau forestier bien décomposé ou de la terre végétale. Vous pouvez aussi renforcer l’acidité de votre sol avec des broyats de pin à apporter caque année. Pour une récolte abondante, plantez plusieurs myrtilliers afin de garantir une bonne pollinisation croisée et donc la fructification. Il en faut au moins deux, même de variétés différentes. Une fois la plantation terminée, protégez les myrtilles de la gourmandise des oiseaux en posant un filet. C’est souvent indispensable.

Surveillez l’arrosage
La fertilisation s’effectue au mois de mars avec l’apport d’un bon compost pas trop azoté. L’arrosage doit être régulier les deux premiers étés (sans mouiller le feuillage). Ensuite, on arrose en cas de sécheresse prolongée. En revanche, pensez à pailler les pieds des myrtilliers pour garder le sol frais. Durant les trois premières années, vous pouvez laisser l’arbuste pousser naturellement. Par la suite, il est inutile de tailler régulièrement vos myrtilliers. Contentez-vous de leur donner une forme équilibrée et supprimez les rameaux mal placés ou morts à la fin de l’hiver

Une résistance aux maladies relative…
Le  myrtillier est un arbuste robuste, si les conditions de culture sont adaptées. Cependant, il peut être sensible à diverses maladies, surtout par temps chaud et humide. En prévention, il convient de planter dans un sol bien drainé et d’espacer les plants. Les risques de blanc seront moindres. Arrosez avec une décoction de prêle en mai et en juin et pulvérisez un mélange de bouillie bordelaise et de soufre en avril et mai pour bloquer l’apparition éventuelle des maladies cryptogamiques. Par temps chaud et humide, on peut aussi pulvériser un purin de prêle. Mais surtout, nettoyez le sol tout autour du pied de l’arbuste. Pour les protéger des parasites tels que la chenille arpenteuse ou la mouche blanche, le mieux est d’installer des pièges de glu dans les branches et de pulvériser régulièrement du purin d’ortie, ou une décoction d’absinthe sur le feuillage, ou encore une solution à base de savon noir. Enfin, même s’il est difficile de ranger les oiseaux parmi les ravageurs, il est vrai qu’il faut les surveiller de près si on veut goûter aux myrtilles.

On récolte au rythme de la maturation des fruits
Les fruits ne mûrissent pas tous en même temps sur l’arbuste. Vous devez procéder à des cueillettes successives. Le bon moment est lorsque les myrtilles sont d’un bleu foncé. Avec un peu d’habitude, on voit tout de suite les fruits qui sont mûrs. Vous les dégusterez ainsi d’août à septembre, selon les variétés. Ensuite, les possibilités sont multiples : confitures, tartes, salades de fruits, sorbets ou liqueurs… Régalez-vous !

François Willemin

 

 

 

Poirier : supprimer la tavelure

On avait coutume de dire, « Pluie en mars, tavelure en été ». C’est en effet après les pluies du début de printemps que les germes de la maladie s’installent et c’est en été qu’on en mesure les dégâts sur les poires.
La solution efficace est de traiter à la bouillie bordelaise en deux fois : juste au débourrement souvent en avril, puis juste après la nouaison en mai.
Dosez à raison de 20 g par litre d’eau et ajoutez un peu de soufre en poudre (environ 6 g). Le soin traitera en même temps d’autres maladies.

Attention : ne traitez pas quand il y a des fleurs car vous les brûleriez.

Cerisier : pour prévenir la moniliose

Qui n’a pas déjà vu des cerisiers donner une très belle floraison au printemps et une récolte piteuse en juin. Malheureusement, les bouquets à peine défleuris donnent des fruits avec des taches brunes circulaires. Ils pourrissent sur place, se momifient et restent attachés. Cette maladie cryptogamique sévit sur les poiriers, les pommiers, les cognassiers, mais aussi sur les cerisiers et les pruniers. Une des formes de la moniliose peut entraîner le dépérissement des rameaux. La première mesure à prendre est de supprimer toutes les parties malades et de les brûler. Ratissez au pied de l’arbre et faites ce travail sur les arbres voisins car la contamination via les oiseaux est très rapide. Enfin, traitez au cuivre, c’est-à-dire avec une bouillie bordelaise. On pulvérise à la chute des feuilles en novembre, au milieu de l’hiver si le temps est doux, et juste avant l’éclosion des boutons floraux. A chaque fois, doublez le soin avec une seconde pulvérisation dix jours après la première. Ne taillez pas le cerisier car ça le fragiliserait encore davantage.

Le + : une décoction de prêle est réputée efficace contre cette maladie.

Framboisier, cassissier, groseillier : c’est le moment de planter

Savourer des framboises, des cassis et des groseilles directement sur pied est l’un de mes grands plaisirs au jardin. Vous aussi, retrouvez ces petits fruits incontournables de notre enfance. C’est maintenant qu’on les plante.

Les trois sont des arbustes autofertiles. Les trois forment des buissons fruitiers de 1,50 m de haut. Et les trois donnent des petits fruits délicieux qu’on trouvait dans presque tous les jardins au temps de mon enfance.
Rustiques, solides et vigoureux, ils se comportent généralement très bien quand ils sont alignés ou même plantés en haie.

Le framboisier a une vigueur qu’il faut contenir
Ses tiges légèrement épineuses sont appelées cannes. Les fleurs groupées en panicules terminales sont verdâtres et les fruits sont généralement rouges, plus ou moins foncé. Peu exigeant, le framboisier s’accommode de tout type de terre, avec une préférence pour les sols légers et riches en humus. C’est un arbuste qui aime le soleil, mais qui supporte aussi une ombre légère.
Certaines variétés drageonnent en émettant des rejets sur les côtés du rang. Attention,, plus vous attendez et plus ce sera difficile de vous en débarrasser. Il faut arracher sans tarder.

Les remontants et les non-remontants
On distingue deux types de framboisiers : le framboisier non remontant, qui fructifie sur les pousses de l’année précédente en juin-juillet, et le framboisier remontant, qui produit une première fois sur les pousses de l’année d’août à octobre et une deuxième fois sur les mêmes cannes l’année suivante en juin-juillet. Les cannes se dessèchent après la fructification. Parmi les non remontants, citons la framboise ‘Mailling Promise’ qui donne de gros fruits très parfumés en abondance, durant les mois de juin et début juillet. De son côté, la variété ‘Marastar’ produit de très gros fruits d’un beau rouge foncé et d’excellente qualité gustative. Quant à la framboise ‘Sumo2’, elle est, comme son nom l’indique, capable d’offrir des fruits d’un calibre énorme. Les premières framboises apparaissent environ 2 ans après la plantation, cependant les variétés remontantes peuvent donner quelques fruits dès le premier automne. Les spécialistes conseillent souvent de mélanger les variétés, ceci permettant d’avoir une récolte échelonnée de juin aux premières gelées.

Les racines nues et les containers
Dans les pépinières, les framboisiers sont souvent vendus en racines nues. Ils se plantent d’octobre à avril, à environ 80 cm de distance les uns des autres. Si vous ne pouvez pas planter dans les 3 jours qui suivent votre achat, mettez les plants en jauge dans un endroit ombragé de votre jardin. Faites un trou de 40 à 50 cm de profondeur et de largeur, pour ameublir la terre. Retirez les cailloux et les racines de mauvaises herbes. Placez au fond du trou de plantation une poignée de corne torréfiée (environ 60 g) à mélanger à la terre. Rebouchez de moitié le trou avec de la terre additionnée de terreau et d’une pelletée de fumier bien mûr. Vous pouvez alors rabattre l’extrémité des racines de l’arbuste pour les « rafraîchir ». Installez le collet du plant de framboisier au niveau du sol (premières branches) sans trop l’enterrer. Comblez le trou de plantation avec la terre extraite et un terreau de plantation. Tassez au pied de l’arbuste en formant une cuvette et arrosez abondamment (comptez au moins 10 litres d’eau par pied).

Il faut adapter la taille à la variété de framboisier
Dans l’année qui suit la plantation, laissez votre framboisier pousser naturellement. Les rameaux meurent généralement la première année et sont remplacés par de nouvelles pousses émises en cours d’été par les racines. Ensuite, la taille du framboisier, indispensable, doit être effectuée chaque année. Mais elle varie en fonction du type de fructification.  Pour les variétés non remontantes, la taille s’effectue soit en automne, soit au printemps. Elle consiste à rabattre au ras du sol les branches mortes ayant fructifié pendant l’été, ainsi que les rejets trop faibles. On cherchera à conserver entre 6 à 10 cannes vigoureuses, pas plus. Pour les variétés remontantes, il faut intervenir en hiver mais en dehors des périodes de gel. Rabattez au ras du sol les cannes desséchées ayant fructifié en début d’été, ainsi que les rejets trop faibles, et supprimez l’extrémité sèches des cannes ayant produit en fin d’été. Ces dernières porteront des framboises sur la longueur des branches au début de l’été suivant. Afin de préserver la fertilité du sol et d’induire une bonne fructification, un apport de fumures organiques en automne (compost ou fumier) peut être effectué chaque année.

Les cassissiers ont une saveur incomparable
Cet arbuste, très commun dans les années 1960, a été délaissé par la suite au point de devenir aujourd’hui assez rare. On s’étonne presque de trouver un cassissier dans les jardins. Son feuillage est très aromatique. Le buisson adulte mesure, lui aussi, environ 1,50 m de haut. La fructification s’établit sur le bois de 2 et 3 ans, puis fléchit sur les rameaux de 4 ans et se raréfie sur ceux de 5 ans et plus. Les fruits, les cassis, sont réunis en grappes de baies juteuses. Elles sont noires et mûrissent de fin juin à mi-juillet. Rustique et peu exigeant, le cassissier aime les hivers froids et les étés chauds. Il excelle sous un climat continental mais s’adapte au climat océanique. Il s’arrange de tous les types de sols, sauf trop pauvre et trop sec, ou au contraire trop humide.
Les fleurs apparaissent au mois d’avril. Nous apprécions tout particulièrement la variété ‘Neva’ car elle est résistante aux maladies, très productive, et auto-fertile. Ses baies noires sont vraiment parfumées et les premiers fruits apparaissent généralement dès la deuxième année suivant la plantation. Le cassissier est, lui aussi, livré en racines nues et il se plante d’octobre à mi avril. Il convient de les espacer un peu plus que les framboisiers en les séparant au moins d’1 m environ. Si vous devez stocker vos cassissiers plus de trois jours avant de les planter, mettez-les en jauge dans un endroit ombragé de votre jardin. Pour planter, creusez un trou de 40 à 50 cm de profondeur et de largeur, en retirant les cailloux et les mauvaises herbes. Au fond du trou, ajoutez 80 g de corne torréfiée (une grosse poignée). Comblez le trou de moitié avec de la terre, du terreau de plantation si la terre est lourde, et un fumier mûr (1 à 2 pelletées). Epointez juste l’extrémité des racines de l’arbuste et plantez le sujet en plaçant le collet au niveau du sol. Arrosez un peu pour tasser la terre et finissez de combler le trou de plantation avec la terre restante mélangée à un terreau. Ensuite, tassez cette terre au pied de l’arbuste en formant une cuvette et arrosez abondamment (10 litres environ) pour maintenir une bonne cohésion entre la terre et les racines. Complétez par une taille des rameaux à 20 cm, de préférence au dessus d’un bourgeon placé vers l’extérieur.

Une taille pour maintenir la fructification
L’année suivant la plantation, laissez pousser le cassissier pour qu’il puisse se ramifier naturellement. La taille sert simplement à rajeunir tous les ans les buissons adultes pour ne garder que les branches les plus productives. Supprimez les rameaux les plus âgés (4 ans ou plus), éliminez les rejets trop faibles et rabattez les rameaux qui encombrent le centre du buisson. L’objectif est de garder un port aéré et harmonieux. La période idéale pour effectuer cette taille est février-mars.
Si des maladies sévissent périodiquement dans votre jardin, vous pouvez, à titre préventif, faire un premier traitement à base de bouillie bordelaise et renouvelez une fois mais avant la floraison. En automne, contentez-vous d’un apport de fumures organiques pour entretenir la fertilité de votre sol. C’est utile pour une bonne fructification.

Je ne peux pas renoncer au groseillier
Cet arbuste buissonnant est vraiment de culture facile. Il lui faut un sol frais et drainant. Toutefois, préférez un terrain plutôt trop drainant que pas assez. Le groseillier souffre toujours en cas d’excès d’eau. Il craint l’humidité stagnante. On le trouve dans les pépinières et jardineries aussi bien en racines nues qu’en container. Pour les sujets en container, creusez un trou une fois et demi plus large et plus profond que le volume de la motte du sujet à planter. Ajoutez un peu de compost et arrosez avant de planter. Dépotez et baignez la motte dans une bassine d’eau pendant quinze à vingt minutes pour qu’elle s’humidifie bien au cœur. Si l’arbuste est en racines nues, mieux vaut rafraîchir le chevelu racinaire en supprimant celles qui sont cassées ou abîmées, et en raccourcissant légèrement les autres. On peut praliner les racines avant de mettre en terre. Dans les deux cas, racines nues et container, plantez sur une petite surélévation pour faciliter le drainage de l’eau. Mais attention, les racines ne doivent pas être trop en surface sinon elles souffriront vite de la sécheresse. Tassez légèrement  pour faciliter l’adhésion des racines à la terre et arrosez lentement mais copieusement.

François Willemin

 

Citronnier : pour qu’il passe l’hiver sans encombre

Sur le littoral méditerranéen, on cultive le citronnier en pleine terre. Ailleurs, on le cultive en bac mais il s’y prête très bien. Plus solide et rustique qu’on le croit, il mérite tout de même des soins. Mais attention : pas d’excès !

Le citronnier est l’agrume le plus facile à cultiver chez soi. Plus que le froid et même la neige, ce sont d’abord les chutes brutales de température qui sont à craindre. Le citronnier est capable de résister à -2°C voire encore un peu moins si c’est bref. Bien évidemment, on peut le protéger mais pas n’importe comment. Il arrive trop souvent que des mesures inadaptées empirent les choses.

Des mesures utiles
Certes, il faut protéger la partie aérienne de la plante, mais il est plus important de protéger la partie souterraine, c’est-à-dire les racines, surtout pour les sujets en bac plus exposés au froid, et surtout si le citronnier est dans un pot en terre cuite qui peut éclater sous l’effet du gel. Faites aussi une petite taille de nettoyage. Cela consiste à supprimer les branches qui se croisent et les rameaux en surnombre, pour laisser entrer un maximum de lumière. Retirez les fleurs, s’il y en a, surtout si l’hivernage a lieu sous véranda. Raccourcissez les rameaux trop longs pour maintenir un port arrondi. Enfin, chassez les cochenilles et araignées rouges qui pourraient s’y réfugier. Si les feuilles sont déjà couvertes de fumagine (dépôt noirâtre), nettoyez-les avec un chiffon d’eau un peu savonnée (savon de Marseille). Seulement en cas de forte attaque, vous pouvez pulvériser un insecticide naturel.

Les sujets en extérieur
Si votre citronnier en bac doit hiverner en extérieur, essayez de le placer contre la façade sud de la maison. Si possible rapprochez-le d’une baie vitrée afin qu’il profite un peu des déperditions de chaleur. Evitez le vent et les courants d’air. On peut l’en préserver à l’aide d’une vitre-écran. Paillez avec une couche épaisse directement sur la terre et faites-la remonter un peu autour du tronc. La partie aérienne peut être couverte d’un voile d’hivernage durant les jours les plus froids.
Attention, car c’est autant de temps que le citronnier passe sans lumière. Il faut donc le découvrir dès que la température remonte, même pour une seule journée. Cela permet aussi de lutter contre les parasites qui se développent vite en milieu clos.

Sous serre froide
Avant de rentrer le citronnier, lavez les parois du pot ou du bac et préparez le sujet comme nous venons de l’indiquer. Lavez aussi les vitres du local dans lequel vous l’abritez. Il faut une serre froide, ou véranda non chauffée, avec une température entre 6° et 12°C. Si la pièce est chauffée autour de 18°C , le cycle de l’arbre fruitier sera perturbé. Il va continuer de fleurir et donnera des fruits. Il sera donc privé d’un repos dont il a besoin et s’épuisera très vite. À défaut de serre froide assez grande, un sous-sol ou un garage peut convenir mais à la condition expresse qu’il y ait une fenêtre. Votre citronnier ne peut pas être privé de lumière. Dès que la météo le permet, ouvrez la porte pour aérer.

La diète est nécessaire
L’hiver, l’arbre est au repos. On n’arrose pas du tout les sujets en pleine terre. Pour les citronniers en bac rentrés sous serre, on réduit les arrosages à un par mois juste pour éviter un dessèchement de la terre. Surtout, n’arrosez jamais avant une vague de froid annoncée. Les racines sont sensibles, même en hiver.

François Willemin

 

Les 6 bonnes raisons d’avoir un cognassier au jardin

Il y a sa floraison au printemps. Et puis il y a sa rusticité, sa robustesse, sa longévité (certains sont centenaires), son autonomie, sa tolérance aux sols, ses fruits uniques. Bref, le cognassier a plein d’atouts. Il faut le planter.

C’est sidérant mais c’est pourtant vrai, le cognassier est en passe de devenir un arbre fruitier rare. On en voit presque plus dans nos jardins, alors que dans les années 1960, il était aussi commun qu’un pommier ou un poirier. Mais un coing se cuisine et ne se croque pas cru, ce qui explique sûrement ce désamour. Et pourtant…

1/ D’abord pour retrouver cette saveur unique
Parmi les bonnes raisons de planter un cognassier, il y a d’abord la saveur incomparable de ses fruits. Il est difficile de la décrire car on ne mange pas un coing seul. La meilleure façon de l’apprécier est de l’associer à la pomme ou à la poire dans une compote, un crumble, voire avec des pommes de terre ou pour accompagner du gibier, un tagine ou un poisson. Et puis la gelée de coings et les pâtes de fruits ont leurs amateurs.

2/ Parce que l’arbre est compact et très décoratif
Adulte, le cognassier atteint 4 à 5 m de haut pour 3 m de large. Il a un port naturellement régulier et bien proportionné. Du coup, il a sa place dans tous les jardins même assez petits. Il est très décoratif grâce à une floraison superbe. Tardive, elle intervient à partir de la mi-avril, bien après celle des poiriers et souvent après celle des pommiers. C’est même sans doute l’un des derniers fruitiers à fleurir. Les fleurs sont assez grosses, rondes, d’un blanc plus ou moins rosé. Elles sont très nombreuses et bien réparties sur l’ensemble de la ramure.

3/ Parce qu’il s’adapte à peu près partout
Fleurissant tard, il ne redoute pas, ou très peu, les dernières gelées de printemps. Il est très rustique et encaisse des -25°C sans faiblir. On peut donc le planter dans l’Est, le Centre ou le Nord sans crainte. Mais il aime aussi les été très chauds, ce qui en fait un habitué des régions méridionales. Et le climat océanique lui convient. On dit encore qu’il s’adapte à tous types de sols. Chez moi, il accepte une terre lourde, argileuse, difficile  et je l’ai vu heureux sur des sols calcaires. Sur sol acide, les fruits seraient un peu moins parfumés : c’est à voir. Où que vous le plantiez, choisissez un endroit ensoleillé.

4/ Parce qu’il est vraiment auto-fertile
Un arbre est auto-fertile lorsque ses fleurs, présentant à la fois des organes mâles et femelles, s’autofécondent. C’est le cas du cognassier. Or, les quelques arbres fruitiers dits auto-fertiles (de très rares pommiers et poiriers, certains cerisiers) le sont très peu. On peut donc planter un seul cognassier et avoir de très belles récoltes durant des dizaines d’années.

5/ Parce qu’il demande très peu de soins
Une fois la taille de formation terminée, il est inutile de sortir le sécateur. Pas besoin de taille pour le faire fructifier. On doit juste ôter en hiver les tiges en surnombre en aérant le cœur de l’arbre et supprimer les vieux bois. Pour le reste, il est un peu sensible aux tavelures (points noirs sur les fruits et les feuilles), à la moniliose (pourriture marron sur les fruits) et à l’oïdium (feutrage blanc sur les feuilles). Un mélange de bouillie bordelaise et de soufre dilué permet de prévenir ces maladies. Mais balayez les feuilles mortes, sortez les fruits momifiés et gardez le sol nu autour du tronc.

6/ Parce qu’il peut aider les autres arbres fruitiers
Enfin, un cognassier en fleurs attire les abeilles. Planté près d’un pommier, il facilitera la pollinisation croisée ce qui ne peut qu’aider à la fructification des deux arbres. Et puis le cognassier est un excellent porte-greffe pour les poiriers. On peut donc le multiplier par bouturage et ensuite greffer la variété de poire voulue sur ces jeunes sujets.

Walter Brousse

 

 

 

Poirier : attention au porte-greffe

Quand on achète un arbre fruitier, on choisit avant tout une variété mais il faut aussi s’intéresser au porte-greffe. Or, rares sont ceux qui y prêtent attention. Pourtant, greffer sur franc, c’est-à-dire sur un poirier issu d’un semis de pépin, convient seulement aux grandes formes (haute tige) car l’arbre va atteindre 15 à 20 m de haut et vivre longtemps (80 à 100 ans). C’est bien sur sol sec, caillouteux, voire calcaire ou même lourd, mais le développement et la fructification sont plus lents (on peut attendre 7 ans les premiers fruits) que chez les variétés greffées sur cognassier. En effet, avec cette seconde solution, très utilisée, on obtient des poiriers vigoureux, plus compacts , avec de bons rendements assez vite. En revanche, il faut une bonne terre de jardin, pas trop lourde, un peu fraîche même l’été, bien amandée de compost. Et malgré tout les sujets sont toujours plus sensibles aux maladies.

A notre avis : Evitez les sujets greffés sur Crataegus (aubépine) car ils sont trop fragiles.