Coqueret du Pérou

On l’appelle coqueret du Pérou, groseille du cap, lanterne japonaise ou plus joliment amour en cage. Ce physalis produit de nombreuses baies, à savourer seulement lorsqu’elles sont bien mûres, durant tout l’automne.
C’est insolite, décoratif, savoureux et c’est même bon pour la santé. En plus, ces petites baies sont vendues à des prix très élevés, au moins 15 € le kilo mais le plus souvent le double, voire le triple ! Bref, on a que des avantages à se mettre à cultiver le physalis au jardin.
Une vivace cultivée comme une annuelle
Le coqueret du Pérou (Physalis peruviana) appartient à la famille des solanacées, comme la tomate ou la pomme de terre. Et comme ces plantes cousines, elle nous vient d’Amérique du Sud. C’est une vivace qui peut rester en place toute l’année dans les régions où l’hiver est assez doux. Partout ailleurs, on doit la cultiver en annuelle en faisant un semis.

Une levée lente suivie d’une croissance rapide
On opère en mars dans une serre ou véranda. On remplit une terrine (bac à semis dont le fond est percé de plusieurs trous de drainage) aux deux tiers d’un terreau simple. On plombe un peu, on bruisse une eau de pluie et on sème très clair avant de couvrir d’une fine couche de terreau tamisé. On pulvérise une seconde fois et on patiente. La levée peut prendre trois à quatre semaines dans un local à 18° C. Quand chaque petit plant présente deux vraies feuilles, en avril, on repique en godet individuel qu’on place en serre froide. Un mois plus tard, le sujet dispose d’un système racinaire suffisant. Il peut être alors planté en terre.
Le pincement est conseillé
Ensuite, certains laissent faire la nature en se contentant d’arroser au pied les plants. Pourtant, j’ai rencontré plusieurs pépiniéristes qui conseillent fortement de pincer les tiges dès le départ pour obliger le sujet à ramifier et à drageonner. Ensuite, une dizaine de pieds peut alors donner des milliers de baies. Sans pincement, un pied donne 100 à 150 baies.
Il lui faut du soleil 
Le physalis est de culture facile. Il n’est sensible ni au mildiou, ni au blanc, (peut-être un peu à la rouille), et n’est menacé par aucun parasite particulier. Il faut juste une exposition très ensoleillée pour assurer une bonne fructification. Le physalis se débrouille dans des terres parfois pauvres ou en friche. Dans un jardin, une bonne terre sera appréciée mais elle devra être plutôt légère et en tout cas très drainante. Vous aurez juste à arroser au pied pour éviter que le sol reste sec trop longtemps. Enfin, ultime précaution, on tuteure, même sommairement, pour éviter que les grandes tiges ne cassent sous le poids des feuilles.
On récolte seulement les baies totalement mûres
En début de saison, les calices (ou lanternes) sont verts, puis virent au jaune et enfin à l’orangé ou au rouge vermillon. C’est seulement lorsqu’elles sont bien mûres que les baies sont consommables. Plus tôt, elles seraient trop acides. Certaines variétés plus précoces donnent leurs premiers fruits en août, mais le plus souvent la récolte s’étale de fin août à fin octobre. On peut même attendre que les baies tombent d’elles-mêmes au sol pour les ramasser, avec la certitude qu’elles soient mûres. On peut aussi les croquer crues et apprécier leur saveur d’ananas. On peut aussi les utiliser pour agrémenter (et décorer) des desserts chocolatés ou des viandes. L’espèce Physalis pruinosa donne des baies plus petites, de la taille de gros grains de maïs. Les plants se développent au sol sans trop grandir et produisent beaucoup.
Walter Brousse

L’efficacité du lait de chaux

Badigeonner de peinture blanche le tronc et le départ des charpentières des pommiers et des poiriers peut sembler un peu bizarre. Pourtant, c’est la meilleure protection contre les parasites et germes de maladies qui hivernent sur l’arbre.
Il existe des laits prêts à l’emploi mais voici la recette pratiquée par les anciens.
Muni de gants épais, d’un tablier et placé sur un sol nu, versez dans un seau en métal galvanisé trois volumes d’eau froide. Ajoutez un volume de chaux vive sans éclabousser et couvez aussitôt d’une plaque lourde. La solution va bouillir toute seule.
Ensuite, ôtez la plaque, remuez lentement et laisser reposer une nuit. Le lendemain, ajoutez du sulfate de fer (800 g pour 2 kilos de chaux). Apportez un peu d’eau et brassez pour obtenir une pâte onctueuse. Vous pouvez alors l’étaler à la brosse après avoir fait tomber toutes les écorces mortes et les mousses.

En + : Ce traitement est à faire tous les trois ans sur des arbres de dix ans et plus.

Mûres : les variétés sans épines

On connait bien les mûres qu’on cueille dans les ronciers sauvages, (Rubus fructicosus), en fin d’été. Mais il existe des variétés sans épines qu’on peut installer au jardin. On les plante en octobre comme des framboisiers. Les variétés les plus connues sont ‘Triple Crown’, ‘Jumbo’, ‘Loch Ness’. Plantez au soleil et prévoyez de palisser sur de solides fils de fer pour optimiser la floraison et donc la production mais aussi pour faciliter la récolte. Ces mûriers produisent chaque année des tiges nouvelles qui fructifient l’année suivante. Après récolte, on les supprime en les rabattant à la base pour faciliter l’émergence des jeunes tiges. Et comme avec les fruits des ronciers, on fait d’excellentes confitures de mûres.

En + : Plantez en bord de potager. Il y a du soleil et les fleurs, très mellifères, attirent toujours de nombreux pollinisateurs.

L’asiminier

Au premier coup d’œil, on le classerait parmi les plantes tropicales. Mais ce petit arbre est assez rustique pour rejoindre nos jardins. On le découvre comme une nouveauté alors que les anciens le connaissent déjà très bien.

Autrefois très apprécié, l’asiminier est depuis longtemps tombé dans l’oubli. On semble redécouvrir aujourd’hui ce petit arbre originaire des Etats Unis, quelque part sur les berges du Mississippi. Il est parfois appelé Paw paw ou arbre à banane. Il est peu connu en France mais sa rusticité, ses caractéristiques et son originalité doivent attirer davantage notre attention.

Une floraison particulière
Son nom botanique est Asimina triloba. L’asiminier appartient à la famille des Annonacées où il fait exception parmi les plantes tropicales et semi-tropicales. C’est un arbre fruitier ornemental qui offre une structure pyramidale dont la hauteur atteint 5 à 8 m, pour une envergure de 2 à 3 m. Le tronc est droit, habillé d’une écorce brun gris, lisse sur les jeunes sujets qui devient rugueuse avec le temps. Il arrive parfois que les racines forment des rejets. Attention car certains connaissent de fortes irritations cutanées au contact des feuilles ou de la peau des fruits. La floraison dure environ six semaines, entre fin mars et début mai, et se fait sur les rameaux nus de l’année précédente. Les fleurs sont d’abord vertes, puis elles virent au brun-pourpre et sont veinées. Elles mesurent en moyenne 4 cm de diamètre et forment une jolie composition de 6 pétales en quinconce et un cœur dense d’étamines jaune beige. Eloignez votre nez car, si la fleur a un charme atypique, elle dégage une odeur de charogne (perceptible seulement lorsqu’on est tout près).
Les organes sexuels n’étant pas mûrs de façon synchrone, la pollinisation croisée est souhaitable et nécessite donc à proximité un autre sujet pour produire des fruits. Il arrive cependant qu’un seul sujet parvienne à s’auto-polliniser, et surtout s’auto-féconder, grâce à la floraison étalée dans le temps. D’ailleurs, comme beaucoup d’autres plantes malodorantes, la pollinisation se fait surtout par les mouches et les coléoptères.

Un fruit étonnant
Le fruit, l’asimine, est une baie jaune lorsqu’il est à maturité. Sa forme est ovoïde-oblong. Il ressemble à une papaye ou une mangue. Souvent groupés, les fruits atteignent leur maturité en fin d’été. Ils sont délicieux et parfumés, la pulpe ayant une odeur de banane vanillée. Selon les espèces et variétés, le fruit est plus ou moins abondant. Il peut peser entre 50 et 400 g. Les fruits de l’asiminier trilobé issus d’une même fleur sont réunis en groupe allant jusqu’à 6 fruits dont la structure rappelle celle d’un régime de bananes, d’où son surnom. Certains fruits peuvent être seuls lorsque tous les autres ovaires de la fleur ont avorté. L’asimine est récoltée à maturité et consommée presque sur place car elle supporte mal le transport. La chair, de texture crémeuse, se déguste à la petite cuillère, après avoir pris soin de retirer les graines plates et noires, au goût désagréable, et qui peuvent s’avérer toxiques.

Rustique jusqu’à -25°C
L’asiminier pousse dans toutes nos régions sauf en montagne. Il aime la pleine lumière, mais supporte aussi la mi-ombre. Malgré son côté exotique, il tient au froid jusqu’à -25° C et aux canicules jusqu’à +40° C. Attention cependant car il n’aime pas les vents desséchants. Il apprécie les sols meubles, profonds et bien drainés. Par contre, il craint le calcaire (pH entre 5,5 et 7,5). Les racines étant sensibles au stress hydrique, mieux vaut planter en automne, ou attendre le tout début du printemps (mars) avant le démarrage de la végétation.

Des vertus médicinales
Très riche en nutriments, la pulpe contient des vitamines A et C et des oligo-éléments. Elle apporte beaucoup de protéines et d’acides aminés équilibrés. Elle est aussi riche en sucres.
Attention aux effets laxatifs en cas d’excès.
Les feuilles peuvent être appliquées aux ulcères, furoncles et abcès, mais elles peuvent aussi provoquer de sérieuses irritations cutanées.

François Willemin

 

L’ensachage des fruits

C’est écologique et économique car on ne traite pas de tout l’été. C’est facile surtout sur les arbres palissés. Les fruits sont plus gros et la peau plus fine.

Avouons-le, on estime généralement que cette pratique de l’ensachage est réservée aux professionnels qui cultivent des fruits de qualité. Or, on a tort. On pense aussi que c’est compliqué et coûteux. On a encore tort !

Les cinq avantages
Ensacher un fruit permet d’éviter les attaques des oiseaux fréquentes sur les raisins. On évite aussi les attaques des guêpes et frelons qui apprécient les poires. Le sachet protège encore des mouches parasites comme du carpocapse. Cela réduit considérablement les risques de certaines maladies comme les tavelures. Enfin, le sachet protège tout de même en cas de fortes averses orageuses, surtout les raisins gorgés de jus en août et donc plus exposés.

Quels sachets utiliser ?
Les sachets appelés housses à fruits sont en papier blanc ou translucide microperforé. Ils sont légers et perméables à l’air. Ils font 22 à 30 cm de long pour 17 à 20 cm de large. On les utilise aussi bien pour une grosse grappe de raisin que pour une belle poire de garde. On peut aussi prendre des sachets en papier kraft brun utilisés sur les marchés. Il faudra juste les perforer de minuscules trous pour que l’air puisse circuler. Attention, quel que soit le modèle retenu, vous devrez attacher le sachet à l’aide d’un élastique que vous positionnerez sur le rameau et non pas sur le pédoncule du fruit qui est trop fragile. Surtout, ne serrez pas trop l’élastique.

Quand faut-il poser les sachets et les retirer ?
L’idéal est d’ensacher quand les fruits sont encore très petits, la taille d’une noix pour les poires et pommes ou d’un pois pour les grappes de raisin. C’est après l’éclaircissage qu’on pratique au plus tard à la mi-juin. Il est utile de pulvériser un mélange de bouillie bordelaise et de soufre deux jours avant pour ensacher des fruits exempts de maladie et de parasite. On retire les sachets deux semaines avant la cueillette pour que les fruits prennent leur couleur naturelle.

Louis Vittu

Citronnier : attention aux parasites

Au creux de l’hiver, les citronniers cultivés en bac subissent des attaques de pucerons, araignées rouges et autres cochenilles. En effet, ces parasites profitent de l’espace confiné pour passer à l’offensive. Et certaines conditions leur sont très favorables. C’est le cas si vous remisez le citronnier dans une pièce chauffée. Votre agrume doit être sous serre froide, c’est-à-dire un local vitré, lumineux, non chauffé mais hors gel.
Il faut aussi nettoyer les parois du bac pour éliminer les parasites. Inspectez le revers des feuilles et nettoyez-les avec un coton imbibé d’eau savonneuse. Pensez à tourner le bac d’un demi-tour toutes les deux semaines pour exposer uniformément l’ensemble de l’arbuste, sinon vous aurez des pousses déséquilibrées.

En + : si la fenêtre du local est plein sud, couvrez d’un voile pour éviter le soleil direct.

Poirier : on commence la taille

On taille les poiriers avant les pommiers et les sujets les plus fragiles avant les anciens et les plus costauds. On peut attaquer avant Noël, en fait dès qu’on peut distinguer clairement un œil à bois fin et allongé d’un bourgeon à fleur plus rond en privilégiant les seconds. Après avoir supprimé les branches tournées vers l’intérieur, celles qui croisent d’autres branches, celles qui sont blessées ou mortes en aérant le cœur de l’arbre. On raccourcit de 50 cm à 1 m les charpentières trop longues. Ensuite, on raccourcit les rameaux secondaires en rabattant après le troisième bourgeon. L’idéal est de conserver deux bourgeons à fleur ou dard et un œil à bois qui donnera le prochain rameau capable de fructifier plus tard.
Quand vous hésitez, retenez qu’il faut être téméraire. C’est en taillant qu’on apprend.

En + : profitez-en pour libérer l’arbre des lichens et gui éventuels.

L’oranger des Osages

Il est considéré comme un arbre de collection parce que très rarement planté. Pourtant, cet oranger des Osages n’est ni fragile, ni exigeant. Ce sont ses fruits qui en font aussi une véritable curiosité végétale.

C’est un arbre unique dans son style, très original. Seul le mûrier (l’arbre des vers à soie) serait un peu approchant. Il est encore peu répandu en France alors qu’il a été introduit dès la fin du 19e siècle.

L’arbre des Indiens
À l’origine, cet arbre était couramment utilisé par les Indiens d’Amérique du Nord, et plus précisément la tribu des Osages. Ils récupéraient le latex contenu dans les fruits pour teindre les vêtements, le bois, parfois même leurs visages et pour confectionner des arcs. Ce Maclura pomifera (ou Maclura aurantiaca) est un arbre dioïque. Il existe des pieds femelles et des pieds mâles distincts. Il faut, bien sûr, un pied mâle pour que les fruits portés par les femelles puissent être fertiles.

De curieuses « oranges »
À l’évidence, l’intérêt majeur de cet arbre tient précisément dans son fruit. Il ressemble à une grosse orange avec un diamètre de 12 cm environ. Il est d’un vert pomme assez clair et vire même au jaune à maturité. Il a une peau grumeleuse comme un agrume. En réalité, il s’agit d’une infrutescence, c’est-à-dire d’une agglomération de plusieurs petits fruits issus d’une multitude de fleurs. Ce fruit a même un parfum légèrement citronné.

Il s’adapte un peu partout
En revanche, la floraison de l’oranger des Osages n’a pas grand intérêt. Elle a lieu en mai et juin, et seulement à partir d’une douzaine d’années. Il faut donc être patient pour voir les premiers fruits. Les jeunes rameaux présentent des épines bien dressées. Les feuilles sont simples, ovales, pointues et caduques. Elles tombent en novembre. L’arbre est un beau sujet de 12 à 15 m de haut pou un étalement de 6 m environ. Il est naturellement équilibré. Son écorce grise peut prendre une teinte orangée. C’est un vrai rustique qui supporte des minimales de -10° à -15°C. Il s’adapte à tous les types de sols, calcaires à acides, drainants à compacts. Mais il faut tout de même veiller à ne pas bloquer son enracinement profond. Enfin, l’oranger des Osages supporte très bien la pollution urbaine. On en trouve quelques beaux spécimens dans des parcs et jardins publics des centres-villes comme à Paris.

Catherine Larenaudie

Noix : stratifiez pour ensuite semer

On trouve parfois des jeunes pousses au pied des noyers. Il s’agit de semis spontanés. Eh oui, le noyer se sème et vous pouvez très bien essayer de faire des semis. Dans ce cas, mettez toutes les chances de votre côté en suivant cette méthode :
Sélectionnez six à sept belles noix et laissez-les ressuyer au soleil et à l’air durant deux semaines. Retournez-les au moins deux fois sur cette période.
Ensuite seulement, mettez-les à stratifier. Il s’agit d’enfoncer les noix bien sèches dans un pot de terre rempli de sable. Evitez que les noix se touchent.
Enterrez le pot au pied d’un mur orienté plein nord et attendez tout l’hiver.
En mars prochain, chaque noix devrait présenter une petite racine blanche qui s’échappe de la coque à peine entre-ouverte. On peut alors semer les noix par poquet de trois ou quatre. Arrosez une fois en pluie fine et seulement si le printemps est très sec.
Vous éclaircirez en conservant uniquement la pousse la plus belle au début de l’été.
Sachez que la Parisienne (noix ronde) et Franquette (noix ovale), deux variétés d’Isère, fleurissent tardivement, en avril. Elles ne craignent donc pas les gelées tardives. Elles sont très productives et résistent bien aux maladies. C’est précieux !

En + : plantez un noyer à l’écart. Adulte, il prend de la place et sous sa ramure rien ne pousse.

Figue : plantez la bonne variété

Fin septembre, on plante les figuiers. Mais attention, premier critère de choix : la variété doit être autofertile. En effet, certains ont la capacité de fructifier par parthénocarpie, c’est-à-dire sans fécondation. C’est beaucoup plus simple et plus sûr.
Second critère : la variété bifère donne deux vagues de fruits (en début d’été et en début d’automne), la variété unifère, une seule récolte en fin d’été. En région fraîche, optez pour la seconde et ailleurs pour l’une ou l’autre.
Enfin, veillez à l’encombrement de l’arbre adulte. ‘La Pastilière’ monte à 3 ou 4 m et la ‘Bourjassotte noire’ à 9 m.

En + : c’est aussi en septembre qu’on fait de belles boutures.