Les clés pour réussir la plantation des aubergines

Avec l’aubergine rien ne sert de courir, il faut juste partir à temps, c’est-à-dire au bon moment. Et puis il faut s’occuper d’elle en lui offrant une terre riche et si possible la fortifier avec un purin. Sans oublier de la tailler.

Il est vrai que l’aubergine aime la chaleur Mais ce n’est plus une raison pour la cantonner dans le Midi et le Sud-Ouest. On la cultive désormais avec succès au nord de la Loire. Mais où que vous soyez, il faut soigner le départ de cette culture pour espérer en tirer une belle récolte 

Attendez le bon moment pour planter en terre
Dans tout le Midi, le Sud-Ouest et le littoral ouest on commence à planter dès la mi-avril si les nuits ne sont plus trop fraîches. Ailleurs, on attend le début mai et même, dans le Nord, l’Est et le Centre la mi-mai, soit le passage des Saints de glace. Non seulement une gelée tardive serait désastreuse, mais même un simple coup de frais à + 5°C le matin pourrait fragiliser sérieusement les jeunes plants. 

Un «bon» plant c’est quoi !
Ceux qui ont fait leurs semis entre février et mars, sous abri chauffé à + 20° C, auront fait un repiquage en godets individuels un mois plus tard. Le plant porte alors quatre vraies feuilles. Ils attendront encore trois à quatre semaines et que le plant grandisse et atteigne au moins 15 cm pour le planter. Si vous achetez des plants sur un marché assurez-vous qu’ils aient cette taille et que la tige ne soit pas trop fine, ni fragile.

Du soleil et une terre riche
La semaine qui précède la plantation commencez à endurcir les plants. Il suffit de les laisser dehors toute la journée et de ne les rentrer que la nuit. Ils s’acclimatent ainsi progressivement à l’extérieur. Choisissez une parcelle très ensoleillée qui n’a pas été occupée par des aubergines depuis au moins trois ans. Vous l’aurez également amendée en sortie d’hiver avec une bonne fumure (compost ou fumier bien mûr). La terre doit être drainante et riche. Creusez des trous tous les 50 cm et comblez avec un mélange à parts égales de terreau et de compost. Installez dès la plantation un tuteur et arrosez au pied.

Fortifiez les jeunes plants
Si vous ne plantez pas trop tôt la température sera suffisante pour que la plante puisse démarrer sa croissance vite et fort. Vous pouvez renforcer ses défenses immunitaires, et donc sa résistance aux maladies, en diluant une fois par semaine un purin d’ortie dans un arrosage. C’est très efficace en début de culture mais stoppez dès la mi-juin sinon vous favoriseriez un développement foliaire excessif. Certains passent ensuite au purin de consoude, riche en potasse et moins en azote, ce qui favorise la floraison et donc la formation des fruits.  

Une taille indispensable
Dans de bonnes conditions le plant va pousser rapidement. Il faut alors supprimer les départs annexes qui peuvent apparaître à la base du pied. Ensuite quand le plant fleurira, vous pincerez la tige principale au-dessus de la deuxième fleur pour l’inciter à ramifier. Au nord de la Loire on ne garde que deux à trois rameaux annexes qu’on pince chacun après la première fleur. Ailleurs on garde quatre, voire cinq rameaux qu’on pince chacun après la deuxième fleur. Plus l’été est long, chaud et la terre est riche, plus on peut solliciter le plant à produire.

Les menaces à surveiller
Du côté des parasites on se méfie d’abord des doryphores. Du coup, ne plantez pas les aubergines près des pommes de terre. La meilleure lutte est encore de les récolter à la main. Ensuite, les limaces raffolent des jeunes plants et des fruits qui seraient en contact avec le sol. On évite ce problème en tuteurant correctement. Côté maladie, le mildiou sévit quand l’été est maussade. On prévient avec la bouillie bordelaise en juin et juillet.

Walter Brousse

 

 

 

Faites vos semis de panais

Curieusement on retrouve plus souvent ce légume sur les étals des marchés que dans les potagers. Pourtant il est facile à cultiver et très apprécié des gourmets. À votre tour, essayez le panais en vous lançant dès février.

 

Vive l’hiver, belle saison où le panais est présent dans nos cuisines et sur les étals de nos marchés. Ce légume constitue une savoureuse alternative aux navets, carottes et autres légumes de saison. Facile à cultiver, simple à récolter et délicieux sur la table en version crue ou cuite, salée ou sucrée, voici l’occasion de s’ouvrir à des saveurs anciennes et qui reviennent sur le devant de la scène. Le panais (Pastinaca sativa) est originaire du bassin méditerranéen. Il était déjà bien connu des Grecs et des Romains. Aliment de base au Moyen-âge, le panais fut éclipsé par l’arrivée de la pomme de terre. Mais fort heureusement, avec le regain d’intérêt pour les légumes oubliés, le panais est à nouveau cultivé et apprécié pour ses qualités réelles d’aliment-santé.

 

Il faut bien préparer la terre avant de semer

Le semis de panais s’effectue de février à juin mais doit être commencé sous abri tant que subsiste encore des risques de gelées. Une fois le spectre de gel écarté, on peut semer directement en place. Le semis en terre doit se faire dans un sol très léger ou consistant mais allégé avec du sable. Notez qu’il est conseillé de faire tremper les graines deux ou trois heures avant de les semer pour les «réveiller». Cela permet d’obtenir une levée plus stable et plus rapide. En février et même en mars, il faut couvrir votre semis avec un voile d’hivernage ou mettre en place un tunnel. Pour s’épanouir, le panais préfère les terres profondes, plutôt fraîches et riches. N’hésitez-pas à améliorer votre sol en enfouissant à l’automne un fumier bien décomposé. Si vous ne l’avez pas fait, apportez un compost deux à trois semaines avant le semis et brassez bien en profondeur en passant le motoculteur. Si vous ne disposez pas de ce type de machine, brassez à la fourche bêche pour ameublir le sol sur 20 à 30 cm. Finissez en ratissant bien afin d’éviter les racines fourchues ou déformées. Ensuite vous pouvez tirer des traits (ou sillon) d’environ 1 cm de profondeur. Espacez chaque trait d’une trentaine de centimètres. Si votre terre est naturellement lourde et même si vous l’avez allégée avec du sable, il est plus prudent de monter des billons (rangs surélevés sur lesquels on sème) qui favoriseront l’écoulement des eaux de pluie. La levée proprement dite prend entre 12 et 15 jours selon la température de la terre. Puis, lorsque les pousses seront suffisantes, vous devrez éclaircir à 15 cm.

 

Des bons amis et des moins bons voisins

Afin d’améliorer la récolte et la qualité même de vos panais, vous pouvez essayer de soigner le voisinage que vous leur réservez. Attention, au potager le panais aime particulièrement la proximité des choux, des radis, des oignons, des haricots et des fèves, mais aussi des salsifis. D’ailleurs, panais et salsifis se sèment en même temps et ont une durée de culture similaire. À l’inverse, il redoute la présence trop proche des laitues et surtout des fenouils.

 

Entretien simple mais utile

Le panais ne réclame pratiquement aucun entretien, comme pour toutes les cultures, vous devrez simplement sarcler et biner de temps en temps pour aérer la terre. C’est l’occasion aussi de faire un désherbage régulier. Les besoins du panais en eau sont assez importants. Il est donc nécessaire d’arroser avec régularité tout au long de l’été pour garder le sol juste frais mais aussi de se méfier des sécheresses de printemps. Attention, arrosez au goulot (arrosoir sans pomme) doucement et sans mouiller les feuilles.

 

Une rotation nécessaire

Évitez de cultiver le panais au même endroit que l’année précédente. Nous vous conseillons de laisser passer au moins trois ans (voire quatre). Une bonne rotation des cultures permet de ne pas vider la terre des mêmes éléments nutritifs et réduit les risques de parasites. L’idéal est de semer les panais sur une planche ayant été occupée la saison précédente par des légumes fruits comme les tomates ou les aubergines. Le panais, légume racine, plongera plus en profondeur pour trouver les éléments nutritifs qui lui sont nécessaires tout en aérant la terre.

 

La récolte et le stockage

La production moyenne du panais est d’environ 6 à 8 racines par m linéaire. La récolte s’effectue environ 4 à 5 mois après le semis. En étalant les semis de février à mai on peut donc étaler les récoltes de juin à octobre et même fin novembre. Pour ce qui est de l’arrachage, soyez prudent en plongeant la fourche-bêche à 20 cm du plant pour ne pas blesser les racines. Notez que les panais résistent bien au froid et qu’ils peuvent donc passer une bonne partie de l’hiver en terre. Ils stoppent alors leur maturation et peuvent être récoltés au fur et à mesure de vos besoins. Certains prétendent même que le gel apporte de la douceur au panais… Comme la plupart des légumes racines, les panais sont faciles à conserver, aussi bien en terre qu’une fois récoltés. On peut les stocker dans des cagettes, au frais, à l’abri de la lumière dans un lieu sec et aéré. L’idéal est de les mélanger avec du sable, ce qui améliore encore les conditions de conservation.

 

D’excellentes propriétés nutritionnelles

Le panais est une bonne source de fibres, il est également riche en minéraux (manganèse, phosphore, magnésium, potassium…). Pour en profiter au maximum, le mieux est de le consommer cru (par exemple râpé en salade). C’est délicieux. Ce légume est aussi riche en vitamine B9, laquelle participe à la fabrication des cellules du corps et des globules rouges. Il affiche aussi une belle teneur en vitamine C et en vitamine E qui est un antioxydant majeur.
Attention toutefois à sa teneur en glucides, que les personnes diabétiques ou hypoglycémiques doivent considérer. Pour 100 g de panais cru on compte 1,4 g de protides, 1,6 g de glucides et   0,5 g de lipides. Régalez-vous !

François Willemin

 

 

 

 

Plantez des topinambours et apprenez à les apprécier

Economique, facile à cultiver, savoureux, le topinambour n’a pas pour autant la place qu’il mérite au potager. C’est le moment de l’essayer.

Qui connaît vraiment le topinambour ? Voilà un légume qui, curieusement, fait l’objet de nombreux préjugés. On l’imagine fade alors qu’il a une saveur particulière. On le dit pauvre alors qu’il est riche en vitamines et recommandé par les diététiciens. On l’accuse d’être indigeste alors qu’il suffit de savoir le cuisiner pour ne pas être indisposé.

Un cousin du tournesol

Le topinambour est une plante vivace aux rhizomes tubérisés. Son nom botanique, Helianthus tuberosus, montre qu’il appartient bien au même genre que le tournesol (Helianthus annuus) et autres hélianthes. Il a d’ailleurs une floraison similaire avec de grosses capitules jaune vif portées en haut de fortes tiges de 2 m à 2,50 m en septembre et octobre. Cependant les variétés cultivées ne fleurissent pas, ou très peu. Et le feraient-elles qu’on vous conseille de supprimer les fleurs pour éviter la dissémination des graines et donc la prolifération de semis spontanés et incontrôlés.

Il faut planter dès février

C’est bien pour ces tubercules rose, rougeâtres, voire jaunâtres et couverts de larges écailles qu’on cultive le topinambour. Selon les régions c’est en février ou mars qu’on plante. Un demi tubercule, voire un simple éclat, suffit largement. Les anciens affirment que pendant la guerre on plantait même de simples épluchures et que cela donnait de très bonnes récoltes en fin d’année. Sur une terre ameublie, fertile ou assez pauvre, on plante à 10 cm de profondeur en espaçant tous les 60 cm et en laissant 1 m entre 2 lignes.

Gare au «déchaussement»

Comme pour les pommes de terre, il est inutile d’arroser, sauf si le début du printemps est vraiment très sec. Dès que les plants ont 20 à 30 cm de haut on butte pour bien les ancrer au sol avant qu’ils ne montent. Ensuite on peut encadrer les rangs en tendant un fil à 1,50 m du sol. En situation ventée c’est plus prudent pour éviter le déchaussement des tiges.

Hyper rustique et solide

Pour le reste aucun soin spécial durant toute la culture. Cette plante est très rustique et affiche une belle résistance aux maladies. C’est une culture très facile. Faites juste attention à l’oïdium. Du côté des parasites la menace vient des lapins et des chevreuils. La seule solution est de clôturer le potager avec un grillage enterré sur au moins 40 cm de profondeur. Quant aux limaces, soyez attentifs surtout au début du printemps.

Récolter quand on en a besoin

C’est au plus tôt en novembre qu’on commence à récolter les topinambours. Mais plus on attend et plus les tubercules gagnent en saveur. Et comme ils ne se conservent pas, ou très mal, une fois arrachés, on a tout intérêt à les prélever au fur et à mesure des besoins. Si l’hiver est très rigoureux paillez le sol avec une épaisse couche de feuilles mortes pour éviter le gel en surface. Vous pourrez alors arracher sans difficulté.

Savoureux et très digeste

On adore le topinambour pour sa saveur proche de l’artichaut avec une pointe de noisette ou châtaigne. Riche en vitamines A, C et B3, pauvre en calories, il présente un glucide composé surtout d’inuline non assimilable. C’est parfait pour les diabétiques et c’est ce qui peut provoquer des flatulences incommodantes. Pourtant il suffit d’apporter une à deux cuillères à soupe de bicarbonate de soude ou une branche de céleri dans l’eau de cuisson pour éviter toute difficulté de ce genre. On consomme avec une noix de beurre, une crème, une béchamel et un poisson. Quant aux difficultés pour les éplucher, faites-le au couteau et non à l’économe et surtout contentez-vous de les brosser sous un filet d’eau. Si vous les écrasez la peau restera dans le presse purée. Bref, on a toutes les raisons d’apprécier le topinambour, alors plantons-le.

Poireau : un paillis ou en jauge

Si depuis quelques années les hivers sont nettement moins rigoureux, il faut tout de même rester vigilant. Dans bien des régions les premières gelées, brèves mais franches, interviennent avant la fin de l’année. Il est donc nécessaire de protéger les poireaux. Rassurez-vous, ça reste simple. Il suffit d’épandre dans les rangs un épais paillis de feuilles mortes. Ça suffit largement à éviter que le sol gèle et ça vous permet de récolter au fur et à mesure des besoins tout au long de l’hiver sans aucune difficulté. La mise en jauge consiste à creuser une tranchée en V où on aligne côte à côte les poireaux avant de recouvrir les fûts de terre et de feuilles mortes. La jauge ne protège pas mieux les poireaux que le paillis mais elle permet de libérer la parcelle tout en continuant à conserver vos poireaux en terre. C’est encore là qu’ils seront le mieux en attendant, plusieurs mois, que vous les préleviez au fur et à mesure de vos besoins.

À NOTRE AVIS
Apportez du sable dans la jauge, surtout si la terre du jardin est compacte.

Artichaut : gare aux pluies froides

On entend toujours dire que l’artichaut craint le froid mordant et surtout prolongé. C’est vrai, mais ce légume redoute au moins autant les pluies d’automne parce qu’elles sont abondantes et froides. Alors pour s’en prémunir il faut d’abord relever toutes les feuilles vers le centre et les lier entre elles en un grand bouquet. Ensuite, on butte un peu en rapportant de la terre sur la base du pied. Si vous êtes en régions froides, paillez copieusement autour du pied. Enfin, si les pluies de saison se prolongent, coiffez le sujet d’une grosse bâche plastique que vous retirerez une fois les pluies diluviennes passées, afin de ne pas étouffer la souche d’artichaut.

À NOTRE AVIS
Les fougères sont un excellent isolant thermique qui laisse respirer la plante. À l’inverse, une couche trop épaisse de paille peut vite causer un pourrissement du pied.

Fève

Il faut semer avant Noël

En semant les fèves en novembre, c’est-à-dire avant les premières gelées, on obtient au printemps suivant des plants beaucoup plus costauds que ceux qui sont issus de semis de mars. Plus costauds, plus résistants aux maladies, beaucoup moins sensibles au vers et même épargnés par les pucerons. Bref, ça vaut vraiment le coup d’anticiper. Il faut ameublir la parcelle soigneusement et tirer un sillon profond de 3 à 4 cm. On enfonce les semences à 1 cm en les espaçant tous les 10 cm. On referme le trait et on plombe légèrement. Si on plante sur deux rangs, on les espace de 30 cm seulement et on dispose les semences en quinconce pour optimiser l’encombrement tout en gardant une aération suffisante. Attention, la fève à fleur pourpre est la plus rustique. La fève ‘de Séville’, la plus répandue, compte souvent six graines par gousse alors que la variété ‘Aguadulce’, très hâtive, excellent rendement, porte des longues gousses qui comptent chacune en moyenne huit à neuf graines. Mais cette dernière variété est moins rustique que les autres. Evitez de la semer en fin d’année dans les régions froides.

À NOTRE AVIS
Fraisiers et tomates sont des bons voisins. Eloignez-vous de l’ail, la ciboulette, l’échalote.
Artichaut

Courgette : pour récolter en continu

Comme toutes les cucurbitacées, les courgettes ont besoin d’une terre très riche, consistante et arrosée régulièrement. Il leur faut aussi une exposition très ensoleillée. Enfin, si on cueille les fruits assez jeunes, c’est-à-dire quand ils atteignent 12 à 15 cm de long, on stimule la plante à produire de nouvelles fleurs et donc de nouveaux fruits. Vous savez qu’un même pied donne des fleurs mâles et des fleurs femelles, une seule fleur mâle suffisant à féconder plusieurs fleurs femelles. Mais attention, en plantant un seul pied, vous aurez parfois des périodes plus ou moins creuses car vous aurez parfois des leurs mâles sans femelles ou inversement. Pour éviter cet inconvénient, vous pouvez planter trois à quatre pieds de courgettes. Vous serez alors certain d’avoir une production continue. Mais encore faudra t-il pouvoir les écouler à des voisins et amis. Et puis, toujours pour optimiser votre production, respectez une bonne rotation en évitant de cultiver sur une parcelle occupée l’an dernier par des melons ou des concombres, ni même des courgettes. Plantez (ou semez) derrière des oignons ou de l’ail (en fertilisant bien la terre) et après les courgettes vous mettrez des carottes ou des radis.

A notre avis :
Cultivez à côté des tomates et des choux. Bourrache, tagète et capucine font fuir les nuisibles.