Poirier : on commence la taille

On taille les poiriers avant les pommiers et les sujets les plus fragiles avant les anciens et les plus costauds. On peut attaquer avant Noël, en fait dès qu’on peut distinguer clairement un œil à bois fin et allongé d’un bourgeon à fleur plus rond en privilégiant les seconds. Après avoir supprimé les branches tournées vers l’intérieur, celles qui croisent d’autres branches, celles qui sont blessées ou mortes en aérant le cœur de l’arbre. On raccourcit de 50 cm à 1 m les charpentières trop longues. Ensuite, on raccourcit les rameaux secondaires en rabattant après le troisième bourgeon. L’idéal est de conserver deux bourgeons à fleur ou dard et un œil à bois qui donnera le prochain rameau capable de fructifier plus tard.
Quand vous hésitez, retenez qu’il faut être téméraire. C’est en taillant qu’on apprend.

En + : profitez-en pour libérer l’arbre des lichens et gui éventuels.

Carotte : les semis de fin d’année

Généralement on sème les premières carottes, les variétés les plus hâtives, au mois de février. Mais en réalité, on constate qu’on peut fort bien les semer en novembre ou début décembre pour commencer à récolter en mars. Il faut vraiment bien préparer la terre en l’ameublissant sinon les carottes feront vite des fourches. Ensuite, dans les régions douces, on se contente d’étendre un voile sur la parcelle. Ailleurs, mieux vaut prévoir un tunnel. Comme les graines sont petites on peut, au moment de semer, mélanger les graines à un peu de sable ou de marc de café. Le semis sera plus clair et plus régulier. Semez sur un sillon d’1 cm de profondeur, comblez et plombez avec le dos d’un râteau. Arrosez en pluie fine et soyez patient car la levée peut prendre une douzaine de jours comme trois semaines.

En + : La Nantaise ou Touchon peuvent être semées très tôt.

Noix : stratifiez pour ensuite semer

On trouve parfois des jeunes pousses au pied des noyers. Il s’agit de semis spontanés. Eh oui, le noyer se sème et vous pouvez très bien essayer de faire des semis. Dans ce cas, mettez toutes les chances de votre côté en suivant cette méthode :
Sélectionnez six à sept belles noix et laissez-les ressuyer au soleil et à l’air durant deux semaines. Retournez-les au moins deux fois sur cette période.
Ensuite seulement, mettez-les à stratifier. Il s’agit d’enfoncer les noix bien sèches dans un pot de terre rempli de sable. Evitez que les noix se touchent.
Enterrez le pot au pied d’un mur orienté plein nord et attendez tout l’hiver.
En mars prochain, chaque noix devrait présenter une petite racine blanche qui s’échappe de la coque à peine entre-ouverte. On peut alors semer les noix par poquet de trois ou quatre. Arrosez une fois en pluie fine et seulement si le printemps est très sec.
Vous éclaircirez en conservant uniquement la pousse la plus belle au début de l’été.
Sachez que la Parisienne (noix ronde) et Franquette (noix ovale), deux variétés d’Isère, fleurissent tardivement, en avril. Elles ne craignent donc pas les gelées tardives. Elles sont très productives et résistent bien aux maladies. C’est précieux !

En + : plantez un noyer à l’écart. Adulte, il prend de la place et sous sa ramure rien ne pousse.

Rhododendron : il est temps de planter

Comme la plupart des arbres et arbustes persistants, les rhododendrons doivent être plantés en septembre ou tout début octobre. C’est l’arbuste de terre de bruyère par excellence. Vous devez donc avoir une terre franchement acide (pH de 5,5 ou inférieur). Ne plantez pas dans une terre de bruyère achetée sans l’avoir mélangée à un terreau et de la terre de jardin. Assurez un bon drainage au fond du trou de plantation et ajoutez (avant le mélange terreux) une bonne pelletée de compost. Le trou est souvent trop exigu. N’hésitez pas à creuser à deux fers de bêche mais aussi avec un diamètre assez grand (60 cm au moins). Arrosez copieusement à la plantation et tous les trois jours pendant deux semaines même s’il pleut. Ensuite, espacez les arrosages (un par semaine).

En + : Evitez le plein soleil même si l’été est doux (Normandie) et les vents trop forts.

Figuier : il est facile à bouturer

C’est en août qu’on peut prélever une tige longue d’1 m à l’extrémité d’un rameau. On supprime les feuilles pour ne garder que la paire supérieure et on met à tremper sur au moins 50 cm dans une bassine d’eau. Attendez plusieurs semaines pour voir des radicelles blanches se développer. En novembre, on repique en pot ou en jauge dans un mélange à parts égales de terreau et terre de jardin. Placez sous serre froide à l’abri du gel en hiver. Ce n’est qu’au printemps suivant qu’on pourra planter en pleine terre.

À notre avis :
Si vous craignez des gelées de printemps, optez pour la ‘Ronde de Bordeaux’ ou ‘La Pastilière’.

Effeuillez la bouture et mettez-la à tremper dans une eau de pluie.

Cerisier : taillez en récoltant

Normalement, moins on taille un cerisier, mieux il se porte. En effet, des tailles répétées peuvent entraîner des écoulements de gomme et des nécroses au niveau des plaies de coupe. Pourtant, ces arbres vigoureux ont parfois des branches qui s’allongent trop, ce qui nous oblige à intervenir. Dans ce cas, opérez en juillet en appliquant un cicatrisant sur les coupes supérieures à 3 cm. En Touraine, certains ont pris l’habitude non pas de cueillir les cerises mais de rabattre la tige qui les porte sur un quart de leur longueur. C’est une façon de récolter tout en réduisant la longueur des branches secondaires qui parfois touchent presque le sol. Sur des bigarreaux tardifs comme ‘Napoléon’, c’est en juillet qu’il faut intervenir.

À notre avis :
À pratiquer uniquement sur les tiges déjà trop longues plutôt que de tailler à l’automne.

Taupes : menez la contre-offensive

Il faut bien l’avouer, les taupes ne sont pas franchement nos copines. Quand elles transforment une pelouse en véritable champs de manœuvre, il y a de quoi s’énerver. Mais avant de passer à l’action, voilà ce qu’il faut savoir.

La taupe est-elle bien hémophile et aveugle ?
Non, bien sûr ! Comment une taupe qui vit sous la terre pourrait-elle souffrir d’une incapacité à cicatriser rapidement alors même qu’elle se blesse souvent en se faisant de nombreuses petites coupures ? Certes, elle a une masse sanguine importante par rapport à son poids mais avec une coagulation parfaitement normale. Cette prétendue hémophilie est sans doute l’idée reçue la plus tenace sur les taupes. Il est donc inutile de glisser des morceaux de verre ou des rameaux épineux dans l’espoir d’en finir avec cet animal. Par ailleurs, la taupe n’est pas aveugle. Certes, elle dispose de très petits yeux d’une efficacité franchement modeste, mais on nous assure que l’animal distingue fort bien la lumière de l’obscurité.

La taupe mange-t-elle les racines des cultures potagères ?
Non ! La taupe est une vrai carnivore qui se nourrit exclusivement de lombrics, vers, limaces et autres larves variées. Dévorer les racines des salades ou les tubercules et raves enterrées ne l’intéresse pas du tout. En revanche, c’est une grosse mangeuse qui doit engloutir la moitié de son poids chaque jour. Du coup, elle cavale dans ses galeries, creuse de nouveaux boyaux et ne manque pas de tout renverser sur son passage. Evidemment, dans un potager bien soigné, la terre est ameublie, facile à déplacer, régulièrement amendée, fertile et les lombrics y sont en grand nombre. Du coup, c’est un terrain de jeu très apprécié des taupes même si elles ne visent pas directement les cultures potagère.

A-t-elle vraiment un flair exemplaire ?
Oui, c’est vrai, et c’est même l’un de ses principaux atouts. Grâce à ce flair elle détecte, malgré la terre, les odeurs les plus ténues.  Par exemple, un piège posé à mains nues dans une galerie sera très vite repéré. Il faut donc frotter ses mains avec de la terre, soit porter des gants qu’on frotte avec de la terre, pour éloigner toute odeur d’humain.

Faut-il ouvrir une taupinière ?
Oui. C’est même la première chose à faire systématiquement car la taupe a horreur du jour et de l’air. Commencez par araser la taupinière en récupérant la terre émiettée (elle peut être mise dans un massif ou mélangée à un terreau). Ensuite, élargissez bien le trou de sortie. Vous  pouvez attendre quelques instants muni d’une bêche. Il n’est pas rare que la taupe apparaissent pour boucher l’orifice. Si vous êtes rapide, vous pouvez vous en débarrasser. Mais de toutes façons, plus vous dérangez la taupe, plus celle-ci aura tendance à s’éloigner.

Chasser la taupe par inondation est-il efficace ?
Oui, même si les résultats ne sont pas toujours constants. Une fois la galerie ouverte, approchez le tuyau d’arrosage tout en gardant le manche d’une bêche dans une main. Versez un bon jet d’eau mais pas trop violent pour ne pas détruire la galerie. Si la taupe est dans les parages, elle va surgir et il vous restera à entrer en action très vite. En revanche, si elle est assez loin, elle sera au moins découragée de venir dans cet endroit.

L’euphorbe et le sureau sont-ils des recettes de bonne femme ?
Non, si par le terme de « recettes de bonne femme » vous pensez aux solutions fantaisistes dont les effets restent à prouver. La fameuse euphorbe dite épurge ou herbe à taupes (Euphorbia lathyris) n’est pas forcément efficace par sa seule présence en bout de parcelle de potager. En revanche, 400 g de feuilles de cette plante mis à macérer dans 5 litres d’eau durant 3 jours donnent une solution à filtrer dont l’efficacité est reconnue par les spécialistes. De la même façon, on peut faire macérer 1 kilo de feuilles fraîches de sureau noir grossièrement hachées dans environ 10 litres d’eau de pluie durant 4 à 5 jours. On filtre la solution et on la verse autour de la parcelle à protéger. Enfin, le tourteau de ricin, autre produit totalement naturel, aurait des effets répulsifs sur les taupes. Mais là encore, la persévérance est la vraie clé.

Le bon vieux piège n’est-il pas la solution ?
Oui, c’est incontestablement une solution. Cependant, elle a l’inconvénient d’être radicale en tuant l’animal, ce qui n’est pas le but recherché. De plus, la manipulation de cet engin est dangereuse pour celui qui le découvre pour la première fois. Portez absolument des gants, pour masquer votre odeur, mais surtout pour vous protéger les mains. Enfin, il faut une certaine habitude pour ouvrir une galerie sans l’effondrer, placer le piège dans le bon sens, le recouvrir sans l’enterrer et le baliser sans se faire repérer. Taupier était un métier qui exigeait un vrai savoir-faire.

La taupe est-elle vraiment perturbée par des vibrations ?
Oui, du moins plusieurs spécialistes l’affirment. Ce ne serait pas tant sons ouïe que son sens tactile très développé qui lui permettrait de capter des vibrations dans la terre et de les distinguer. Ainsi, la taupe percevrait la présence d’un lombric à proximité et serait incommodée par une vibration émanant de la surface. Du coup, certains plantent en terre des tiges filtées assez souples qu’ils coiffent d’une bouteille en plastique. Celle-ci étant très légère, une simple brise suffit à l’agiter sur sa perche métallique et donc à émettre ces vibrations si dérangeantes. Là aussi, les résultats sont en majorité très positifs même si parfois on fait chou blanc. En tout cas, c’est simple à faire, ça ne coûte rien, ça ne détruit pas le jardin et ça en tue pas la taupe.

 

Poirier : supprimer la tavelure

On avait coutume de dire, « Pluie en mars, tavelure en été ». C’est en effet après les pluies du début de printemps que les germes de la maladie s’installent et c’est en été qu’on en mesure les dégâts sur les poires.
La solution efficace est de traiter à la bouillie bordelaise en deux fois : juste au débourrement souvent en avril, puis juste après la nouaison en mai.
Dosez à raison de 20 g par litre d’eau et ajoutez un peu de soufre en poudre (environ 6 g). Le soin traitera en même temps d’autres maladies.

Attention : ne traitez pas quand il y a des fleurs car vous les brûleriez.

Artichaut : plantez les oeilletons

Quand on plante les asperges, on pense aux artichauts. Ces deux légumes sont des vivaces qui donnent sur plusieurs années. Il faut donc les renouveler. Et le début du printemps est une bonne période car au pied des souches installées, on voit surgir des jeunes rejets. Ils sont souvent appelés œilletons. On les détache du pied mère avec un bon couteau quitte à prélever un talon directement sur la souche mère. On les replante aussitôt dans une terre fertile et drainante. Fertile ou même très fertile car les artichauts sont des gourmands. Apportez une bonne fumure bien décomposée. Surtout, ne prenez pas d’engrais qui fragiliseraient les plants au lieu de les renforcer. Ils seraient encore plus sensibles aux invasions de pucerons noirs qui les colonisent en juin et juillet. On repique les œilletons souvent par deux, au soleil, en leur laissant assez de place autour pour qu’ils puissent former un large bouquet.
‘Vert de Laon’ et ‘Vert Globe’ sont des variétés rustiques. ‘Imperial Star’ a des grosses têtes très tôt.

 

Cerisier : pour prévenir la moniliose

Qui n’a pas déjà vu des cerisiers donner une très belle floraison au printemps et une récolte piteuse en juin. Malheureusement, les bouquets à peine défleuris donnent des fruits avec des taches brunes circulaires. Ils pourrissent sur place, se momifient et restent attachés. Cette maladie cryptogamique sévit sur les poiriers, les pommiers, les cognassiers, mais aussi sur les cerisiers et les pruniers. Une des formes de la moniliose peut entraîner le dépérissement des rameaux. La première mesure à prendre est de supprimer toutes les parties malades et de les brûler. Ratissez au pied de l’arbre et faites ce travail sur les arbres voisins car la contamination via les oiseaux est très rapide. Enfin, traitez au cuivre, c’est-à-dire avec une bouillie bordelaise. On pulvérise à la chute des feuilles en novembre, au milieu de l’hiver si le temps est doux, et juste avant l’éclosion des boutons floraux. A chaque fois, doublez le soin avec une seconde pulvérisation dix jours après la première. Ne taillez pas le cerisier car ça le fragiliserait encore davantage.

Le + : une décoction de prêle est réputée efficace contre cette maladie.