Rosier Sally Holmes : élégant et solide, il fleurit de juin à octobre

C’est un moderne assez récent qui a la fraîcheur d’un églantier, beaucoup de charme et une solidité à toutes épreuves.

Il y a la masse de fleurs spectaculaire mais aussi leur beauté. Et avec ‘Sally Holmes’ on trouve les deux. Pourtant, la concurrence est forte dans le jardin où je peux l’admirer. Entre un ‘Bobbie James’ et un ‘Denise Grey’, et plus loin ‘American Pillar’, ‘Madame Alfred Carrière’ ou ‘Albéric Barbier’, sans oublier ‘Mozart‘, ‘Fête des mères’ et les galliques comme ‘Eveque’ ou ‘Cardinal de Richelieu’, il faut faire preuve de sérieux atouts pour sortir du lot. C’est le cas de ce ‘Sally Holmes’ solidement installé sur une arche du jardin.

Des fleurs simples, parfois surprenantes
Ce que j’aime en premier lieu sur ce rosier, ce sont ses fleurs simples qui ont la fraîcheur de l’églantier. Mais les boutons pointus, un peu sophistiqués, presque rosé ou abricot, apportent une élégance intéressante. Ils virent au blanc ivoire au fur et à mesure qu’ils s’épanouissent. Ouverte, la fleur est alors composée d’un bouquet d’étamines jaune d’or cerné par cinq ou six pétales larges, souples, d’un blanc aux reflets rose. Il arrive parfois que quelques toutes petites taches rouge sang les agrémentent. Seul regret, il émane un parfum élégant mais trop léger.

Une floribondité record
Ces fleurs de 8 cm environ sont regroupées par douze ou quinze et constituent ainsi des grappes généreuses. L’effet de masse est intéressant. Mais surtout, ce ‘Sally Holmes’ remonte très bien. En effet, il entame sa floraison en fanfare dès le début du mois de juin et la prolonge tout au long de l’été jusqu’au milieu de l’automne. Mieux, elle est aussi forte en septembre qu’en juin. Et ‘Sally Holmes’ nous montre son plaisir à fleurir dès la première année suivant sa plantation.

En buisson ou en grimpant
Les premiers spécimens que j’ai remarqués étaient cultivés en buisson et en isolé sur une pelouse. ‘Sally Holmes’ le mérite. Mais en réalité, il a assez de vigueur pour être conduit, et palissé, comme un grimpant. Au lieu de le tailler à 50 ou 60 cm en sortie d’hiver, on le taille plus long pour lui permettre d’étirer ses tiges. Souples, elles sont faciles à arquer ou à enrouler autour du pilier d’une arche. En plein soleil et avec assez d’air tout autour, il donnera vite des floraisons généreuses.

Il résiste aux maladies et aux intempéries
‘Sally Holmes’ est un rosier moderne créé en 1976 par l’obtenteur allemand Holmes. Il est non seulement très florifère et assez vigoureux, mais il est aussi résistant aux différentes maladies des rosiers. Quand un R. Veilchenblau ou R. ‘Albéric Barbier’ souffrent de blanc, notre ‘Sally Holmes’ reste épargné. Son feuillage d’un beau vert franc et presque brillant est très rarement atteint de taches noires. C’est très appréciable, surtout lorsqu’on a des étés plutôt maussades comme c’est le cas depuis deux ans au nord de la Loire. Par ailleurs, ‘Sally Holmes’ supporte bien mieux que la moyenne des rosiers les fortes pluies et le manque de soleil. On a encore pu le vérifier cette année en juin lorsque deux jours après des pluies abondantes, il avait fière allure alors que les autres rosiers du jardin étaient littéralement lessivés. Enfin, il est assez rustique pour être retenu dans toutes nos régions et il est assez costaud pour résister aux chaleurs même caniculaires du sud-ouest ou sud-est. Mais attention, cette bonne volonté nécessite de bonnes conditions de culture dès le départ.

Soignez la plantation
On le sait tous très bien mais on n’est pas tous aussi attentif qu’il faudrait l’être : pour qu’un rosier fasse preuve de longévité, il faut soigner la plantation. Pour ça, creusez un trou deux fois plus large et plus profond que la motte du rosier. Les plus sérieux attendront une à deux semaines, le trou grand ouvert pour que la terre puisse s’aérer. Au cours de ce laps de temps, vérifiez le bon écoulement de l’eau en arrosant le trou. Si nécessaire, améliorez le drainage avec un lit de graviers. Préparez un mélange de terre de jardin (2/3) et terreau de feuilles (1/3) et versez d’abord au fond du trou une pelletée de compost. Attendez octobre ou  novembre pour planter de préférence un sujet à racines nues. Vous épointerez les racines avant de les tremper dans un pralin assez liquide. Et bien sûr, finissez la plantation en arrosant copieusement, quelle que soit la météo.

Louis Vittu

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